Il n'aura fallu que quelques heures aux rebelles du Séléka pour s'introduire dans le palais présidentiel. Mais ces derniers n'...
Il n'aura fallu que quelques heures aux rebelles du Séléka pour
s'introduire dans le palais présidentiel. Mais ces derniers n'y ont pas
trouvé le président
Bozizé, qui a vraisemblablement pris la fuite pour se réfugier en
sécurité. «Nous avons pris le Palais présidentiel. Bozizé n'y était pas.
Maintenant, nous allons nous rendre à la radio nationale pour que le
président du Séléka Michel Djotodia prenne la parole», a déclaré le
colonel Djouma Narkoyo, un responsable militaire du Séléka.
L'armée centrafricaine (photo) et la Fomac (la Force multinationale d'Afrique centrale) n'ont pas réussi à empêcher les rebelle sde pénétrer à Bangui, la capitale. | AFP/Sia Kambou.
Dimanche matin, de nombreux tirs et détonations étaient entendus dans la ville infiltrée par les rebelles, notamment autour du palais présidentiel.
La France a demandé «samedi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies», a annoncé un porte-parole diplomatique à la présidence française. Paris demande aussi à ses ressortissants de «rester chez eux». Environ 1250 Français vivent en Centrafrique. Le plan de protection des ressortissants inclut ceux d'autres pays qui en feraient la demande, a précisé le porte-parole diplomatique de l'Elysée.
La chute du régime «imminente»
«Les rebelles se sont infiltrés avec des hommes à pied dans la capitale samedi mais n'y ont pas pénétré avec des véhicules en raison de la présence des forces sud-africaines», a pour sa part indiqué une source de la Fomac. Celle-ci a estimé que la chute de Bozizé, qui n'a fait aucune déclaration, était «imminente, dans la nuit ou dans les jours qui viennent».
«La journée d'aujourd'hui sera décisive. Nos hommes sont dans Bangui, on prend nos emplacements», affirmait dimanche matin le colonel Djouma Narkoyo, un des chefs militaires de la Séléka sur le terrain. «Les Faca et les Sud-Africains sont massés autour du palais présidentiel au centre de Bangui. Nous lançons un appel à nos frères des Faca : ils n'ont qu'à déposer les armes et suivre ce qui va se passer», a-t-il poursuivi.
Les soldats français déployés aux abords de l'aéroport
Le PK 12 était le point limite avant le déploiement des soldats français dans Bangui, actuellement au nombre de 250, pour protéger les Français. Les militaires français ont été déployés pour sécuriser l'aéroport de Bangui. L'attitude des soldats sud-africains en cas de combat reste une inconnue, Prétoria ayant jusqu'ici soutenu Bozizé sans intervenir ni risquer la vie de ses soldats. Les tirs ont déclenché un mouvement de panique et de nombreux habitants ont commencé à fuir ou à regagner leurs domiciles, mais il n'y a pas eu de dérapage, selon des témoignages recueillis à la périphérie de la ville.
Non respect des accords de paix signés en janvier
La rébellion avait lancé une offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux Faca avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui. Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la rébellion. Arguant du non respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s'ils prenaient Bangui.
En janvier, le président français François Hollande avait refusé son soutien au régime Bozizé.
LeParisien.fr
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