HUMEUR - Booba, La Fouine, Rohff... Les bras cassés du rap français sont parvenus à faire le buzz et à faire parler jusqu'au plateau...
HUMEUR - Booba, La
Fouine, Rohff... Les bras cassés du rap français sont parvenus à faire
le buzz et à faire parler jusqu'au plateau du Grand Journal et même du
Petit où l'on glose sur leur rivalité, réelle ou supposée. Un joli coup
marketing grandguignolesque pour une pauvreté artistique absolue.
C'est l'histoire d'une grenouille qui
voulait se faire aussi grosse qu'un boeuf. Dans le rôle du batracien,
le rap français et ses soi-disant fers de lance, dans celui du bovin, le
rap américain. Les élucubrations Booba/Rohff/La
Fouine font pâles figures à l'aune du Gangsta rap américain et
accusent, de surcroît, quelque 17 ans de retard. Et même si la cause
première est la même, faire du buzz, développer le marketing et faire
tourner à plein régime la cash machine, force est de constater qu'il ne
suffit pas d'habiter à Miami pour jouer les Ricains.
Syndic de copropriété
Quand la guerre East coast/West coast
envoyaient les meilleurs rappeurs du moment six pieds sous terre, la
bataille banlieue 78 versus 92 allume les projecteurs sur des rappeurs à
l'eau. Il ne suffit pas d'avoir eu un casier judiciaire pour être un
rappeur crédible. Encore faut-il rester un outlaw, un hors-la-loi, une
fois entré dans le "game", dans le business du rap. Au crédit des pieds
nickelés du rap français ? Booba a pour lui d'avoir créé un flow
monotone (merci l'autotune) copié par toute une génération de rappeurs
français, Rohff d'avoir fait la meilleure imitation de 2Pac Shakur et La
Fouine d'avoir repris à son compte l'idée de Doc Gynéco, mélanger rap
et variétés. A part ça, rien, nada, keutchi!
Alors les invectives par morceaux interposés, les propositions de combats de boxe aussi vite refusées, les "drive by shooting"
fomentés à la va-vite où l'on tire sur le bas d'une portière arrière
d'une 607 ont peu de chance de mettre en danger la vie
d'auto-revendiqués artistes décérébrés qui aimeraient bien en être mais
qui n'en sont pas. Suffit pas de se proclamer "Duc de Boulogne" pour
tenir le terrain, surtout quand on vit à Miami. Trou Duc. Suffit pas de
changer de banlieue, passer de la zone au cosy de Saint-Maur pour
continuer de "représenter". Belette. Pourquoi Booba et la Fouine ne
règlent-ils pas leur différend à l'occasion d'un syndic de copropriété
puisqu'ils ont chacun un appartement dans le même immeuble dans la douce
cité de Floride où l'on trouve plus de clandestins cubains et de
retraités américains que de méchants gangsters. Dommage, on en serait
peut-être débarrassé. Métro France