Moscou, grand allié de Damas, a de nouveau appelé samedi à lancer un processus de transition politique en rejetant toute ingérence extérieur...
Moscou, grand allié de Damas, a de nouveau appelé samedi à lancer un processus de transition politique en rejetant toute ingérence extérieure en Syrie. Sur le terrain, l'artillerie et l'aviation du régime bombardaient la périphérie de Damas.
Moscou, Washington et l'émissaire international Lakhdar Brahimi se sont mis d'accord vendredi pour appeler à la formation d'un gouvernement réunissant toutes les parties en conflit et ayant «les pleins pouvoirs exécutifs», ce qui pourrait signifier que Bachar al-Assad serait privé de toutes ses prérogatives.
C'est sur cette question du sort du président contesté qu'achoppent toutes les discussions car toutes les propositions de sortie de crise en Syrie se basent désormais sur la Déclaration de Genève, qui ne se prononce par sur le sort de M. Assad, laissant libre cours aux interprétations.
Si Washington y voit le chemin vers l'ère post-Assad, Moscou, l'un des derniers soutiens du régime, insiste pour que «les Syriens eux-mêmes, sans ingérence extérieure» trouvent une solution pour mettre fin à 22 mois de conflit qui ont fait, selon l'ONU, plus de 60'000 morts.
Vendredi, M. Brahimi a indiqué que les trois parties s'étaient mises d'accord sur le fait que l'expression «tous les pleins pouvoirs exécutifs signifie tous les pouvoirs de l'Etat», sans donner plus d'explications, ce qui pourrait signifier que cela ôterait tout pouvoir à M. Assad dans la pratique.
Accusations de «partialité»
Réaffirmant son soutien au plan de Genève, Moscou a appelé à «lancer un processus de transition politique visant à inscrire dans la loi l'égalité de droits garantis pour tous les groupes ethno-confessionnels de ce pays».
«La priorité est de faire cesser immédiatement toute violence et effusion de sang et d'acheminer l'aide humanitaire aux Syriens», a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères.
Si Moscou a également redit son soutien à la mission de paix de M. Brahimi, les autorités syriennes et l'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe se sont récemment mutuellement accusés de «partialité».
Le diplomate algérien a estimé mercredi que le plan de sortie de crise présenté par M. Assad était «sectaire» et «partial», à quoi la Syrie avait répondu jeudi que M. Brahimi faisait preuve d'une «partialité flagrante en faveur des cercles connus pour leur conspiration contre la Syrie».
Raids
Sur le terrain, «l'aviation a mené des raids au lendemain d'une attaque rebelle sur un bâtiment de la Sécurité» entre al-Mleha et Jaramana, une banlieue de Damas en majorité druze et chrétienne, des minorités globalement pro-régime, a rapporté à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant état de plusieurs morts.
Selon une militante qui se fait appeler Mary, «des gens de Jaramana ont été touchés dans ces raids et aujourd'hui même ceux qui ont toujours soutenu le régime disent qu'ils en ont assez».
Un premier bilan de l'OSDH fait état de 27 morts samedi, dont 14 dans la périphérie de Damas. Vendredi, 86 personnes avaient été tuées, dont 30 civils, selon l'ONG proche de l'opposition. Aucune source indépendante ne permet de vérifier ces informations.
Initiative suisse
Dans ce contexte, la Suisse a annoncé vendredi qu'elle allait envoyer au Conseil de sécurité de l'ONU une pétition, soutenue par 52 pays, exigeant que les crimes commis en Syrie soient jugés devant la Cour pénale internationale (CPI).
La Syrie n'ayant pas adhéré à la création de la CPI, il faut une intervention du Conseil de sécurité pour que la cour soit saisie. (ats)
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