MADAGASCAR : Ils mangent des sauterelles pour survivre

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Borikely, marche, silencieuse, au milieu d'un champ d'herbes hautes. Elle s'arrête et se penche. Cette petite Malgache de 10 ans...

Borikely, marche, silencieuse, au milieu d'un champ d'herbes hautes. Elle s'arrête et se penche. Cette petite Malgache de 10 ans vient d'attraper une sauterelle.

En quelques minutes, elle en récolte une dizaine d'autres à l'aide d'un bâton fin. Elle les met encore vivantes dans un petit panier de paille rond. Ce sera son repas. Trois semaines après le passage du cyclone Haruna qui a fait 26 morts et près de 40'000 sinistrés à Madagascar, des milliers de personnes s'entassent dans des camps d'urgence ou ne mangent plus à leur faim après l'inondation de puits et de plusieurs milliers d'hectares de cultures.

Dans le village isolé d'Ankilimalangy, à cinq heures de piste à l'est de la ville de Tuléar (sud-ouest), les cultures ont été complètement noyées par le passage du cyclone le 22 février. Comme Borikely, de nombreux villageois sont contraints de manger des sauterelles en guise de repas, qu'ils font cuire avec un peu d'eau et de sel. Dans certaines régions de Madagascar, les sauterelles se mangent parfois grillées et de manière occasionnelle mais elles ne constituent un repas qu'en cas de crise.

«Je n'aime pas les sauterelles, mais je suis obligée d'en manger depuis le cyclone parce que j'ai faim», raconte Borikely, le regard vague, à l'AFP invitée par l'ONG française Action Contre la Faim pour constater l'ampleur des besoins des sinistrés. Ankilimalangy est typique des régions arides du sud-ouest malgache qui ne produisent qu'une récolte par an en moyenne, ce qui fragilise la sécurité alimentaire des populations de façon structurelle.

Des villages entiers peuvent se retrouver privés de leur unique récolte annuelle en cas de catastrophe naturelle. Or, presque tous les ans, les côtes malgaches sont frappées par des tempêtes tropicales ou des cyclones qui font des dégâts considérables, parfois plusieurs dizaines de morts et des milliers de sinistrés.

A Mangily, située à une heure de piste sablonneuse de Tuléar le long de la plage, c'est l'accès à l'eau potable qui fait défaut depuis les dévastations provoquées par Haruna.

Situés près de la plage, plusieurs puits sont devenus salés. Mangily est pourtant une station balnéaire du pays où des villages pauvres côtoient des complexes hôteliers. Quelques touristes rougis par le soleil se promènent pour rejoindre la plage ou leur bungalow, sans savoir que les villages environnants sont sinistrés.

On était tous malades

Dans l'un de ces villages, un grand trou creusé dans la terre au milieu de quelques cases fait office de puits. C'est là que les villageois puisent l'eau. Au passage du cyclone, les eaux de pluie se sont mélangées aux excréments puis infiltrées dans le puits. Mais les villageois ont continué à consommer l'eau sale. «On était tous malades, les enfants, les femmes, la diarrhée ne s'arrêtait plus, comme un robinet. Regardez la, elle est toute maigre à cause de la maladie», raconte Gauthier, un ancien du village, en désignant une femme assise derrière lui, la silhouette dissimulée par un long tissu coloré noué autour de la taille.

Alertée par les villageois, Action Contre la Faim a lancé une opération de désinfection du puits avec du chlore et un système de pompe pour retirer l'eau sale. «C'est une intervention d'urgence, on essaie de revenir à une situation d'avant le cyclone donc évidemment on ne cherche pas à faire de miracles. A long terme, ce qu'il faudrait faire c'est améliorer les puits et s'assurer qu'ils soient dans des zones non contaminées», explique Stéphane Senia, responsable des programmes eau d'ACF.

La plupart des infrastructures sanitaires auraient besoin d'une rénovation complète mais trois semaines après le passage de Haruna, l'heure est encore à l'urgence humanitaire. Malgré les distributions de vivres, la prise en charge des autorités locales et des ONG, la nourriture ne suffit pas. Seliny fait partie des 1500 personnes abritées dans des tentes de randonnées pliables, montées en rang d'oignons dans un camp militaire à Tuléar, et qui survivent grâce à l'aide internationale. Affalée sur des tissus à l'entrée de sa tente, sous un auvent, elle est désoeuvrée, impuissante comme une dizaine de femmes et d'enfants qui attendent dans un maigre carré d'ombre. «Je n'ai plus rien, ma maison, mes meubles ont été emportés par le cyclone», dit-elle. «Ici, on nous donne à manger mais ce n'est pas assez, on a faim». (afp)


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