Depuis le début de l'année, les règlements de comptes ont fait cinq morts lors dans la cité phocéenne, sur fond de trafic de stupé...
Depuis le début de l'année, les règlements de comptes ont fait cinq morts lors dans la cité phocéenne, sur fond de trafic de stupéfiants.
A Marseille, sur le lieu d'un règlement de
comptes, le 13 mars 2013. Deux personnes ont été tuées et une troisième
grièvement blessée dans une fusillade à la kalachnikov dans la cité des
Bleuets. (PHOTOPQR/LA PROVENCE/B SOUILLARD)
Deux hommes ont
été grièvement blessés en moins de 24 heures lors de tentatives de
règlements de comptes dans les quartiers Nord de Marseille, théâtre depuis le début de l'année de cinq meurtres dans des conditions similaires, sur fond de trafic de stupéfiants.
Dans une interview à France 2 dimanche 24 mars, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a déclaré que Marseille "(crevait) de cette culture de la violence qui gangrène ces quartiers".
Fusillades
Vendredi soir, vers 22h30, un homme de 27 ans regagnait à pied son
domicile dans une zone isolée du quartier populaire de l'Estaque, dans
le 16e arrondissement, quand il a été pris pour cible.
Touché au niveau
du ventre et du thorax par des projectiles de calibre 11,43, l'homme
avait été transporté dans un état "jugé désespéré" par les
marins-pompiers, à l'hôpital Nord. Le
jeune homme a été opéré samedi matin. "Son état est stable et il n'est
plus en réanimation", a-t-on appris dimanche auprès de l'Assistance
Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
Samedi soir, c'est dans la cité de la Solidarité, dans le 15e
arrondissement, toujours dans les quartiers Nord de Marseille, qu'une
autre fusillade a eu lieu. Selon
une source proche de l'enquête, un homme cagoulé a fait irruption vers
22h45 dans le local d'un cercle sportif et a fait feu à deux reprises
avec des balles de gros calibres sur le gérant, devant des témoins.
Agé d'une quarantaine d'années, cet homme, touché à la tête, a été
évacué vers l'hôpital de la Timone, où il se trouvait toujours en
réanimation dimanche. "Son pronostic vital est engagé", a-t-on souligné à
l'AP-HM.
Enquêtes de la PJ
"C'est quelqu'un d'apprécié de la population et qui fait beaucoup de
bien dans la cité, pour les jeunes notamment, et qui n'a pas la
réputation d'un malfrat", a réagi la maire (PS) des 15e et 16e
arrondissements de Marseille, et sénatrice des Bouches-du-Rhône, Samia
Ghali, en jugeant "incompréhensible" cette tentative de meurtre, qui "a
beaucoup étonné" dans le quartier.
La brigade criminelle de la police judiciaire (PJ) de Marseille, déjà
en charge de plusieurs dossiers similaires, a été saisie des deux
enquêtes.
Depuis le début de l'année, quatre règlements de comptes ont eu lieu à
Marseille, tuant cinq personnes, sur fond de trafic de stupéfiants.
Face à ce regain de violences, Manuel Valls avait décidé le 14 mars
l'envoi de renforts -240 hommes, CRS et gendarmes mobiles-, certains
déployés dans plusieurs cités le jour même, pour "occuper le terrain" et
"rassurer les Marseillais".
24 morts dans des règlements de comptes en 2012
De vastes opérations de police se succèdent depuis décembre dans les
cités de la ville dans le cadre des zones de sécurité prioritaires
(ZSP), comprenant plusieurs phases : répression, dissuasion,
amélioration du cadre de vie et retour des acteurs sociaux.
"La difficulté à Marseille, c'est qu'il y a plus de 40 cités à
problèmes. La ZSP Nord et la ZSP Sud, c'est 500.000 habitants, la 3e
ville de France", avait souligné mi-mars une source policière.
Après une année 2012 durant laquelle 24 personnes avaient été tuées
dans des règlements de compte, Marseille et sa région avaient connu une
trêve relative.
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