LE PLUS. Accoucher d’un bébé de 6,11 kilos n’est pas une mince affaire, encore moins par voie naturelle. C'est l'exploit réalisé par...
LE PLUS. Accoucher d’un bébé de 6,11 kilos n’est pas une mince affaire, encore moins par voie naturelle. C'est l'exploit réalisé par une femme en Allemagne qui a donné naissance au beau Jasleen. Seulement, comment se passe l’opération dans de tels cas ? Quelques réponses avec Francine Rondel, sage-femme.
Il faut être charpenté pour pouvoir accoucher d’un enfant de 6,11 kilos sans césarienne. Tout le monde ne peut pas se le permettre.
Il faut croire que la femme qui a mis au monde cet enfant devait être une force de la nature. C’est une dame qui devait avoir un très grand bassin.
Vers le 7e mois de grossesse, on évalue grâce à une radio au scanner et une échographie le poids du bébé, le diamètre de sa tête et sa croissance. Cela va nous permettre de confronter ces données avec la taille du bassin pour savoir si l’accouchement est possible.
C’est ce qu’on appelle la confrontation fœto-pelvienne. Imaginez-vous une balle en mousse qui doit passer dans un anneau du même diamètre, c’est la même chose.
Étant donné que la tête du bébé n’est pas encore ossifiée, dure, il est possible qu’elle se déforme un peu pour ressembler à un pain de sucre. Ça impressionne beaucoup les pères, mais la tête se remodèle au bout d’une journée.
Souvent, pour les gros bébés, on utilise des forceps ou une ventouse pour l’aider à sortir. Éventuellement, on procède à une épisiotomie, c’est-à-dire une incision au niveau du périnée pour éviter des déchirures au même endroit ou intra-vaginales.
Autrefois, on avait l’habitude de déclencher l’accouchement, mais maintenant on est plus prudent avec cette méthode car cela demeure un acte qui n’est pas naturel. Il peut y avoir un problème si le travail ne se met pas en route. Car le col de l’utérus est parfois fermé à triple tours, or si on force le col de l’utérus on peut bloquer la dilatation. Pour procéder au déclenchement, il faut s’assurer que la situation est mûre.
Dans tous les cas, si la tête du bébé ne descend pas au bout de deux ou trois heures, on procède à une césarienne.
Le risque pour ces femmes est aussi de faire ce qu’on appelle le diabète de la grossesse. Cela concerne essentiellement les personnes dont l’indice de masse corporel est supérieur à 25 ou qui ont des antécédents de diabète.
Dans ce cas, on prescrit un régime sans sucres rapides (glaces, plats préparés, confitures, etc.) à la maman et après l’accouchement, on garde un œil sur le taux de glycémie du bébé durant les deux ou trois jours qui suivent.
Ensuite, les symptômes d’un diabète de la grossesse disparaissent généralement pour la mère, mais il faut faire un bilan deux mois après l’accouchement.
Mais un bébé de 6,11 kilos, cela reste exceptionnel, le plus gros dont je me suis occupé dans toute ma carrière pesait 5,2 kilos.
Sage-femme

Il faut être charpenté pour pouvoir accoucher d’un enfant de 6,11 kilos sans césarienne. Tout le monde ne peut pas se le permettre.
Il faut croire que la femme qui a mis au monde cet enfant devait être une force de la nature. C’est une dame qui devait avoir un très grand bassin.
C'est comme faire passer une balle en mousse dans un anneau
Vers le 7e mois de grossesse, on évalue grâce à une radio au scanner et une échographie le poids du bébé, le diamètre de sa tête et sa croissance. Cela va nous permettre de confronter ces données avec la taille du bassin pour savoir si l’accouchement est possible.
C’est ce qu’on appelle la confrontation fœto-pelvienne. Imaginez-vous une balle en mousse qui doit passer dans un anneau du même diamètre, c’est la même chose.
Étant donné que la tête du bébé n’est pas encore ossifiée, dure, il est possible qu’elle se déforme un peu pour ressembler à un pain de sucre. Ça impressionne beaucoup les pères, mais la tête se remodèle au bout d’une journée.
Forceps, ventouse ou petite incision
Souvent, pour les gros bébés, on utilise des forceps ou une ventouse pour l’aider à sortir. Éventuellement, on procède à une épisiotomie, c’est-à-dire une incision au niveau du périnée pour éviter des déchirures au même endroit ou intra-vaginales.
Autrefois, on avait l’habitude de déclencher l’accouchement, mais maintenant on est plus prudent avec cette méthode car cela demeure un acte qui n’est pas naturel. Il peut y avoir un problème si le travail ne se met pas en route. Car le col de l’utérus est parfois fermé à triple tours, or si on force le col de l’utérus on peut bloquer la dilatation. Pour procéder au déclenchement, il faut s’assurer que la situation est mûre.
Dans tous les cas, si la tête du bébé ne descend pas au bout de deux ou trois heures, on procède à une césarienne.
Le diabète de la grossesse
Le risque pour ces femmes est aussi de faire ce qu’on appelle le diabète de la grossesse. Cela concerne essentiellement les personnes dont l’indice de masse corporel est supérieur à 25 ou qui ont des antécédents de diabète.
Dans ce cas, on prescrit un régime sans sucres rapides (glaces, plats préparés, confitures, etc.) à la maman et après l’accouchement, on garde un œil sur le taux de glycémie du bébé durant les deux ou trois jours qui suivent.
Ensuite, les symptômes d’un diabète de la grossesse disparaissent généralement pour la mère, mais il faut faire un bilan deux mois après l’accouchement.
Mais un bébé de 6,11 kilos, cela reste exceptionnel, le plus gros dont je me suis occupé dans toute ma carrière pesait 5,2 kilos.
Propos recueillis par Rémy Demichelis
Par Francine RondelSage-femme