Les révélations de France Mayotte cette semaine expliquant que les Mahorais sont devenus minoritaires face à la population d'origine ...
Les révélations de France Mayotte cette
semaine expliquant que les Mahorais sont devenus minoritaires face à la
population d'origine comorienne vivant sur le département ont fait
réagir de nombreuses personnalités dont deux parlementaires. Les
chiffres et les documents confidentiels dévoilés font ainsi trembler la
terre mahoraise. Les voix s'élèvent, les tensions sont montées d'un seul
coup et personne ne parvient à comprendre pourquoi les autorités qui
maîtrisent parfaitement l'évolution de la pression migratoire se sont
bornées à expliquer pendant des années que les ressortissants comoriens
ne composaient en réalité que 30% des personnes vivant à Mayotte.
Le mensonge ne plaît pas et le chiffre de 212 645 habitants du
dernier recensement de novembre 2012 reste en travers de la gorge.
Le député Boinali Saïd a ainsi eu des mots durs envers le gouvernement
et la préfecture qui “n'assurent pas leurs mission régaliennes à
Mayotte” et “ont laissé s'enfoncer l'île dans une ornière dont il sera
très difficile de sortir”.
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi quant à lui en appelle à l'ensemble
des Mahorais et demande instamment que toute aide au séjour de personnes
en situation irrégulière soit stoppée. L'hébergement, le travail
fourni, l'exploitation de la misère humaine doivent selon lui
disparaître à jamais pour faire reculer ce que l'ancienne ministre de
l'Outre-Mer Brigitte Girardin qualifiait déjà de “fléau”, c'était en
2003…
Un vent mauvais s'est donc levé sur Mayotte au moment même où des
étudiants mahorais ont parcouru les villages pour aborder la
problématique surlignée dans le livre “Dignité mahoraise ou guerre
civile”.
Le sujet est bien évidemment de savoir s'il faut tout accepter et perdre
cette fameuse dignité ou ne pas craindre une guerre civile pour
“reconquérir ce qui a été volé”.
C'est le sentiment d'une grande partie de la population au regard des
retours recueillis. Et c'est le sentiment des femmes leaders, notamment
de sa présidente Saandati qu'il elle aussi évoque “une guerre civile
proche à Mayotte si l'insupportable ne recule pas”.
Et l'insupportable, c'est la pression migratoire. “Il ne servira à rien
de construire en permanence des écoles car elles seront toujours
pleines. Voilà pourquoi nos enfants ne réussissent pas ! Ils vont en
classe seulement le matin, l'après-midi ils sont dehors livrés à eux
mêmes quand les petits réunionnais ou métropolitains ont la chance
d'étudier toute la journée.
Ici, ce n'est pas possible, il y a toujours
plus d'enfants étrangers…”
Et la responsable des femmes leaders reprend le discours qu'elle tient
depuis si longtemps, visiblement émue aux larmes : “on dit que plus de
80% des actes des délinquances ont été commis par des mineurs français.
Mais qui est français ?! Pas leurs parents en tout cas, eux ils sont
français uniquement parce qu'ils sont nés ici…”
Mais les propos ne sont pas racistes, Saandati explique en effet ne pas
en vouloir aux comoriens, mais à leur gouvernement qui les laisse
partir, au gouvernement français qui n'a rien fait pour les repousser.
“Tout le monde est responsable dans cette histoire et il est sans doute
trop tard maintenant. Les solutions sont impossibles à mettre en place,
les autorités ne bougent pas. C'est donc la population excédée qui va
s'en charger et il y aura un conflit.
Je me souviens dans les années 70,
Marcel Henry disait qu'un jour Mayotte serait en feu. Il avait raison,
nous y sommes, c'est pour bientôt et seuls ceux qui auront de l'argent
pourront s'en aller…”
Dépitée, la femme leader se souvient de jeunes anjouanais qu'elle a
trouvé dans son champ en train de lui voler des mangues. “Je leur ai
demandé ce qu'ils faisaient là. Ils m'ont demandé qui jetais. La
propriétaire bien sûr et je leur ai demandé de partir. Mais ils m'ont
rétorqué qu'à Mayotte, ils avaient le droit de tout prendre…”
“Guerre civile”, les mots claquent comme une évidence aujourd'hui dans
les rues du 101ème département qui ne peut plus supporter de vivre dans
la crainte, le bruit, la violence. “Les Mahorais partent de plus en plus
pour La Réunion ou la métropole, ils n'en peuvent plus de tout ça,
c'est pourquoi il va falloir agir vite, très vite et mieux vaut que ce
soit le gouvernement qui s'en occupe…”
Les mots ne sont pas à prendre à la légère, ils sont prononcés sans
haine et sont animés par la volonté de retrouver une terre et une
sérénité perdues.
Source : France Mayotte matin