Charles Ghankay Taylor Charles Ghankay Taylor, appelé le plus souvent Charles Taylor, (28 janvier 1948 au Liberia) est un ancien préside...
Charles Ghankay Taylor
Charles Ghankay Taylor, appelé le plus souvent Charles Taylor, (28 janvier 1948 au Liberia) est un ancien président du Liberia. En fonction à la fin des années 1990, il est entre autres accusé d'avoir favorisé une guerre civile qui a duré plus de dix ans.Condamné par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, le Conseil de sécurité a demandé à tous les gouvernements de geler ses avoirs, ainsi que ceux de sa famille. Il vivait en exil au Nigeria depuis plusieurs années. En mars 2006, alors qu'il tentait de s'enfuir au Cameroun, il a été arrêté et extradé au Sierra Leone.
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Le conflit en Sierra Leone
- 1.2 Crimes contre l'humanité
Biographie
Avant de présenter la biographie de Charles Ghankay Taylor, le lecteur devrait savoir ce qui suit. Effectivement créé en 1816, le Liberia est un pays constitué par des esclaves libérés et rapatriés du continent américain. Les descendants d'esclaves représentent seulement 5 % de la population totale, mais ont pratiquement toujours été au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1847.Taylor est né d'un père américain et d'une mère américano-libérienne qui font partie de l'élite du pays le 28 janvier 1948 . À 24 ans, Taylor quitte le Liberia pour travailler et étudier aux États-Unis et, en 1977, il est diplômé en économie du Bentley College dans le Massachusetts.
C'est durant ses études que Taylor développe un intérêt pour la politique et décide de joindre l'Union of Liberian Associations (ULA) dont il devient président national. Ce groupe dénonce le régime du président libérien de l'époque, William Tolbert. Peu de temps après, ce dernier est victime d'un coup d'état de Samuel Doe et est exécuté. Doe devient ainsi président, nomme Taylor conseiller et lui confie les services généraux du gouvernement.
Après avoir détourné 900 000 $ en trois ans, Taylor perd son poste et fuit aux États-Unis. Arrêté puis emprisonné, il réussit à s'enfuir et se réfugie en Afrique afin de préparer une rébellion contre Samuel Doe. Pour ce faire, il joint le National Patriotic Front of Liberia (NPFL) et en devient leader vers la fin des années 1980. En 1989, le NPFL lance une attaque, c'est le début de la guerre civile.
Rapidement, Taylor contrôle une grande partie du pays, mais un éclatement au sein du NPLF ralentit sa conquête. De fait, Prince Johnson, un de ses principaux lieutenants, se dissocie de son leader et fonde avec près de 1 000 hommes l'INPLF (Independent National Patriotic Front of Liberia). Prince Johnson et ses troupes prennent le contrôle de la capitale, Monrovia, et assassine Samuel Doe. Les troupes de Taylor et Johnson s'affrontent et la guerre civile prend toute son ampleur pendant les sept années qui suivent. En juillet 1997, des élections sont tenues et Taylor est élu avec 75 % des voix. Le scrutin a été jugé juste par les observateurs internationaux, mais des doutes persistent quant à la validité de l'élection.
Pendant son règne à la tête de l'État, Taylor continue de combattre tous ceux qui s'opposent à son pouvoir. La répression contre l'opposition fera 150000 morts jusqu'en 1995 . Par ailleurs il suspend les libertés individuelles dans son pays et centralisera le pouvoir entre ses mains en instaurant un véritable régime autoritaire . Petit à petit, la résistance au règne de Taylor prend forme. Les troupes de Taylor subissent dans un premier temps les offensives du groupe des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), mouvement soutenu par les États-Unis et par le régime guinéen frontalier, puis par la suite, les offensives du Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL), groupe constitué principalement de membres de la tribu de Samuel Doe, le prédécesseur de Taylor.
Parallèlement, sur le plan international, Taylor est de plus en plus isolé. Il s'est vu imposer des sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies tel un embargo sur les exportations de diamants de la guerre et de bois et l'interdiction de voyager pour lui et son équipe présidentielle. Taylor fait face à d'énormes pressions de toute part pour quitter le pays. Des responsables de la Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont même rendus au Liberia pour demander à Taylor de quitter afin de mettre fin au conflit.
Poussé dans ses retranchements, Charles Taylor quitte le pouvoir en août 2003 pour un exil au Nigéria, offrant ainsi une lueur d'espoir au peuple libérien.
Le conflit en Sierra Leone
Charles Taylor débute également un trafic d'armes avec le pays voisin, le Sierra Leone, qu'il échange contre des diamants (Voir Diamants de conflit).Charles Taylor a parrainé le Front révolutionnaire uni (RUF) sierra-léonais de Foday Sankoh et Sam Bockarie, mouvement rebelle qui fait preuve de violence extrême. A ce titre, il est accusé de crimes contre l'humanité pour extermination, assassinats, viols, esclavage sexuel, et conscription d'enfants soldats.
Crimes contre l'humanité
- Charles Taylor est inculpé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et autres violations du droit international humanitaire par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (ou CSSL Cour Spéciale pour la Sierra Leone).
