Excellence, Monsieur le président de la République, Il m'échoit l'honneur de vous présenter, au nom de la presse nationale, ...
Excellence, Monsieur le président de la République,
Il m'échoit l'honneur de vous présenter, au nom de la presse nationale, pour l'année 2013, nos meilleurs vœux de santé, de bonheur, de prospérité pour vous et votre famille, et à travers vous, à tout le peuple comorien.
En ce début de l'année 2013, nous avons une pensée toute particulière pour nos frères et sœurs qui périssent en mer tous les ans près des cotes mahoraises, en quête d'espérances.
Permettez moi, au nom de mes confrères, de vous présenter nos chaleureuses félicitations pour les efforts engagés et qui ont permis d'atteindre le Point d'achèvement de l'Initiative des pays pauvres très endettés et bénéficier ainsi d'un effacement de la dette extérieure.
Ce succès qualifié de nouveau départ doit servir de tremplin pour jeter les bases d'un développement qui fasse davantage confiance à l'intelligence, aux capacités et au savoir-faire du Comorien. L'appel lancé aux investisseurs étrangers doit être conçu pour booster l'économie locale, faciliter le transfert des connaissances et des technologies et combattre la pauvreté.
Excellence,
La presse comorienne traverse une crise sans précédent. Des journaux tirent les rideaux au fur et à mesure, anéantis par des couts de production en hausse, un tarissement du lectorat, une diminution constante des annonces publicitaires et une absence totale de soutien de l'Etat auprès de la presse privée.
Après le matin des Comores, Kashkazi, le journal Albalad vient de fermer ses portes, sans que cette décision lourde de conséquence n'interpelle personne. Nous demandons au gouvernement de nous soutenir pour engager une réflexion profonde dans ce sens, pour trouver les facteurs de la crise, les analyser, discuter et enfin agir pour prospecter les supports que nous offre le numérique dans le développement de la presse.
La presse traverse aussi une crise d'identité. A notre désespoir, notre société ne s'intéressent, trop souvent, qu'aux médias qui font de la propagande, qui répandent la haine, qui font de la délation et de la diffamation leur fond éditorial.
Excellence,
Nous vivons dans une époque où la presse people et ses faux scoops intéressent davantage que l'actualité économique et culturelle des pays.
Pendant que nous sommes confrontés à un défi interne au sein des rédactions pour combattre l'autocensure, née des contraintes à la fois sociale, économique, à la précarité de l'emploi surtout, mais aussi au contrôle éditorial des propriétaires des médias, nous subissons également de plus en plus la censure, dans sa forme la plus arbitraire puisqu'elle intervient après la diffusion.
La censure la plus pesante est aussi indirecte, non officielle ; elle se manifeste sous forme de pressions, une censure économique, qui se traduit ici par le non paiement des factures en souffrance, le refus de renouveler les abonnements, ou d'accorder de la publicité.
Excellence,
La tache du journaliste est rude. Nous pouvons nous féliciter de la mise en place du Conseil de la presse et de l'audiovisuel, qui est une institution importante, une sorte d'observatoire national de la liberté de la presse et des pratiques déontologiques du métier.
Nous regrettons que les espoirs que les professionnels de la presse avaient placés à cette structure pour mettre de l'ordre dans les médias, soient aujourd'hui, du fait qu'il lui manque encore les moyens de fonctionner. Nous espérons, que cette année 2013 verra la structure assoir ses bases, produire le droit dans le domaine des médias et délibérer.
On ne saurait terminer notre propos, sans évoquer ici, avec vous, les difficultés d'accès aux sources pour une meilleure production de l'information. De nombreux pays ont légiféré dans le domaine obligeant les administrations mais aussi les institutions privées à communiquer sans restriction aucune, les informations demandées par les professionnels des médias si le but recherché est d'informer et si les informations ne sont pas protégées par la concurrence ou le secret d'Etat.
Il est aussi important ici de parler de l'obligation qu'ont les autorités et toutes les personnes qui sont dépositaires d'un pouvoir de rendre compte, d'expliquer et de justifier leurs actes. C'est pourquoi nous saluons l'obligation que vous avez faites aux diverses autorités de l'Etat, à commencer par les vice-présidents et les ministres de répondre en direct à la télévision, aux questions des journalistes sur leur bilan annuel.
Excellence,
Au nom de la presse nationale, permettez-moi, une fois encore, de vous souhaiter bonne et heureuse année 2013.
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