L'incendie de l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, mercredi 7 août, a été très spectaculaire. Plusieurs bâtiments on...
L'incendie de l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, mercredi 7 août, a été très spectaculaire. Plusieurs bâtiments ont été détruits et dans un premier temps, l'aéroport a dû être fermé. Puis très vite, les autorités kenyannes ont autorisé la reprise des vols domestiques et du transport de marchandises. Les premiers vols internationaux sont attendus ce jeudi matin. L'économie kenyanne l'a quand même échappé belle car l'aéroport de Nairobi est son poumon.
L'économie
kenyanne est encore essentiellement agricole et beaucoup tournée vers
l'exportation. Le Kenya est notamment l'un des principaux producteurs au
monde de fleurs coupées.
Après un instant de panique quand elle a appris l’incendie, Jane Ngige, la présidente de l'Association kenyanne des exportateurs de fleurs est rassurée. « Il
y a eu quelques annulations de vols mais on ne peut pas dire qu'on va
perdre la moindre fleur parce que avec la reprise des vols, il y a la
reprise des exportations. Et puis on a de la chance, parce que c'est la
saison basse et qu'en plus, la production n'a pas été très importante.
On a beaucoup de chance que ce ne soit pas la période de forte
production. Et pour les autres produits agricoles frais, c'est la même
situation. Pour les légumes, les fruits, c'est la basse saison. Donc je
ne dis pas que l'impact sera négligeable, mais il ne sera pas très
important. »
Un aéroport essentiel pour la région
Dans la région aussi, on suit de très près ce qui se passe à
l'aéroport international de Nairobi. Jomo Kenyatta est le sixième
aéroport africain et la plaque tournante du trafic aérien régional,
comme l'explique le ministre rwandais du Commerce et de l'Industrie, François Kanimba : « L’aéroport
de Nairobi est très important pour tous les pays de l’Afrique de l’Est
et même de l’Afrique australe. S’il ne fonctionne pas, cela peut
handicaper un certain nombre d’activités dans toute la région. La
plupart des gens qui visitent le Rwanda en provenance de pays africains
avaient l’habitude d’aller à Nairobi pour prendre leurs connections…
chaque jour il y a au moins deux ou trois vols aller et retour
Kigali-Nairobi...»
Vital pour l'économie régionale comme pour la kenyanne, l'aéroport
Jomo Kenyatta ne semble pas suffisamment atteint pour que soit réduite
l'activité commerciale est-africaine, estime l'économiste Razia Khan, de la Standard Bank. « Je
pense qu'il ne faut pas surestimer l'impact de cet incendie. La reprise
des vols intérieurs et du frêt, c'est positif. Il est quand même très
difficile de penser que ce malheureux incident aura un impact à long
terme sur l'économie kenyanne. En particulier, parce que l'économie kenyanne a enregistré de très bons résultats ces derniers mois.
Les chiffres du PIB du premier trimestre ont été rendus publics et ça a
été une très bonne surprise avec une hausse bien plus forte que ce que
beaucoup de monde attendait. »
Avant l'incendie, l'aéroport Jomo Kenyatta était déjà en travaux. Un nouvel aérogare doit être livré au deuxième trimestre 2014. Par RFI