- 29 mars 2006: Charles Taylor est arrêté au Nigéria et extradé vers le Sierra Leone pour y subir son procès par la Cour spéciale pour la Sierra Leone (CSSL). Pour des raisons de sécurité, la CSSL a demandé le 31 mars 2006 le dépaysement du procès à La Haye, capitale de la justice internationale. L'arrestation de Charles Taylor a été rendue possible grâce à l'élection d'Ellen Johnson Sirleaf à Monrovia et à l'espoir de stabilisation du pays. Les puissances occidentales et les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont finalement lâché celui qu'ils avaient exilé au Nigeria après lui avoir promis l'impunité en échange de son départ de la présidence et de sa non-intervention dans les affaires libériennes.
- 7 avril 2006: Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont mis d'accord sur un transfert à La Haye, Pays-Bas, du procès de Charles Taylor qui comparaît devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).
Robert MUGABE
Robert Gabriel Mugabe (né le 21 février 1924) est un dictateur africain, président du Zimbabwe depuis 1987, auparavant premier ministre depuis 1980. Au début des années 2000, Mugabe a plongé l'ancien grenier à blé de l'Afrique dans la pénurie alimentaire la plus totale.
Sommaire
1 Origines
2 Education
3 Le chef de guérilla en Rhodésie du sud
4 Le premier ministre du Zimbabwe
5 Le président du Zimbabwe
6 Le despote contesté
7 Citations
1 Origines
2 Education
3 Le chef de guérilla en Rhodésie du sud
4 Le premier ministre du Zimbabwe
5 Le président du Zimbabwe
6 Le despote contesté
7 Citations
1. Origines
Fils d'un immigré du Nyassaland (Malawi), Robert Mugabe est né en Rhodésie du sud et a grandi à la mission catholique de Kutama au nord-est de la capitale Salisbury.2. Education
Diplômé en enseignement à l'age de 17 ans, il rejoint l'université de Fort Hare en Afrique du Sud pour y étudier l'anglais et l'histoire. Il y cotoie Julius Nyerere, Herbert Chitepo, Robert Sobukwe et Kenneth Kaunda.Il est diplômé en 1951 puis poursuit ses études à Drifontein en 1952, Salisbury (1953), Gwelo (1954) et au Tanganyka (1955-1957). Il obtient par correspondance une licence en enseignement à l'université d'Afrique du Sud et une licence d'économie à l'université de Londres.
C'est à Accra au Ghana qu'il commence à enseigner.
3. Le chef de guérilla en Rhodésie du sud
Robert Mugabe
En 1960, il revient en Rhodésie du sud, converti à l'idéologie
marxiste. Il se joint le ndébélé Joshua Nkomo et au parti national
démocratique (National Democratic Party - NDP), qui se rebaptise par la
suite Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU), immédiatement banni par le
gouvernement blanc de Ian Smith.En 1963, le shona Mugabe créait son propre parti dont il devient le secrétaire général, la Zimbabwe African National Union (ZANU) avec le révérend Ndabaningi Sithole et l'avocat Herbert Chitepo. La ZANU et la ZAPU seront longtemps séparé par cette frontière ethnique entre shonas et nédébélés.
En 1964, il est arrêté avec d'autres leaders nationalistes et jeté en prison pendant 10 ans. Il en profite pour étudier le droit.
Relaché en 1974, il quitte la Rhodésie pour le Mozambique où il prend la direction de la branche militaire de la ZANU, la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army), pour mener la guérilla contre le gouvernement de Ian Smith.
Le 18 mars 1975, Herbert Chitepo est assassiné en Zambie. Mugabe prend le contrôle de la ZANU alors que le révérend Ndabaningi Sithole renonce au combat armé.
Le 3 mars 1978, les accords de Salisbury signé par Ian Smith avec des dirigeants noirs modérés comme Abel Muzorewa et Ndabaningi Sithole aboutissent au principe d'élections multiraciales et à la fin de la domination blanche.
Les élections d'avril 1979 furent remportés par l'UANC de Canaan Banana et Abel Muzorewa, seul parti noir ayant renoncé à la violence et autorisé ainsi à concourir. Abel Muzorewa devint le nouveau premier ministre de la nouvelle Zimbabwe-Rhodesie le 1er juin 1979.
Cependant, le nouveau régime n'obtint pas de reconnaissance internationale du fait des restrictions imposées aux autres partis politiques noirs n'ayant pu participer aux élections.
En décembre 1979, le pays redevient la colonie britannique de Rhodésie et les accords de Lancaster House signés à la fin du mois aboutissent à un accord général aboutissant à l'octroi de garanties économiques et politiques pour la minorité blanche et des élections multiraciales prévues en février 1980.
Après une campagne électorale marquée par des intimidations de toutes parts, l'intrusion des forces de sécurité et des fraudes, les shonas votent en masse pour leur parti communautaire, en l'occurrence la ZANU de Mugabe.
Le 4 mars 1980, la ZANU emporte 57 des 80 sièges réservés aux noirs alors que les 20 sièges du collège électoral blanc sont tous remportés par le Front Rhodésien de Ian Smith.
