« Scorpion », « fondé », « serrer », cure-dent, poivre, etc., sont des noms de produits aphrodisiaques utilisés par des femmes pour faire v...
« Scorpion », « fondé », « serrer », cure-dent, poivre, etc., sont des noms de produits aphrodisiaques utilisés par des femmes pour faire voyager leur homme au 7ème ciel. C'est dire que toutes les astuces sont bonnes pour aller au nirvana. Loin de conférer à leur sens propre, ces mots sont aujourd'hui, en vogue dans le milieu de la gent féminine au Sénégal. La plupart de ces produits provenant du Mali ou de la sous-région sont affectionnés par les femmes pour agrémenter voire pimenter leur vie de couple.
« Scorpion », « fondé », « serrer », cure-dent, poivre, etc., ont la cote chez certaines sénégalaises. Elles ont recours à ces produits pour mieux pimenter leur vie de couple. Jadis, ce sont des produits naturels qui étaient destinés à cet usage. Mais avec l'industrialisation, de nouveaux produits envahissent le marché. Au site de l'ancienne gare ferroviaire de Dakar, les dessins ou photos couvrant certains emballages nous en disent long sur ces produits. La dame Dianké Sow, commerçante, est une habituée des lieux. Cette dernière vient souvent s'approvisionner sur ce marché pour satisfaire sa clientèle composée essentiellement de femmes. En effet, Mme Sow indique qu'elle est principalement sollicitée par des Sénégalaises la plupart du temps qui ont déjà atteint l'âge de la ménopause.
Mais également, des jeunes femmes en couple ainsi que des futures mariées. « Le produit appelé « serrer » est souvent acheté par les futures mariées qui, avant leur mariage ont déjà eu une activité sexuelle. Ce produit en forme de petite boulette leur permet d'avoir une nouvelle virginité », confie la dame. D'après elle, ce sont leur maman même qui le sollicite pour leur fille, « histoire de sauver l'honneur ». Dianké Sow indique qu'il y a un autre produit appelé « Scorpion ». Et d'expliquer : « Ceci est un gel lubrifiant souvent utilisé par les femmes. Il joue un rôle important lors des relations sexuelles. Le sucre glace, le cure-dent ainsi que le « fondé » (petites boulettes) jouent aussi le même rôle. Le sucre glace est consommé avec du lait alors que le « fondé » est destiné à une application intra-vaginale. Quant au cure-dent, c'est une astuce traditionnelle. Il nous vient du Mali. On se cure les dents avec et les effets sont immédiats ».
Produits vendus à des prix abordables
Pour ce qui est du prix, il est abordable selon la commerçante. En effet, elle a opté pour le détail afin de mieux satisfaire sa clientèle. « J'achète les produits en gros à 5000 Fcfa la douzaine. Cependant, pour pouvoir servir tout le monde, je les revends en détail entre 500 et 1000 Fcfa l'unité », dit-elle. Mme Sow précise que les produits sont souvent contenus dans des flacons bien fermés. Cependant, il y en a qui sont mis dans un sachet plastique pour la vente au détail. Il faut dire que les femmes sénégalaises sont « coquines ». En quête d'astuces pour mieux ferrer leur homme, elles ne lésinent pas sur les moyens. Pour cela, toutes les stratégies sont bonnes pour séduire leur époux, risquant même de mettre leur santé en danger. Même s'il demeure encore un sujet tabou, la sexualité constitue un élément très important dans une vie à deux. Au delà des recettes traditionnelles, elles vont jusqu'à utiliser des recettes modernes dont elles ignorent l'origine pour plus agrémenter leur vie sexuelle. Ces produits que bon nombre d' entre elles appellent « secrets de femme » sont pour la plupart sous forme de poudres, pommades, gels, entre autres, sensés aiguiser l'appétit sexuel.
Des Sénégalaises de plus en plus accro à ces produits malgré les risques encourus
En Afrique même si les femmes ont toujours détenu des secrets pour « épicer » leur vie de couple, minimes sont celles qui se soucient du dosage de ces produits. Il n'en reste pas moins que la plupart d'entre elles sont attachées à « leur « Safal » (Ndlr : Agrémentation). C'est le cas de Aby Ndiaye, jeune mariée. « Je ne peux pas me passer des produits aphrodisiaques. C'est devenu une habitude chez moi, il n'y a rien à faire. Je suis prête à tout pour satisfaire sexuellement mon mari », confie-t-elle avant de laisser entendre que toutes les femmes doivent s'en procurer. Etant elle aussi un accro à ces produits, Mme Diagne née Mari Sow, la trentaine sonnée, et commerçante, avoue affectionner ces produits. « Personnellement, j'adore tout ce qui rend heureux mon homme peu importe les conséquences qui peuvent en découler. L'essentiel est que je puisse lui procurer du bonheur.
