Cette nouvelle évasion vient bousculer le calme relatif de la maison d'arrêt de Majicavo qui pour mémoire est l'une des plus p...


Rappel des faits :
Une C4 bleu marine de la gendarmerie a traversé comme une balle le
chef-lieu samedi matin, gyrophare allumé et sirène hurlante en direction
du Nord vers Koungou. La destination du véhicule est désormais connue,
il s'agissait de la maison d'arrêt de Majicavo où deux détenus venaient
de prendre la poudre d'escampette en passant selon toute vraisemblance
par les toits. Ils ont ensuite escaladé les grillages d'enceinte de 6
mètres de hauts bordés de fil rasoir avant de disparaître dans la
nature. Ils sont bien évidemment activement recherchés par l'ensemble
des forces de police de l'île.
Car il s'agit de deux détenus au pedigree bien chargé, les deux hommes
ne sont en effet pas des voleurs de poules.
Le premier, Ali Mbae Ben Cheick avait été placé en détention en juin
dernier puis incarcéré en juillet et ne devait pas sortir de prison
avant octobre 2015. Âgé de 27 ans, il avait été condamné pour vol
aggravé. Un vol commis en réunion ayant entraîné pour la victime une
incapacité n'excédant pas 8 jours. Il faudra encore ajouter au passif du
Monsieur un vol facilité par l'état d'une personne vulnérable, conduite
d'un véhicule sans permis, usage de chèque contrefait ou falsifié, mais
aussi pour une affaire de viol dont l'instruction est encore en cours.
S'il avait été calme durant la dernière audience qui l'a envoyé derrière
les barreaux, l'homme était cependant visiblement agité durant sa
détention.
Vient ensuite le deuxième évadés, Siaka Rafion, 23 ans, écroué depuis
2009 et il ne devait pas revoir le lagon avant 2037. Originaire
d'Anjouan, il avait été condamné pour vol, vol en réunion, recel de bien
provenant d'un vol, extorsion commise avec une arme, extorsion avec
violences ayant entraîné une incapacité n'excédant pas 8 jours, mais
surtout pour un viol sur mineur commis sous la menace d'une arme, et
d'un autre viol en réunion.
En attendant, cette affaire d'évasion n'est pas sans rappeler celle qui
s'est produite en avril 2012 où un autre détenu était parvenu à s'évader
en passant par les toits et en escaladant les grillages.
Ali Oussen
Mohamadi, un homme âgé de 19 ans accusé de viol, placé en détention
provisoire et mis en examen, était aussi surnommé Ninja, capable de
grimper absolument partout. Il avait cependant été repris 48 heures plus
tard par les policiers de la Brigade de Sécurité Urbaine alors qu'il se
trouvait au marché de Mamoudzou. A l'époque, le personnel de la maison
d’arrêt et le directeur avaient été entendus par les gendarmes qui
menaient l’enquête et tentaient de comprendre comment l’homme était
parvenu à gagner les toits de la maison d’arrêt d’où il avait sauté pour
franchir successivement les deux murs d’enceinte de 6 mètres bordés de
fil rasoir.
Le chantier de la nouvelle maison d'arrêt avait été mis en
cause, car obligeant à des aménagements qui auraient pu créer des
faiblesses dans le dispositif de sécurité.
Pour l'heure, les circonstances précises de ces deux nouvelles évasions
ne sont pas connues. Une enquête est ouverte et les recherches de Sakia
Rafion se poursuivent partout à travers l'île et même sur le lagon.
Source : France Mayotte matin / Samuel Boscher