Le 18 avril 1980, Robert Mugabe devient le premier premier ministre du nouvel état du Zimbabwe et Canaan Banana le premier président.
4. Le premier ministre du Zimbabwe
Au pouvoir, Mugabe tente de batir un nouveau pays sur la base d'une alliance entre shonas et ndébélés. Il tente d'incorporer la ZAPU dans sa ZANU et offre à Nkomo de prestigieux protefeuilles ministériels. Mais les revencications et les attentes sociales des shonas l'entraine à mener une politique plus nationaliste et ethnique.En 1982, pour fêter les 2 ans d'indépednance, il fait rebaptiser toutes les villes du pays à commencer par Salisbury désormais Harare.
En 1983, une rébéllion ndébélé met fin à l'union ZANU-ZAPU et une guerre civile ensanglante la province du Matabéléland. Nkomo est démis de ses fonctions. La répression de l'armée est brutale contre les ndébélés .
En 1987, un accord de paix met fin à la guerre civile et la ZAPU se fonde enfin dans la nouvelle ZANU-PF. C'est également l'année de la fin du collège électoral blanc et de leur représentation assurée de 20 députés signifiant la fin du rôle politique des blancs dans le pays. C'est aussi l'année où Mugabe prend la fonction de président de la république aux pouvoirs élargis, abolissant le poste de premier ministre.
5. Le président du Zimbabwe
En 1988, Mugabe nomme Nkomo au poste de vice-président. Depuis la fin de la représentation blanche et de la fusion de la ZAPU dans la ZANU, il n'y a plus d'opposition au parlement et le pays vit de facto sous un régime de parti unique.En 1990, Robert Mugabe est réélu et fait part de son intention d'imposer institutionnelement la ZANU comme parti unique et de transformer l'état en régime marxiste.
La chute du mur de Berlin et l'effondrement des régimes communistes en Europe empêchent cette mutation sinon en fait du moins en droit.
En 1996, Mugabe est réélu presque sans opposition réelle.
Il décide alors de mettre en chantier une réforme agraire qui aboutira à l'expropriation des fermiers blancs lesques assuraient 80% du revenu national. C'est par la violence que le processus se met en route au début des années 2000 alors qu'un fort mouvement de mécontentement se propage dans le pays dû au ralentissement économique et à la corruption ostentatoire des gouvernants.
6. Le despote contesté
Quand Mugabe était arrivé au pouvoir, 70% des terres arables appartenaient à 4000 blancs. Mugabe les avait rassuré contre toute expropiation forcée et quelques milliers d'hectares avaient été redistribué pacifiquement souvent à des partisans du régime. En 1999 et 2000, Mugabe commence à faire procéder à une expropriation forcée en utilisant la violence des milices de pseudos anciens combattants dirigés par Chenjerai 'Hitler' Hunzvi.En 2000, il soumet à la population une nouvelle constitution incorporant notamment une réforme agraire avec des expropriations sans compensation et surtout une amnistie permanente aux militaires et aux membres du gouvernement.
Le 11 février 2000, contre toute attente, ce projet de nouvelle constitution soumis à référendum, est rejeté par la population manifestant pour la première fois la défiance de la population envers le vieux despote.
Le 6 avril, il passe outre ce vote pour imposer sa réforme agraire.
Son parti manque de perdre les élections mais garde sa majorité grâce aux fraudes massives.
Aux élections présidentielles de mars 2002, Robert Mugabe doit recourir encore à la violence et aux fraudes électorales pour se faire réélire président de la république avec 56 % des voix contre Morgan Tsvangirai, le président du tout nouveau Mouvement pour un changement démocratique (MDC).
A la suite de ces élections truquées, la Grande-Bretagne tente d'organiser avec les pays du Commonwealth des sanctions internationales. Appuyé par les pays occidentaux, les États-Unis et l'Australie, les britanniques obtiennent difficilement la suspension du Zimbabwe du Commonwealth mais les pays africains font bloc autour du dictateur justifiant son comportement par les abus du colonialisme. Mugabe et ses proches sont également interdits de séjour en Europe et aux États-Unis.
Dorénavant, Mugabe abandonne toute courtoisie et met fin au semblant de démocratie en limitant drastiquement la liberté de la presse, en muselant l'opposition, en recourant à la torture et à l'assassinat des membres d'opposition.
Alors que le pays s'enfonce dans une crise sans précédent et que 70% de ses citoyens sont sans emplois, le pays autrefois prospère doit souscrire au programme alimentaire mondial. L'économie périclite suite à l'expropiation violente des blancs dont les terres désormais en jachère sont distribuées à des proches du régime. L'ancien pays exportateur de céréales doit dorénavant en importer.
Mugabe est condamné par l'ensemble des pays occidentaux et par des organisations telles que Amnesty International qui dénonce les atteintes aux droits de l'homme. En Afrique, il reçoit le soutien de Sam Nujoma et de quelques autres leaders africains alors que quelques autres n'hésitent pas à dénoncer la dérive du régime. Desmond Tutu, l'ancien archevêque du Cap, le traite de « caricature de dictateur africain ». L'ancien président de Zambie, Kenneth Kaunda et le président du Botswana Festus Mogae le désavouent.
