Les parents du petits Jihad, trois ans, étaient jugés mercredi par le tribunal correctionnel d'Avignon pour avoir envoyé leur fils à l...
Les parents du petits Jihad, trois ans, étaient jugés mercredi par le tribunal correctionnel d'Avignon pour avoir envoyé leur fils à l'école avec un tee-shirt proclamant "Je suis une bombe" et "Jihad, né le 11 septembre".
Maladresse ou provocation? Les explications des parents du petit Jihad, qui comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel d'Avignon, pour avoir envoyé à l'école un enfant de trois ans vêtu d'un tee-shirt proclamant "Je suis une bombe" et "Jihad, né le 11 septembre", n'ont pas convaincu le ministère public. Les deux prévenus encourent cinq ans de prison et une amende de 45.000 euros pour "apologie du crime".
La mère de l'enfant, Bouchra Bagour, a expliqué souriante et détendue, avoir habillé le 25 septembre son fils avec ce tee-shirt "pour lui faire plaisir". "Mon frère venait de le lui offrir, je le lui ai fait porter, je n'ai pas réfléchi. Pour moi, c'est son prénom et sa date de naissance", s'est défendu la jeune femme. Elle a néanmoins reconnu que ce vêtement "attir(ait) l'oeil", ajoutant aussitôt "Je ne me suis pas arrêtée là".
"On n'a jamais cherché à revendiquer la chose et défendre une cause"
Son frère, Zeyad Bagour, jean et veste en cuir, a réfuté toute intention provocatrice en achetant le vêtement et en choisissant d'y ajouter les inscriptions "Je suis une bombe" sur la poitrine et "Jihad, né le 11 septembre" au dos. "On n'a jamais cherché à revendiquer la chose et défendre une cause", a-t-il exposé. "C'est sa date de naissance que j'ai voulu mettre en évidence, pas son année de naissance", a expliqué le père.
Les explications de Bouchra Bagour, 35 ans, secrétaire, et Zeyad, 29 ans, employé dans un restaurant, n'ont pas convaincu le ministère public qui a regretté l'absence de "regrets" et dénoncé "la banalisation de l'acte terroriste et l'instrumentalisation d'un enfant". "Cet enfant qui n'a pas choisi son prénom, sa date de naissance, on l'envoie lâchement sur le front de la dérision haineuse avec la volonté de défier certains principes, certaines valeurs", a signalé le vice-procureur Olivier Couvignon. "Qui aujourd'hui peut prétendre que ce n'est pas une allusion directe et scandaleuse au terrorisme" d'accoler "ces propos explicitement ancrés dans l'évocation décomplexée du terrorisme?", a-t-il demandé. Olivier Couvignon a requis la condamnation des deux prévenus en distinguant la responsabilité de M. Bagour, à l'initiative de l'achat du vêtement, de celle de sa soeur, soumettant la peine à l'appréciation du tribunal. Il a en outre demandé une amende de 1 000 euros à l'encontre de la mère et 3 000 euros à l'encontre de son frère, assortie de l'obligation d'afficher la décision judiciaire.
Jihad signifie "effort sur soi"
Bouchra Bagour a été décrite par son avocate, Me Gaële Guenoun, comme "une maman qui se débat au quotidien pour élever son enfant et qui a d'autre préoccupation que de faire l'apologie du 11-Septembre". "Si elle avait voulu utiliser son fils de trois ans pour faire l'apologie de crime, elle ne lui aurait pas mis ce tee-shirt pour aller à l'école, entouré d'enfants qui ne savent pas lire, mais elle aurait fait le tour de Sorgues", a observé Me Guenoun, rappelant que sa cliente avait présenté ses excuses et n'avait plus fait porter le vêtement au garçonnet. Me Soliman Makouh, défenseur de Zeyad Bagour, a regretté que Jihad, "qui signifie effort sur soi", soit "grevé d'une charge symbolique et surtout médiatique lourde". L'avocat a exhibé un tee-shirt vert sur lequel était inscrit en jaune sur le torse "Je suis une bombe", soulignant que ce type de vêtement est en vente libre dans plusieurs commerces d'Avignon. "On a cherché à se servir d'un enfant comme support de communication d'un délit derrière lequel on a caché des intentions beaucoup moins avouables", a estimé Me Claude Avril, avocat du maire de Sorgues qui s'est porté partie civile. Me Avril a demandé 1 000 euros pour le préjudice subi, insistant sur le fait que le personnel scolaire avait été "choqué" par le tee-shirt.
L'affaire a été mise ne délibéré au 10 avril.
L'express avec AFPComoresOnline.net | أخبار من جزر القمر.
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