Le président vénézuélien est décédé mardi des suites d'un cancer. Retour sur quatorze années à la tête du pays. Le président vénézuélien...
Le président vénézuélien est décédé mardi des suites d'un cancer. Retour sur quatorze années à la tête du pays.
Le président vénézuélien Hugo Chavez, qui s'est imposé comme le visage du Venezuela au fil de ses 14 années de pouvoir, a finalement été vaincu par un cancer à l'âge de 58 ans après près de deux ans de secret autour de sa santé. Il laisse derrière lui une empreinte que ses successeurs auront bien du mal à gommer.
Chantre exubérant et charismatique d'un «socialisme du 21e siècle» sous perfusion des plus importantes réserves de pétrole mondiales, l'ancien lieutenant-colonel parachutiste était au pouvoir depuis 1999. Si son parcours politique est vierge de toute défaite dans les urnes, son siège avait vacillé pendant quelques heures lors d'une tentative de coup d'Etat finalement déjouée en 2002.
Orateur inlassable, Hugo Chavez galvanisait les foules et monopolisait les antennes des médias vénézuéliens, vêtu d'un treillis et d'un béret rouge ou, plus récemment, de chemises rouge ou de vestes de survêtement aux couleurs nationales.
La maladie l'avait toutefois changé ces derniers mois et il était apparu affaibli par les traitements médicaux depuis la détection d'un cancer en 2011 dans la zone pelvienne, pour lequel il a subi quatre opérations à La Havane.
Etat régional dirigé par son frère
Cette maladie, autour de laquelle les autorités sont toujours restées évasives, avait aiguisé sa foi chrétienne et l'avait contraint à réduire drastiquement ses interventions publiques les derniers mois de son existence.
Né en 1954, enfant d'enseignants élevé par sa grand-mère, Hugo Chavez Frias a grandi dans l'Etat de Barinas (ouest), actuellement dirigé par son frère.
En octobre 2012, Hugo Chavez avait remporté une nouvelle fois l'élection présidentielle, avec plus de 55 % des suffrages, ce qui lui aurait permis de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2019.
Il avait commencé à nourrir dès 1982 son projet socialiste inspiré de Simon Bolivar, la figure emblématique de la guerre d'indépendance contre les Espagnols.
Salué par les Vénézuéliens
Mais le pays découvre ce lieutenant-colonel en 1992, lorsqu'il prend part à un coup d'Etat infructueux contre le président Carlos Andres Perez. Cet épisode lui vaudra deux ans de prison, une popularité croissante et son adoubement par le diriegant cubain Fidel Castro, qui deviendra son mentor.
Six ans après, il entre dans le jeu démocratique comme candidat d'une coalition de partis de gauche et remporte l'élection présidentielle, avec 56 % des suffrages.
Hugo Chavez, à la tête du premier exportateur de pétrole sud-américain, a bâti sa popularité sur de nombreux programmes sociaux, notamment dans la santé, l'éducation et le logement. Les plus défavorisés lui vouent depuis une reconnaissance sans limites, proche de la dévotion, répétant à l'envi qu'il leur a rendu leur «dignité».
Artisan d'un fort contrôle de l'économie par l'Etat, il n'a toutefois pas été en mesure de juguler une inflation parmi les plus élevées au monde ni de sortir le pays de sa dépendance aux pétro-dollars.
Critique
Ses opposants lui ont de leur côté souvent reproché son omniprésence, sa démagogie et son instrumentalisation des moyens de l'Etat au service d'une seule cause: son maintien au pouvoir.
Charismatique - il n'était pas rare de voir des larmes sur les visages de ses partisans lors de ses discours qui attiraient parfois des centaines de milliers de personnes - «el Comandante» était capable de mêler dans une même intervention chansons romantiques, insultes à l'égard de ses opposants et démonstrations d'érudition.
Implacable, Hugo Chavez avait décidé après la tentative de coup d'Etat qui l'avait visé que le monde se divisait en amis ou adversaires, qualifiant ses opposants de «bourgeois», de «traîtres» et d'«apatrides».
Soutien à Kadhafi ou encore Assad
Au-delà des frontières, il était le modèle - et bailleur de fonds - de plusieurs dirigeants latino-américains de gauche, mais avait vu son étoile pâlir peu à peu au fil des ans, au profit de dirigeants moins radicaux, comme Lula au Brésil.
Fervent défenseur de l'union de l'Amérique latine, il a mis en place des structures d'intégration régionale et tissé des alliances stratégiques avec la Russie, la Chine ou l'Iran, ne manquant jamais d'apporter son soutien à des dirigeants controversés, comme le Libyen Mouammar Kadhafi, l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad ou encore le Syrien Bachar al-Assad.
«Marié» et divorcé deux fois, il avait quatre enfants, trois filles et un fils.
Reportages:
(Source: youtube.com) (ats/afp)
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