Il va falloir défaire et partir de zéro. A chaque fois que quelques-uns parmi nous dépassent de quelques centimètres les autres, ...
Il va falloir défaire et partir de zéro.
A chaque fois que quelques-uns parmi nous dépassent de quelques centimètres les autres, les situations deviennent conflictuelles et les blocages fusent de partout. Le dialogue devient compromis. Personne n'écoute personne, puisque tout le monde parle en même temps. Or c'est bien établi que « Quand tout le monde a raison c'est que tout le monde a tort » et que « si chacun dicte ses propres règles, tout se dérègle ».
La société comorienne était bien réglée à la base par de la hiérarchie, tels que les classes sociales, les classes dirigeantes, les intellectuels, les cadres, … Il paraît que ce n'est pas très bon pour la démocratie et la liberté d'opinion à nos jours, mais cela a tout de même permis de maintenir une paix sociale dans le temps. Tout le monde veut être libre sans se soucier de la liberté du voisin. Tout le monde veut dire et faire ce que bon lui semble sans tenir compte de son entourage. Est-ce cela la démocratie ? Je suppose que non : c'est un excès, alors que : « Trop de démocratie tue la démocratie »
Il est vrai pour certains que quand on s'installe à l'extérieur du pays et qu'on se débrouille seul pour s'insérer dans la vie active ; quand on arrive par quelques façons que ce soit à se frayer une place dans la haute administration; quand on rentre au pays avec un diplôme parmi les plus valeureux; voire même quand on arrive par n'importe quelle porte à faire le grand mariage, ceux-ci deviennent une dose enivrante. Tous les repères tombent ; il n'y a que le « moi » qui compte, il n'y a que le « je » qui mène. La vie tourne autour de concepts propre en soi. Tout le reste n'est qu'accessoires. Ce qui se traduit évidemment envers les autres par une sorte de manque de respect, de reconnaissance et de considération, de manque de coopération, de collaboration, de concertation… Toute dépendance et toute modestie se perdent. Puisque tout le monde est égal à tout le monde, personne n'a besoin de personne. Tout le monde est grand, riche, intelligent et autosuffisant. Que vient faire une communauté dans un lieu ou personne n'a besoin de personne ?
Qui ne compte pas dans la société ?
Ces autres qui ne comptent plus sont par rappel, ceux qui t'ont fait naître, fait grandir et ont tout sacrifié pour te faire voguer; qui ont tenu cette administration pour te permettre d'aller faire les études; qui ont eu d'autres diplômes zéniths à leur temps ; qui ont par expérience, préparé et conduit ton grand mariage…
Ces autres aussi qui ne comptent pas sont ceux qui sont comme toi hier et que tu as le devoir naturel de les rendre comme toi aujourd'hui. Le reste dans l'échelle, sont ceux qui ont manqué de peu pour être comme toi, et qui ont toujours meublé et accompagné toutes ces étapes de la vie commune.
Ils n'ont jamais été tendre, je l'avoue, Ils ne sont pas faciles à manier je le confirme. Mais ce n'est pas cette tranche du peuple qui rende seule la société instable. Ce n'est pas sur eux qu'il fallait seulement taper ; ce n'est pas en eux qu'on amputera seule la faute ; c'est à nous de trouver les mots, les moyens et les façons de maintenir le vivre ensemble. C'est à nous aussi d'accepter notre défaite. Tout le monde a besoin d'exister. Et chacun fera tout pour le démontrer. C'est alors en cette circonstance que toutes les cartes devraient être redistribuées.
Que chacun accepte ses propres impairs !
C'est pourquoi il va falloir tous, arrêter de ''courir sur le toit de la maison et provoquer des tempêtes dans un verre d'eau'' et revoir studieusement nos copies. Que chacun de nous accepte sa propre grandeur mais fasse fondre son orgueil. Se dire que : « si je n'ai rien à demander aux autres, les autres demandent après moi pour en faire un tout bien harmonisé ».
C'est alors que cette autosuffisance qui est considérée comme un inconvénient deviendrait un atout et permettre aux comoriens, tout en étant chacun autosuffisants, de donner un peu de soi-même pour garantir une gestion sociale apaisée et pour le bien de tout le peuple.
Les émulations sont permises dans toute société. « Mwana wutsina wuvu, ye mbira ye woyna » ! Seulement, il faut que cela ne soit pas démesuré jusqu'à virer à la haine et aux conflits. Il va falloir pour chacun de nous, se faire une auto critique et se remettre en cause soi-même quand il le faut, accepter nos propres erreurs si c'est le cas et se repentir nécessairement, en s'écoutant entre nous, en se pardonnant entre frères et sœurs ; c'est aussi un signe de grandeur de l'homme. Chacun de nous a besoin inévitablement d'un plus petit que soi pour se compléter. « Pour un mur beau et fort, toutes les formes de pierres sont utilisées ».
Il faut savoir alors arrêter avant que cela ne soit trop tard. Je suppose que le moment est venu d'opérer un stop et revoir les choses autrement. Pourquoi ne pas recommencer à zéro, pour prendre un nouveau et bon départ?
Saïd MZE DAFINE
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