Sur ce document, un rebelle syrien est filmé en train d'arracher le coeur et le foie d'un soldat mort. Membre d'un groupe reb...
Sur ce document, un rebelle syrien est filmé en train d'arracher le coeur et le foie d'un soldat mort. Membre d'un groupe rebelle, il a déjà été repéré dans plusieurs attaques.
Des «atrocités choquantes», mais qui résultent de la non-application du droit international. C'est ainsi qu'a réagi l'ONG Human Rights Watch (HRW) en découvrant une vidéo violente postée dimanche sur Internet par un groupe de rebelles syriens. On y voit un combattant mutiler un soldat pro-gouvernement, ouvrir son corps et en extraire le foie et le cœur. L'homme qui effectue cette mutilation déclare: «Je promets à Dieu que nous mangerons vos coeurs et vos foies, vous les soldats du chien Bachar», avant de porter le coeur à sa bouche.
Cette vidéo, diffusée par un groupe présent sur Internet sous le nom de Syrian Truth, est l'une des plus atroces diffusées au cours des deux années de conflit en Syrie, d'après la BBC. HRW l'a signalée sur son site, et explique avoir identifié l'homme visible sur la vidéo.
Il s'agirait d'Abu Sakkar, un membre d'un groupe connu sous le nom de la Brigade indépendante Omar al-Farouq. Son nom est prononcé par la personne qui filme la scène. L'ONG a par ailleurs comparé cette vidéo avec d'autres films diffusés auparavant sur Internet lors d'attaques. Elle confirme qu'il s'agit sans doute du même homme, identifié comme Abu Sakkar. Son vrai nom serait Khalid al-Hamad.
Une violation du droit international
D'autres vidéos postées par la Brigade indépendante Omar al-Farouq le font apparaître, portant la même veste que dans la scène de mutilation, en train de charger un lance-roquettes. Le magazine Time explique dans un article publié lundi que deux de ses journalistes avaient déjà vu cette vidéo en avril, en présence de plusieurs soutiens d'Abu Sakkar et notamment son frère. Tous ont déclaré la vidéo authentique.
HRW rapporte que la Brigade indépendante Omar al-Farouq a été formée en octobre 2012, selon son site internet. Elle inclut des combattants du quartier de Baba Amr à Homs et des zones rurales au sud de la ville.
L'ONG américaine souligne le fait que de tels actes violent le droit international, qui «interdit toute mutilation de corps morts» et que les lois encadrant la guerre doivent être respectées par les deux parties impliquées dans le conflit. D'après la Cour pénale internationale «“l'outrage envers la dignité de la personne” est un crime de guerre, ce qui inclut l'humiliation, la dégradation, ou d'autres violations de la dignité d'un corps mort», rappelle HRW, pour qui l'opposition syrienne doit agir contre ces violences.
Mardi, l'opposition syrienne a vivement dénoncé cette exaction. «La Coalition de l'opposition condamne fermement cet acte, s'il s'avère vrai», a-t-elle indiqué, le qualifiant de «contraire aux valeurs morales du peuple syrien, de même que les valeurs et les principes de l'Armée syrienne libre (ASL)», la principale composante de la rébellion. «L'ASL est une armée nationale avant tout», a ajouté l'opposition, indiquant que tout coupable serait jugé.
Une rébellion armée ravage actuellement la Syrie, instiguée et financée par des pays arabes comme le Qatar et l'Arabie Saoudite, et soutenue par les Etats-Unis et les pays européens. Les gangs de rebelles et de mercenaires armés commettent des horribles exactions et sèment la terreur parmi les citoyens syriens, au sein d’un mutisme international honteux.
Source: agences
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