Voué aux gémonies après sa chute, qui voit la population danser dans la rue, le révolutionnaire Ali Soilihi est aujourd’hui considéré pa...
Avant
l’Independence, il est député à l’assemblée territoriale, ministre de
l’Agriculture de Saïd Mohamed Cheikh, puis de l’Equipement dans le
gouvernement de Prince Saïd Ibrahim. Le 3 Août 1975, un mois après la
déclaration unilatérale d’Independence, le Front national uni, Ali
Soilihi en tête, renverse Ahmed Abdallah et met en place un gouvernement
réunissant les partis d’opposition.
Ce n'est qu'en Janvier que Soilihi
prend officiellement le pouvoir en devenant président. Influencé
par les idées marxistes sans pour autant en faire, Ce n’est qu’en
Janvier que Soilihi prend officiellement le pouvoir en devenant
président. Influencé par les idées marxistes sans pour autant en faire
son programme politique, le « Mongozi » (chef) conçoit une vision
globale de la société qu’il n’aura pas le temps de mettre réellement en
pratique.
S’appuyant
sur les jeunes et les femmes au détriment des notables et des
religieux, il estime que les Comores doivent passer par l’étape de la «
table rase » avant de construire une réalité plus juste. Impitoyable
envers les excès du système coutumier et les privilèges traditionnels
qu’il considère comme des obstacles au progrès économique et social, il
sera jugé comme un ennemi de l’islam par des anciens humiliés.
Malgré
ses excès et ceux de ses milices d’adolescents, qui ont valu à son
régime le surnom de « République des imberbes. Les Comoriens se
souviennent de la construction des bâtiments mudiria, des routes, des
campagnes d’alphabétisation, de l’effort consenti en faveur des rescapés
de Majunga et d’une vision des problématiques comoriennes qui n’a pour
une bonne part rien perdu de son acuité.
Renversé par Ahmed Abdallah et Bob Denard, Soilihi est tué d’une balle dans le dos le 29 Mai 1978.