Gérard Depardieu en octobre 2011. Crédits photo : PHILIPPE DESMAZES/AFP . VIDÉOS - Ulcéré par le premier ministre qui a qualifié de «minab...
Une réponse à la hauteur de sa gouaille légendaire et de son ton pour la démesure. Ulcéré par les propos du premier ministre Jean-Marc Ayrault qui qui trouve «minable» son établissement en Belgique pour échapper à la fiscalité de l'Hexagone, Gérard Depardieu a annoncé dimanche renoncer à sa nationalité française. Dans une lettre ouverte publiée par le Journal du Dimanche, le comédien estime avoir été «injurié» par le premier ministre.
Le héros du Dernier Métro commence ainsi sa missive: «Lettre ouverte à M. Ayrault Jean-Marc, premier ministre de M. François Hollande»: «Minable, vousavez dit 'minable'? Comme c'est minable!». «Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté! Tous ceux qui ont quitté la France n'ont pas été injuriés comme je le suis», remarque l'acteur. Rappelant avoir commencé à travailler «à 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique», Gérard Depardieu affirme avoir «toujours payé (ses) taxes et impôts».
«145 millions d'euros d'impôts en 45 ans»
«Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande M. Ayrault, 1er Ministre de M. Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous?», apostrophe celui qui prête ses traits au cinéma à Obélix. «Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes (...) Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot 'minable'», insiste-t-il, répétant le qualificatif qui ne passe pas. Choix de mot sur lequel Jean-Marc Ayrault est, depuis, un peu revenu. «Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi» prévient l'acteur. «Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué», poursuit Gérard Depardieu.
C'est la première fois que Gérard Depardieu s'exprime depuis l'annonce de son exil fiscal outre-quiévrain qui lui a valu de nombreuses critiques. Le président François Hollande a ainsi fait appel, vendredi, au «comportement éthique» de chacun, et a prôné une renégociation des conventions fiscales avec la Belgique. Un député socialiste a même proposé que les exilés fiscaux soient déchus de leur nationalité s'ils n'acquittent pas d'impôt en France. Une idée cependant impossible à réaliser sur le plan juridique. Les remarques ont également fusé du monde du spectacle. Line Renaud a dit ne pas comprendre comment on pouvait «quitter le bateau quand son pays est en difficulté»
En Belgique, Gérard Depardieu a acquis une maison à Estaimpuis, dont dépend levillage de Néchin, à la frontière française non loin de Roubaix. 2800 Français y résident déjà. À Paris, la vedette a mis en vente son hôtel particulier, situé rue du Cherche-Midi, à Saint-Germain-des-Prés. Une demeure de 1800 m² habitable qui serait évaluée à 50 millions d'euros. Parallèlement, Gérard Depardieu, 63 ans, a à nouveau des démêlés avec la justice. Il comparait le 8 janvier sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour conduite en état d'ivresse.
(Avec agences)
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