Des partis de l'opposition égyptienne ont dénoncé jeudi l'annonce du renforcement des pouvoirs du président Mohamed Morsi. «C'es...
Des partis de l'opposition égyptienne ont dénoncé jeudi l'annonce du renforcement des pouvoirs du président Mohamed Morsi.
«C'est un coup contre la légitimité. (...) Nous appelons tous les Egyptiens à protester vendredi sur toutes les places d'Egypte», a déclaré Sameh Achour, chef du syndicat des avocats, lors d'une conférence de presse conjointe avec les opposants Mohamed ElBaradei et Amr Moussa.
Les opposants ont accusé le président Morsi, un islamiste, de «monopoliser les trois branches» du pouvoir et de superviser «l'anéantissement total de l'indépendance de la justice».
«Morsi, au lieu d'agir comme le président de tous en Egypte, un pays qui est déjà polarisé, a jeté de l'huile sur le feu» et mène l'Egypte vers un «enfer politique», a déclaré M. Achour.
Souhait
Selon la «déclaration constitutionnelle» lue jeudi à la télévision, le président Morsi «peut prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution».
«Les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel» en attendant une nouvelle Constitution, selon cette déclaration.
M. ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA), a estimé que que cette décision affectait toutes les forces politiques du pays.
«Nous devons travailler ensemble pour atteindre nos objectifs», a déclaré M. ElBaradei.
Division
Cette décision du président Morsi constitue un coup dur pour le mouvement pro-démocratie qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak en 2011 et fait craindre à l'opposition que les islamistes ne s'installent encore plus solidement au pouvoir.
Des centaines de personnes ont manifesté jeudi soir au Caire pour apporter leur soutien au président égyptien Mohamed Morsi qui s'est octroyé de larges pouvoirs, au moment où un rassemblement rival avait lieu à proximité pour dénoncer «le nouveau dictateur».
Avant l'annonce de jeudi, M. Morsi cumule déjà les pouvoirs exécutif et législatif - la chambre des députés a été dissoute en juin - et entretient des relations tendues avec une grande partie de l'appareil judiciaire.
Premier civil à occuper les fonctions de chef de l'Etat en Egypte, M. Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, est également le premier islamiste à diriger le pays le plus peuplé du monde arabe.
(ats)
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