Avant d'avoir une intimité avec mon époux, je veille à employer à la lettre les produits que je commande chez une vendeuse », explique-t-elle. Quant à Penda Sy, une jeune dame ménagère, rencontrée devant sa maison, elle confie « Une femme doit obligatoirement avoir de bonnes manières pour rendre agréable son couple. Cet arsenal de tortures doit faire partie de nos accessoires. Elles donnent un goût à la vie sexuelle entre conjoints. Sans ces « petits secrets, je ne me sens pas à l'aise. Je suis même gênée », laisse-t-elle entendre dans un éclat de rire. « Une femme doit être coquine, c'est important dans les relations conjugales », a dit Mbayang Thiam, une couturière. Mariée et mère de deux enfants Tata Mbayang comme l'appellent ses amies affirme : « C'est le seul recours que j'ai pour ferrer mon mari. Avec cela, je sens le plaisir qu'éprouve mon époux pendant notre intimité. C'est ce qui fait qu'il rentre toujours tôt à la maison ». Ce même constat est fait par Adja Fall par l'intermédiaire d'une de ses amies qui lui a refilé les bienfaits du « sothiou » (cure-dent efficace pour la lubrification du vagin). « Avec cela, dit-elle, mon homme est toujours à mes pieds », se targue-t-elle.
D'autres astuces moins dangereuses…
Cependant, si ces astuces sont très utilisées par certaines femmes, d'autres par contre, s'en tiennent aux recettes traditionnelles de peur d'avoir des infections ou autres maladies vaginales. C'est le cas de Assi Diédhiou qui évolue dans le monde de la couture. Cette dernière affirme qu'elle ignore même l'existence de ces produits. « Je ne veux même pas les essayer de peur d'être accro. Ils sont pour la plupart nuisibles à la santé. Elles peuvent nous amener des infections qui auront des conséquences néfastes sur notre vie », soutient Mme Diédhiou. Selon elle, même si la sexualité a une importance capitale dans la vie du couple, cette pratique ne constitue pas la seule voie pour maintenir son homme. Un avis qu'elle partage avec Néné Bâ, une jeune étudiante mariée et mère d'un enfant. Pour elle, la femme doit rester naturelle. « Elle n'a pas besoin de tous ces produits aphrodisiaques pour faire plaisir à son homme », pense la jeune dame. À l'en croire, les outils pour rendre fou son conjoint diffèrent. « Comme par exemple mettre des dessous sexy, des ceintures de perles, de petits pagnes coquins, sentir bon, entre autres », conseille-t-elle. Même son de cloche pour Abibatou Faye, secrétaire de direction dans une entreprise de la place. Pour elle, les femmes doivent éviter de prendre certains produits car, beaucoup d'entre elles ne maitrisent pas les dosages. Ce qui, poursuit-elle peut leur causer des infections graves ou même leur rendre stérile. « Je n'utilise jamais ces astuces de femmes dont j'ignore la provenance et même leur mode de fabrication. Pire, quand on a l'habitude d' en user, on peut en être accro. Ce qui peut à la longue, nous causer des désagréments dans notre vie sexuelle », indique Mme Faye avant d'ajouter que rien n'est plus sûr que de rester naturel.
Divergence de point de vue chez les hommes
Interpellés sur la question, certains hommes approuvent pendant que d'autres sont contre toute idée d'utilisation de ces produits aux fins aphrodisiaques. Mamadou Mbengue ne s'est pas fait prier pour donner son avis. Fonctionnaire dans un établissement de la place, ce sexagénaire trouve qu'il n'y a rien de mal à utiliser ces produits. « Je n'y vois aucun inconvénient. Si par exemple la femme a un mari malade qui ne peut pas la satisfaire sexuellement, pour éviter l'adultère, elle peut s'en servir pour avoir du plaisir en ayant des rapports avec son mari », soutient – il. Un point de vue qu'il partage avec Habib Sall, un commerçant au marché Grand-Yoff. Pour lui, rien de ce que la femme fait pour rendre heureux son mari n'est mauvais. Selon ce jeune vendeur, ces artifices font partie de la vie du couple et l'égaient. D'ailleurs, il est d'avis qu'une épouse doit avoir beaucoup de « féme » ( astuces ).
« Ceci nous permet de ne pas aller voir ailleurs », justifie notre interlocuteur. Poussant ses explications, M. Sall soutient que les hommes aiment les belles surprises surtout quand il s'agit de choses qu'ils ne maîtrisent pas trop. « Exemple moi, c'est par l'intermédiaire de ma femme que j'apprends beaucoup de choses dans ce domaine. C'est pourquoi, je m'attache trop à elle », dit-il. Si ces derniers pensent que ces produits aphrodisiaques sont indispensables dans la vie de couple, Certains comme Amadou Gaye ne sont pas de cet avis. Pour lui, la femme doit rester naturelle pour son homme. Sinon à force d'utiliser ces produits, elle devient sexuellement méconnue de son mari. Ne se limitant pas à cela, il va jusqu'à se poser la question à savoir si la femme pendant les rapports sexuels avec son mari, le jour où elle n' aura pas ces produits, comment va-t-elle s'en sortir ?. « Est-ce qu'elle pourra satisfaire son mari ? Je ne le pense pas. Ce n'est pas nécessaire de recourir à ces produits. Si un homme aime vraiment sa femme, il la laisse comme elle est », affirme-t-il.
Source: Senegalpost.net
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