En 2003, le Congrès des États-Unis impose une multitude de sanctions financières et économiques dénoncées comme raciste par Robert Mugabe.
Le 8 décembre 2003, Le Zimbabwe est suspendue pour 18 mois supplémentaire du Commonwealth. Mugabe riposte en retirant puremenrt et simplement le Zimbabwe de l'organisation.
Homophobe caractériel, Mugabe s'en prend continuellement aux blancs et aux occidentaux, plus particulièrement à Tony Blair qu'il accuse de néo-colonialisme.
En 2005, le président George W. Bush cite le Zimbabwe parmi les postes avancées de la tyrannie au côté de Cuba et de la Corée du Nord.
Citations
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a affirmé le 15 septembre 2005 que les Zimbabwéens ne mouraient pas de faim, mais qu'ils refusaient de changer leur régime alimentaire pour manger des patates ou du riz. Robert Mugabe a affirmé à l'Associated Press que son peuple était "très, très heureux". Le véritable problème résidait dans la dépendance au maïs, selon lui, "mais cela ne veut pas dire que nous n'avons rien d'autre à manger: nous avons des tonnes de patates mais les gens ne sont pas des mangeurs de patates... ils ont du riz mais cela ne les attire pas", déplorait Robert Mugabe.Jean-Bedel Bokassa
Jean-Bedel Bokassa, (1921-1996) fut président, puis autoproclamé empereur sous le nom de Bokassa Ier, de la République centrafricaine de 1966 à 1979.Il naquit le 22 février 1921 à Bobangui, petit village de la Lobaye, en Centrafrique. Il perdit ses parents à l'âge de six ans : son père, qui protestait contre la brutalité des sociétés concessionnaires coloniales, fut tué, sa mère se suicida peu de temps après. Il fut élevé par sa famille.
Les missionnaires des écoles qu'il fréquentait voulaient en faire un prêtre mais il s'engagea finalement dans l'armée française en mai 1939. Il fut par la suite soldat des forces françaises libres et participa au débarquement de Provence et à la bataille du Rhin. Après la guerre, il devint élève de l'école militaire Saint-Louis au Sénégal puis à Châlons-sur-Marne. Il combattit ensuite en Indochine et en Algérie, obtint la Légion d'honneur et la croix de guerre et quitta l'armée française avec le grade de capitaine.
Son cousin David Dacko, président du Centrafrique fraîchement indépendant, fît appel à ses services pour réorganiser l'armée du pays et le nomma chef d'état-major en 1964. À la fin de l'année 1965, le chef de la gendarmerie tenta un coup d'État contre David Dacko et envoya également des gendarmes pour tenter d'arrêter Jean-Bédel Bokassa. Retournant la situation à son profit, Bokassa neutralisa la gendarmerie et renversa Dacko à son propre avantage. Il accèda ainsi au pouvoir le 31 décembre 1965, à la faveur de ce qu'on appela le « coup d'État de la Saint-Sylvestre ».
Surnommé « Le soudard » par le Général de Gaulle, Jean-Bedel Bokassa fut plutôt populaire durant les sept premières années qu'il passa au pouvoir, en dépit de la violence de son régime qui pratiquait torture et exécutions sommaires. Le 2 avril 1968, il participa à la création de l'Union des Etats d'Afrique Centrale (UEAC) avec le République démocratique du Congo et le Tchad. Bokassa défendait le retour à la terre, il mit ainsi en place une réforme agraire le 30 août 1970. Politiquement, il prônait la valeur du travail et combattait la corruption et la bourgeoisie. Son régime était soutenu par la France qui le considérait favorable à la défense de ses intérêts dans la région.
Jean-Bedel Bokassa perdit pourtant peu à peu tout sens de la mesure, il s'autoproclama président à vie le 2 mars 1972 puis se promu Maréchal le 19 mai 1974 ; il se déclara musulman en 1976 et changea son nom en Salah Eddine Ahmed Bokassa avec l'objectif de séduire Kadhafi pour bénéficier de l'aide financière Libyenne.
En septembre 1976, il dissout le gouvernement pour le remplacer par le Conseil de la révolution Centrafricaine. Son cousin David Dacko dont il avait prit la place à la tête de l'État et qu'il avait fait emprisonner devient son conseiller.
Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre 1977 au cours d'une cérémonie démesurée à laquelle 5 000 invités assistèrent, notamment le ministre français de la Coopération , Robert Galley ; aucun chef d'État ne fit cependant le déplacement. Il revêtit pour l'occasion le même costume que le maréchal Ney lors du sacre de Napoélon Ier. Son titre complet était « Empereur de Centrafrique par la volonté du peuple Centrafricain, uni au sein du parti politique national : le MESAN ». Bokassa tenta de justifer ses actions en déclarant que la création d'une monarchie aiderait la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains et à gagner le respect des autres pays du monde. Il prétendit mettre en place une monarchie constitutionnelle mais son régime demeura une dictature violente.
