Le couple Ben Ali lors d'une cérémonie pour le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la Tunisie, en mars 2006. Crédits ph...
Le couple Ben Ali lors d'une cérémonie pour le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la Tunisie, en mars 2006. Crédits photo : HO/AFP
Deux ans après sa fuite, l'ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Alimène toujours une vie tranquille à Djedda, la grande ville saoudienne de la mer Rouge. Cette cité marchande et cosmopolite est considérée comme plus agréable que l'austère capitale Riyad, plantée au milieu du désert du Nadjd. Abrités dans une somptueuse maison d'hôtes du gouvernement, Ben Ali, 76 ans, et son épouse Leïla ne sont de toute façon pas soumis aux règles strictes du très conservateur royaume. Les étrangers de marque peuvent s'affranchir de l'interdiction de l'alcool ou du port obligatoire du voile noir pour les femmes, à condition de rester discrets.
Leïla Ben Ali, l'ancienne première dame aux goûts de luxe, se rendrait d'ailleurs fréquemment au Koweït et au Qatar, émirats aux murs plus relâchées, pour shopping ou affaires. Et ce, en dépit d'un mandat d'arrêt émis par Interpol. Son mari, lui, ne se montre pas ; les rumeurs répandues par ses partisans en 2011, le disant dans le coma, ont été démenties.
Il est probable que Ben Ali, qui rédige ses mémoires, finira sa vie dans cet exil doré. Deux demandes d'extradition de la Tunisie sont restées sans réponse, a regretté publiquement il y a un an le président du tribunal militaire de Tunis, Hedi Ayari. L'ancien président a été condamné à la prison à vie. La monarchie saoudienne le protège au nom de l'hospitalité et de la miséricorde islamique, mais elle pourrait aussi avoir des arrière-pensées politiques. La famille royale a vu d'un très mauvais il les printemps arabes renverser des chefs d'État autoritaires comme Ben Ali ou l'Égyptien Hosni Moubarak.
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