Un pays, une population de 700.000 habitants et un seul électeur. Quand Ahmed Sambi est déclaré seul électeur d'un pays appelé Co...
Un pays, une population de 700.000 habitants et un seul électeur.
Quand Ahmed Sambi est déclaré seul électeur d'un pays appelé Comores.
Si l'on doit prendre en considération les prises de position des uns et les déclarations des autres, en 2014, lors des élections législatives, et en 2016, lors de l'élection présidentielle, dans un pays de 700.000 habitants, un seul homme va voter et désigner les représentants de la nation comorienne et élire le chef de l'État. Cet homme s'appelle Ahmed Sambi, et a déjà dirigé les Comores. Une fanatisation des esprits et une autosuggestion délirante ont conduit nombre de politiciens comoriens à se ranger derrière lui comme s'il était le Messie.
Comment presque toute une classe politique peut-elle être gagnée par une telle cécité, une telle anesthésie des esprits, une telle hypnose et une telle amnésie collective, car la question qui se pose inéluctablement est celle de savoir ce que cet homme a fait de bien et de merveilleux pour son pays pour que sa maison soit devenue un sanctuaire, le quatrième Lieu Saint de l'Islam. Certes, chaque fois que l'icône Ahmed Sambi est évoquée sur la blogosphère comorienne, il se trouve certains de ses partisans pour crier au crime de lèse-majesté, voire au sacrilège, mais tout de même Désacralisons les politiciens comoriens; ce sont des êtres humains, et ils n'ont rien fait pour soulager nos souffrances, bien au contraire.
Plusieurs politiciens ont fait le déplacement de Missiri, à Mutsamudu, pour aller écouter la parole sacrée, recueillir son effluve sacrée. Si on comprend bien, comme en 2010, lors de l'élection présidentielle, c'est lui qui va nous imposer le prochain Président des Comores. Mais, il y a une grosse différence entre ce qui se passe aujourd'hui et le contexte politique de 2010 car, en 2010, Ahmed Sambi était chef d'État, a utilisé l'argent du peuple comorien et a fait bourrer les urnes, a déployé la soldatesque pour faire «élire» son poulain qui, non seulement le trahira de la façon la plus indue et la plus malheureuse, mais s'emploiera à le faire humilier par des actes dénotant l'irresponsabilité pathologique et l'insolence infantile: fouille des bagages et du corps de l'ancien Président, coupure inutile et censée être humiliante de l'itinérance ou «roaming» du téléphone d'Ahmed Sambi... Des gamineries et non des actes dignes d'un Président de la République.
Point n'est besoin d'être lauréat d'une grande École de Science politique pour comprendre que derrière la prosternation face à Ahmed Sambi, il y a la défiance envers Ikililou Dhoinine, dont il faut être vraiment optimiste pour déceler dans les actes d'homme d'État un sens de l'État et une maîtrise des enjeux du pouvoir à un niveau présidentiel.
Plusieurs politiciens ont fait le déplacement de Missiri, à Mutsamudu, pour aller écouter la parole sacrée, recueillir son effluve sacrée. Si on comprend bien, comme en 2010, lors de l'élection présidentielle, c'est lui qui va nous imposer le prochain Président des Comores. Mais, il y a une grosse différence entre ce qui se passe aujourd'hui et le contexte politique de 2010 car, en 2010, Ahmed Sambi était chef d'État, a utilisé l'argent du peuple comorien et a fait bourrer les urnes, a déployé la soldatesque pour faire «élire» son poulain qui, non seulement le trahira de la façon la plus indue et la plus malheureuse, mais s'emploiera à le faire humilier par des actes dénotant l'irresponsabilité pathologique et l'insolence infantile: fouille des bagages et du corps de l'ancien Président, coupure inutile et censée être humiliante de l'itinérance ou «roaming» du téléphone d'Ahmed Sambi... Des gamineries et non des actes dignes d'un Président de la République.
Point n'est besoin d'être lauréat d'une grande École de Science politique pour comprendre que derrière la prosternation face à Ahmed Sambi, il y a la défiance envers Ikililou Dhoinine, dont il faut être vraiment optimiste pour déceler dans les actes d'homme d'État un sens de l'État et une maîtrise des enjeux du pouvoir à un niveau présidentiel.
On fit la bise à Ahmed Sambi pour faire un pied de nez à Ikililou Dhoinine. Donc, le rejet ne signifie pas adhésion, mais volonté de trouver une direction et un sens dans un pays qui en manque singulièrement au niveau politique. Comme toujours, les Comoriens ont fait des choix douloureux, qu'ils refusent d'assumer, car demain ils feront pire, et personne ne les y oblige. Comme d'habitude, ils prêteront une oreille attentive à des hommes qui ne connaissent de la politique que la fonction tribunitienne, qui est celle de la prétention à défendre la veuve et l'orpheline, mais pour mieux les spolier. Pauvre peuple qui engraisse lui-même ses propres bourreaux! Masochisme?
Des témoignages dignes de foi laissent entendre qu'Idi Nadhoim, l'ancien Vice-président d'Ahmed Sambi, hier très remonté contre ce dernier, avec qui il était en désaccord total, a trouvé en lui, un allié politique et le financier de sa campagne présidentielle de 2016.
Des témoignages dignes de foi laissent entendre qu'Idi Nadhoim, l'ancien Vice-président d'Ahmed Sambi, hier très remonté contre ce dernier, avec qui il était en désaccord total, a trouvé en lui, un allié politique et le financier de sa campagne présidentielle de 2016.
Bourhane Hamidou, lui n'a jamais rompu avec son ami Ahmed Sambi, et prétend légitimement être le candidat de cur de l'ancien chef de l'État, le faiseur de Rois. Mais, est-ce que tous les Comoriens sont sensibles au verbe facile et à l'action impossible d'Ahmed Sambi ? Est-ce que les convaincus jouant les groupies représentent la majorité des Comoriens ? Ahmed Sambi s'est fait élire en 2006 sur la base d'un projet de société qu'il ne mettra aucune énergie, ni volonté à réaliser.
Par l'argent du peuple comorien et le bourrage des urnes, il a imposé à la tête de la République un homme qui, en cinq ans de vice-présidence, n'a initié et réalisé aucun projet de développement économique et social. Donc, allons-nous, pour la troisième fois, écouter cet homme, que la présidence a indument rendu immensément riche, nous dicter, pour la troisième fois consécutive, un Président, le prochain Président des Comores ?
Le peuple comorien est souverain et majeur. C'est à lui de faire preuve de maturité et de dire s'il veut que ceux qui se sont enrichis sur son dos doivent continuer à faire et défaire les Rois, si un seul homme doit désigner le prochain Président des Comores.
Par ARM
Le peuple comorien est souverain et majeur. C'est à lui de faire preuve de maturité et de dire s'il veut que ceux qui se sont enrichis sur son dos doivent continuer à faire et défaire les Rois, si un seul homme doit désigner le prochain Président des Comores.
Par ARM
© www.lemohelien.com Samedi 3 août 2013.