En 1979 Jean-Bedel Bokassa ne jouissait plus de sa popularité passée. En janvier, il réprima dans le sang des manifestations de lycéens. Amnesty International et une commission de juristes internationaux établirent qu'il participa au massacre dans la prison de Bangui de 100 enfants qui avaient été arrêtés pour avoir protesté contre le coût trop élevé des uniformes scolaires imposés par l'empereur ; Bokassa nia toujours farouchement son implication dans ce massacre. Des rumeurs, encore aujourd'hui persistantes, prétendent que Bokassa s'adonna au cannibalisme à l'occasion, ce qui lui valu le surnom de l'ogre de Berengo.
Alors qu'il se trouvait en Libye, l'empereur Bokassa Ier fut déposé le 21 septembre 1979 dans des conditions confuses dans lesquelles la France joua un rôle prépondérant. Au cours de cette opération appelée opération Barracuda, David Dacko récupéra le pouvoir et proclama le retour à la République.
Opportunément, le 10 octobre 1979, l'hebdomadaire satirique français Canard enchaîné révéla l'affaire des diamants, ce qui contribua à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1981. Empereur déchu, Bokassa se réfugia à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pendant 4 ans, puis en France (à Hardricourt dans les Yvelines) pour finalement retourner à Bangui en octobre 1986, bien qu'il y ait été condamné à mort par contumace. Il fut arrêté et jugé pour trahison, meurtre, cannibalisme et détournement de fonds. Le 12 juin 1987, au terme de son second procès qui provoqua une vive émotion au sein de la population centrafricaine, il fut reconnu non coupable des charges de cannibalisme mais la peine de mort fut confirmée pour les autres charges. Sa peine fut d'abord commuée en prison à vie en février 1988, puis en 10 ans de réclusion. Il fut amnistié, comme tous les condamnés, en 1993 à la veille de l'élection présidentielle et mourut en 1996 d'un arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans son ancien palais de Berengo.
Il avait 17 femmes et 50 enfants reconnus.
Idi Amin Dada
Idi Amin Dada Oumee (17 mai 1928-16 août 2003) est un militaire et chef d'État ougandais au pouvoir entre le 25 janvier 1971 et le 11 avril 1979.Entré dans l'armée coloniale britannique en 1946 en tant que cuisinier, il y combattit plus tard les Mau Mau au Kenya. Après l'indépendance de l'Ouganda il grimpe rapidement les échelons de la hiérarchie militaire ougandaise et se voit nommé chef d'état-major en 1966 par le président Milton Obote. Il a entre-temps été champion de boxe en Ouganda dans la catégorie poids-lourds entre 1951 à 1960.
Prenant connaissance de la volonté d'Obote de l'écarter du fait d'une tendance un peu trop forte à la corruption et à la brutalité, Idi Amin prend les devants en janvier 1971 et renverse Obote par un coup d'État militaire, suivi d'exécutions massives des ethnies jugées favorables à Obote.
Il installe l'armée à tous les échelons du pouvoir ougandais, et lui permet de bénéficier largement de la corruption qui règne sur Kampala. L'expulsion en 1972 des 50 000 asiatiques (majoritairement indiens) d'Ouganda ne manqua donc pas d'être suivie de la confiscation de leurs biens.
Dada est hanté par la perspective d'un contre-coup organisé par Obote, et développe une paranoïa et un terrorisme d'État, certains Ougandais suspects de subversion apprenant par le biais de la radio qu'ils sont « sur le point de disparaître ». Une tentative avortée d'Obote ne fait que renforcer cette psychose.
En 1976, Dada offre un refuge au commando palestinien qui a détourné un vol Air France en provenance de Tel-Aviv, et lui permet de se poser à l'aéroport d'Entebbe. Une unité d'élite de Tsahal sauve les otages et inflige un camouflet militaire à Dada, qui se vengea en massacrant tout le personnel de l'aéroport.
Amin Dada est analphabète et donne ses ordres par téléphone. Il décide de favoriser la population musulmane afin de mieux recueillir l'argent de la Libye et de l'Arabie saoudite. Les chrétiens s'estiment assiégés et protestent officiellement contre le terrorisme d'État en 1977, par la voix de l'archevêque Luwum. Celui-ci est assassiné peu de temps après par Amin Dada en personne.
En 1978, une partie de l'armée se mutine et se réfugie en Tanzanie. Ceci conforte les soupçons de Dada à l'encontre du président tanzanien le mwalimu Julius Nyerere, et l'incite à envahir la Tanzanie le 1er novembre 1978. Cependant, malgré l'aide de 3000 soldats libyens, l'armée tanzanienne aidée des rebelles de l'UNLA (Uganda National Liberation Army, Armée de libération nationale d'Ouganda) parvient à contre-attaquer et rentre dans Kampala en avril 1979.
Dada s'enfuit en Arabie saoudite après un transit par la Libye. Le dictateur qui s'était proclamé "dernier roi d'Ecosse" et envoyait des lettres d'amour à la reine d'Angleterre, le "boucher de l'Afrique" sous le rêgne duquel ont péri des centaines de milliers d'Ougandais est mort dans son lit.
