Le problème des enfants isolés à Mayotte ne date pas d'aujourd'hui. En 2007, le journal Kashakzi leur consacrait un article sous...
Le problème des enfants isolés à Mayotte ne date pas d'aujourd'hui. En 2007, le journal Kashakzi leur consacrait un article sous le titre "Maore, un orphelinat à ciel ouvert"
© Kashkazi
Pour faire face à la "situation tragique" de milliers d'enfants à Mayotte, Dominique Baudis, le Défenseur des droits, a avancé mercredi l'idée d'une reprise en main temporaire de l'aide sociale à l'enfance par l'Etat en lieu et place du conseil général défaillant. M. Baudis, qui s'est rendu à l'automne dans cette île de l'Archipel des Comores , qui vient de fêter les deux ans de son accession au statut de département français , doit publier "dans une quinzaine de jours" son rapport, a-t-il annoncé devant la Délégation sénatoriale à l'outre-mer.
"Sans faire d'inflation dans le vocabulaire", M. Baudis a constaté une "situation véritablement tragique des enfants à Mayotte". "Notre constat va dans le sens des délégations" qui se sont succédé à Mayotte et ont rendu des rapports en ce sens, a-t-il ajouté. Un des problèmes les plus criants est celui des mineurs étrangers isolés: on en dénombre "3.000 ou 4.000, pour le plupart Comoriens, quand l'Hexagone en compte 6.000!", s'est exclamé M. Baudis.
"Plusieurs centaines sans référent adulte du tout, vivent en forêt à la lisière des agglomérations, se nourrissent dans les poubelles, à l'état sauvage, ne sont pas scolarisés, pratiquent une délinquance de survie", a décrit le Défenseur des droits, qui a repris les compétence du Défenseur des enfants. "Ils ont 12, 13 ou 14 ans, que se passera-t-il quand ils auront 20 ans? Nous nous préparons un avenir terrible à court terme si on ne fait rien", a-t-il plaidé, rappelant que Mayotte ne disposait pas de foyer de l'enfance si ce n'est celui de 7 places de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Pour lui, "la situation des enfants est si critique qu'il faudrait que l'Etat reprenne en main l'aide sociale à l'enfance, pour 2 ou 3 ans au moins, dans la mesure où le département ne peut plus y faire face". En effet, le conseil général, dont c'est une des compétences, "a 3.700 agents quand un département de taille équivalente en a 600 ou 700 dans l'Hexagone", les salaires pèsent pour "87 ou 88% dans son budget, il reste 3 à 4% pour toutes les actions sociales, autant dire que pour l'aide sociale à l'enfance, c'est epsilon", a relevé M. Baudis.
Quant à la question du financement en ces temps de rigueur budgétaire, M. Baudis a rappelé que Mayotte allait recevoir 250 millions d'euros de l'Union européenne en 2014 au titre du statut de région ultrapériphérique (RUP) auquel le département devrait accéder. "400 millions étaient prévus mais faute de projets présentés à Bruxelles, l'enveloppe a été baissée à 250 millions", a déploré le Défenseur, qui préconise de "mettre en tête des projets pour les enfants". "Maintenant, on peut. Mais est-ce que l'on veut?", a-t-il lancé aux sénateurs. [memento ]
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