Le Bureau indépendant anti-corruption, le BIANCO qui a vu le jour en octobre 2004, pourchasse les fraudeurs, les intermédiaires et l...
Un fléau qui gangrène tous les rouages administratifs de Madagascar. Dans son dernier rapport du 30 octobre, le Bureau indépendant anti-corruption tire la sonnette d’alarme et interpelle les autorités, pour que des décisions officielles soient prises au plus vite, au risque de voir s’instaurer un "véritable Etat de non-droit" dans la Grande Ile.
La situation sur le terrain ne cesse de se détériorer, avec une recrudescence inquiétante du phénomène de corruption, sur l’ensemble du territoire malgache.
Du simple vol aux braquages à main armée au moyen de kalachnikov, en passant par le trafic illicite de bois de rose et les vols de zébus, tous les feux sont au vert, en termes d’insécurité, depuis la crise politique ouverte de 2009.
Pour le BIANCO qui cherche à décrypter les causes de cette insécurité grandissante, la corruption est en grande partie responsable de la déliquescence de la société à Madagascar. "Dans le cadre des trafics de ressources naturelles et la circulation des bovidés, la corruption favorise tous ces méfaits-là", souligne Lamina Boto Tsara Dia, conseiller technique au BIANCO, interrogé par Radio France Internationale.
Des gendarmes malgaches corrompus selon le BIANCO
"Pourquoi ? Parce que, malheureusement, il y a des responsables, non seulement au niveau local, mais à un niveau beaucoup plus élevé, qui facilitent ce trafic et qui par ailleurs, assurent une impunité à tous ceux qui sont impliqués par rapport à ces trafics", précise-t-il également, décrivant l'ampleur de la corruption qui s'immisce partout.
A toutes les strates du pouvoir, les chaînons du pouvoir sont impliqués. Mais c’est dans les collectivités décentralisées et au sein de la gendarmerie d’après le dernier rapport du Bianco, que la corruption sévit le plus et déploie ses longues tentacules. Des gendarmes malgaches, censés pourtant être les premiers garants de la stricte application de la loi.
"Ça les affaiblit dans leur rôle, justement, de garant de l’ordre, quand certains responsables s’attendent à des faits de corruption. C’est cette situation que nous, on dénonce", conclut amèrement Lamina Boto Tsara Dia.
Par Fabrice François
indian-ocean-times.com
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