Ahmed Sékou Touré
Ahmed Sékou Touré (9 janvier 1922 - 26 mars 1984, Cleveland) est le premier président de la République de Guinée en poste depuis l'indépendance de la France en 1958 jusqu'en 1984.
Malgré une très vive intelligence, Sékou est bloqué dans son ascension par les critères racistes de la fonction publique coloniale, et ne peut accéder à un poste à la mesure de ses capacités. Il plafonne donc professionnellement en tant que responsable des postes, mais s'investit dans le syndicalisme en devenant un des meneurs de la jeune génération guinéenne. Il participe à la fondation du Rassemblement démocratique africain sous la bannière duquel il se fait élire à la mairie de Conakry en 1956. Il devient peu après vice-président du conseil de gouvernement.
Ahmed Sékou Touré, le 29 juin 1982.
Les frictions entre la France et la Guinée sont fréquentes : aux tentatives de renversement de Sékou téléguidées par la cellule africaine de l'Élysée qu'anime Jacques Foccart, répondent les provocations de Sékou ; aux tentatives de l'assassiner, répondent la répression que le président guinéen mène contre son opposition. Craignant une intervention militaire pure et simple de l'ancien colonisateur, Sékou se range dans le camp socialiste oscillant entre le maoïsme pour obtenir les aides chinoises et l'orthodoxie soviétique pour trouver les grâces de l'URSS.
Il est loin d'être acquis qu'il ait réellement eu des convictions communistes, mais ce sont certainement les circonstances qui l'ont jeté dans ce camp par instinct de survie. Peu à peu les tentatives d'assassinat et de renversement dont il fait l'objet le jettent dans un paranoïa grandissante et il fait régner sur le pays une dictature sanguinaire, contraignant des milliers de Guinéens à fuir la répression.
Sékou Touré est mort à Cleveland, Ohio aux États-Unis en subissant une opération de chirurgie cardiaque. Quelques jours après sa mort son régime était balayé.
Mobutu Sese Seko
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga (né le 14 octobre 1930 - decédé le 7 septembre 1997), connu antérieurement sous le nom de Joseph-Désiré Mobutu, a été le second président de la République démocratique du Congo de 1965 à 1997 (le pays ayant été rebaptisé Zaïre de 1971 à 1997). Il fut surnommé "Le Léopard de Kinshasa".Sommaire
- 1 Débuts
- 2 L'ascension
- 3 La chute
- 4 Les héritiers
- 5 Anecdotes
Débuts
Mobutu à Washington en 1973
Joseph-Désiré Mobutu naît le 14 octobre 1930 à Lisala au Congo belge quelques mois aprés le roi des Belges Baudouin Ier. Son père, Albéric Gbemani, cuisinier pour un magistrat colonial de Lisala, meurt alors qu'il a 8 ans et il est alors élevé par son grand-père et son oncle. Il poursuit ses études dans une école catholique. À l'âge de 15 ans, il est enrôlé dans la Force publique, l'armée coloniale belge, où des officiers blancs commandent des soldats noirs. À 16 ans, il se marie avec une jeune fille de 14 ans. Il obtient le brevet de secrétaire comptable à Luluabourg puis est affecté à l'État-Major de la Force publique à Léopoldville en 1953.
Après son passage dans l'armée, dont il sort sous-officier, il devient journaliste (1957), ce qui lui permet d'exprimer ses idées. Il voyage pour la première fois en Europe lors d'un congrès de presse à Bruxelles, où il restera quelques temps pour suivre une formation. C'est au même moment que les représentants congolais négocient leur indépendance, et lorsqu'ils arrivent à Bruxelles pour la tenue d'une table ronde, il se met à leur disposition.
Mobutu Sese Seko
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2ème Président de la République démocratique du Congo
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Président depuis
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24 novembre 1965 - 16 mai 1997
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Precédé par
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Joseph Kasa-Vubu |
Suivi par
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Laurent-Désiré Kabila |
Naissance
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14 octobre 1930 (officiel Lisala, Congo Belge |
Parti politique
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MPR |
Épouse
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Marie-Antoinette Mobutu Bobi Ladawa |
L'ascension
En juillet 1960, il devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. Il profite du désaccord entre les différents hommes politiques et du fait d'être l'un des seuls lumumbistes à avoir une quelconque expérience militaire pour évoluer très rapidement dans la hiérarchie militaire. C'est ainsi en tant que chef d'état-major qu'il fait arrêter Lumumba en 1960, sous l'impulsion de l'ambassadeur de Belgique. Celui-ci est assigné à résidence. Mobutu accuse alors Lumumba devant les caméras de sympathie procommuniste pour s'attirer le soutien des États-unis.Lumumba tentera de s'enfuir à Stanleyville, mais est rattrapé en chemin par les soldats. Mobutu le fera mettre en prison, où Lumumba ne recevra qu'une banane. Il sera ensuite envoyé au Katanga de Moïse Tshombe où il sera assassiné, son corps perdu « en brousse » selon les documents officiels. Sous la direction de Pierre Mulele, des rebelles partisans de Lumumba partent en guerre contre Mobutu. Ils occupent rapidement deux-tiers du Congo, mais avec l'aide des États-Unis et d'Israel, Mobutu parvient à reconquérir l'ensemble du territoire. Cette « victoire » qui n'aurait pas été possible sans l'aide occidentale est habilement mise à profit en interne par un Mobutu se parant de la vertu de pacificateur. Il pose ainsi son pouvoir sur deux piliers : à l'extérieur, le contexte de la guerre froide, et à l'intérieur la stabilité. Un autre moyen d'affermir son pouvoir est la prise de contrôle du pouvoir politique, dont le corollaire est la répression d'une partie des citoyens congolais.
Après avoir réorganisé l'armée, il mène le 25 novembre 1965 un coup d'État contre Joseph Kasa-Vubu, premier président de l'ancien Congo belge. Suivant une crise politique aigüe entre le président Kasa-Vubu et le gouvernement de Tshombe, ce coup d'État est acclamé et accepté de tous, Kasa-Vubu l'en remercie, Tshombe en est « absolument ravi », les syndicats CSLC, UTC et FGTK soutiennent le nouveau pouvoir de même que les organisations estudiantinnes UGEC et AGL. La population tant congolaise qu'étrangère applaudit le coup. À l'étranger la Belgique et les États-Unis sont les premier à reconnaître le nouveau président.
Seules la Chine et l'URSS montrent des réticences. [1]
En 1969, il fait écraser une révolte estudiantine. Les cadavres des étudiants abattus sont jetés dans les fosses communes et 12 étudiants seront condamnés à mort. L'université sera fermée pendant un an et ses 2000 étudiants enrolés dans l'armée ou, selon la télévision nationale, « ils apprennent à obéir et à fermer leurs gueules.»
Il instaure un régime autoritaire à parti unique, le Mouvement populaire de la Révolution et en devient le maréchal-président. Un de ses souhaits est que le pays retrouve sa culture profonde, c'est alors la zaïrianisation (décolonisation culturelle). En 1971, "l'année des 3 Z", il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre. La même année, il impose un costume traditionnel, crée une version zaïroise du costume occidental : l'abacost (à bas le costume) et il oblige les zaïrois à choisir un nom africain (non chrétien), ce qu'il fait lui-même en devenant Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, c'est à dire « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l'arrêter ». Mobutu a aussi imposé le lingala, sa langue maternelle à Kinshasa par l´enseignement dans les écoles. Auparavant la langue africaine majoritaire dans la capitale était le kikongo.
Cette « révolution culturelle » ainsi que le culte de la personnalité seront clairement inspirés des régimes communistes (Mobutu sera d'ailleurs un des derniers dirigeants à être invité par Ceauşescu, et entretiendra le culte de la personnalité après des visites instructives en Chine maoïste et en Corée du Nord).
Les premières années, le régime sera très bien vu sur le plan international (notamment par les États-Unis), la personnalité affable du maréchal-président et les ressources naturelles du pays aidant un peu. Le Zaïre est alors considéré comme un exemple pour toute l'Afrique. Les investisseurs étrangers se précipitent sur les ressources naturelles dont le Zaïre est richement pourvu. L'Etat zaïrois lance alors une politique de grands travaux, les "éléphants blancs", qui donneront lieu à une importante corruption des élites politiques et administratives.
La chute
Petit à petit, les méthodes du régime et le non respect des droits de l'homme le déconsidèrent aux yeux des démocraties.Ayant basé le développement du Zaïre sur le modèle d'une économie rentière, Mobutu ne peut qu'en constater les inconvénients lorsque se produit une subite chute des cours du cuivre. Les finances publiques étant d'un coup exsangues, Mobutu lance le Zaïre dans une suicidaire politique de "zaïrianisation" de l'économie. Cette nationalisation brutale de l'économie a vu les chefs d'entreprises étrangers remettre leurs clefs à des membres de l'armée zaïroise venus faire appliquer le décret de zaïrianisation. Les entreprises devenaient ainsi pour un régime à bout de souffle un bon moyen d'acheter des fidélités.
De nombreux bénéficiaires de la zaïrianisation, tous proches du régime, prirent ces entreprises pour leurs propriétés personnelles sans se préoccuper de leur gestion. La corruption fût ainsi de plus en plus endémique (on parle pour le régime mobutiste de "kleptocratie", littéralement "gouvernement par le vol"), dégradant la situation économique et sociale de l'écrasante majorité des zaïrois de façon dramatique.
En 1986, une grave crise économique secoue le Zaïre et accentue une crise politique et une révolte latente, entre un peuple qui a faim et un chef multi-milliardaire mégalomane qui a utilisé la corruption comme mode de gouvernement. Le fossé est creusé entre la petite tribu de fidèles (à qui le chef donnait des faveurs) et le reste du pays. Mais c'est l'inattendue fin de la guerre froide qui va achever le régime mobutiste. Privé de ses généreux soutiens extérieurs qui le soutenaient comme "rempart au communisme" depuis son accession au pouvoir, Mobutu se retrouve en quelque sorte isolé face à son opposition intérieure. En 1990, comme dans de nombreux autres pays d'Afrique centrale, le mécontentement populaire est grandissant et, en avril 1990, Mobutu autorise le multipartisme (l'opposition pourra dès lors le pousser au départ).
La conférence nationale organisée à l'occasion devient un véritable tribunal populaire dénonçant les dérives flagrantes du système mobutiste. Les interventions d' Etienne Tshisekedi et d'autres opposants politiques marquent un tournant essentiel puisqu'elles ne sont pas suivies de répression contre leurs auteurs. Aux yeux des Zaïrois, le "seul Maréchal du Zaïre" n'avait ainsi plus le pouvoir d'opprimer son peuple pour assurer son pouvoir. L'état désastreux des finances publiques du pays causé par l'impéritie des politiques économiques mobutistes fait perdre petit à petit au système les moyens de s'alimenter financièrement. Vilipendé à Kinshasa, Mobutu se retire dans son somptueux palais, au coeur de la jungle tropicale et à proximité de son village natal. Sa solitude devient dès lors évidente, aussi bien au Zaïre qu'à l'étranger où il ne bénéficie plus que du soutien de la France. Sa maladie va encore renforcer cette impression de faiblesse, incitant ses opposants intérieurs et ses ennemis extérieurs à intensifier leurs actions.
En 1994, malgré le partage du pouvoir avec le président du parlement, le pays s'enfonce dans la crise. Celle-ci s'aggrave avec l'arrivée de réfugiés rwandais responsables du génocide au Rwanda, fuyant à partir de 1996 la progression de l'Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo, bras armé congolais du Front patriotique rwandais et de l'Ouganda, emmenés par Laurent-Désiré Kabila. Ceux-ci entrent à Kinshasa le 17 mai 1997, entraînant la chute définitive du pouvoir et la fuite de Mobutu Sese Seko, malgré une dernière tentative de négociation pour le partage du pouvoir parrainée par Nelson Mandela. Après avoir été soigné pendant de longs mois en Suisse et en France, Mobutu Sese Seko meurt le 7 septembre 1997 à Rabat d'un cancer de la prostate quatre mois après son renversement et l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel chef de l'État congolais (2006), Joseph Kabila. Il laisse un pays économiquement exangue, en conflit avec de nombreux pays voisins et en pleine guerre civile.
Les héritiers
Le maréchal Mobutu s'est marié deux fois. Après le décès de sa première femme, Marie-Antoinette Mobutu, le 22 octobre 1977, il a épousé Bobi Ladawa le 1er mai 1980. Quatre de ses fils issus de son premier mariage sont décédés : Niwa, Konga, Kongulu en septembre 1998 et Manda en décembre 2004. Un autre de ses fils, né de son deuxième mariage, Nzanga Mobutu, a annoncé en décembre 2005 sa candidature aux élections présidentielles de juin 2006, alors que Guy-Alain se présente lui aux législatives. L'une de ses filles, Yaki, est marié avec Pierre Janssen, un belge, avec lequel elle a eu des enfants [2].En tant que beau-fils de Mobutu, Jean-Pierre Bemba a au cours de la Deuxième guerre du Congo assuré l'héritage politique de son beau-père, et accueilli au sein du Mouvement de Libération du Congo de nombreux anciens militaires et hauts-dignitaires du régime mobutiste.
Anecdotes
- En 1984, sa fortune avait été estimée à 4 milliards de dollars, supérieure à la dette extérieure de son pays.
- Certains proches ont plus tard raconté la générosité de Mobutu qui, lors de soirées, aurait laissé à la libre disposition des invités des saladiers remplis de diamants.
- D'autres témoignages racontent que Mobutu aurait été un adepte de la magie noire (et aurait bu du sang humain lors d'une cérémonie).
- Certains de ses anciens collaborateurs racontent que Mobutu utilisait leurs femmes comme un outil politique. Grand séducteur, il n'hésitait pas à faire la cour aux femmes de ses collaborateurs, et arrivait souvent à ses fins du fait de son grand pouvoir. Ceci lui permettait de les affaiblir en les humiliant, afin de montrer qu'il était le chef.
- En 1978, des opposants politiques marxistes refugiés en Angola lancent une offensive contre la province la plus riche en minerais, le Shaba (l'actuel Katanga). Les troupes de Mobutu seront vaincues et ce dernier sera sauvé par la légion étrangère française qui intervient pour protéger ses ressortissants. On raconte depuis ce jour au Katanga que les services secrets de Mobutu auraient eux-mêmes fomentés le massacre de 100 ingénieurs français et leurs familles à Kolwezi pour provoquer l'intervention française.
- Une profonde amitié liait Mobutu au roi Baudouin. Dans les années soixante, Mobutu essayait d'imiter le roi Baudouin dans l'habillement ou dans la facon de saluer la foule. Les deux personnages se sont écrit de nombreuses lettres.
- La toque en peau de léopard est une sorte de couronne bantoue, l'attribut des rois, empereurs ou autres aristocrates. Dans la tradition bantoue, le léopard est considéré comme un animal rusé et sa peau est sacrée.
- Mobutu a été propriétaire du château Fond'Roy, à Uccle en région bruxelloise de 1973 jusqu'à sa mort. La construction du château fut commandée par Léopold II et achevée en 1910.
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