La Ligue des droits de l'homme souhaite attirer l'attention des ministres de l'Intérieur et de l'outre-mer sur les naufrage...
La Ligue des droits de l'homme souhaite attirer l'attention des ministres de l'Intérieur et de l'outre-mer sur les naufrages d'embarcations .
Le président de la Ligue des droits de
l’homme (LDH), Pierre Tartakowsky, interpelle les ministres de
l’Intérieur et des Outre-mer sur la «situation dégradante» de Mayotte, département de l’océan indien marqué par des naufrages en série de bateaux .
Dans une lettre ouverte rendue publique vendredi, Pierre Tartakowsky demande à Manuel Valls et Victorin Lurel de «prendre la mesure d’une situation aussi singulière, aussi dégradante pour notre pays» et d'«accepter
l’hypothèse qu’elle ne relève en rien d’une quelconque fatalité ou d’un
effet des risques encourus par toute personne qui "prend la mer"».
Située à 70 km d’Anjouan,
Mayotte a été en 2012 le théâtre d’au moins six naufrages de barques à
moteur appelées «kwassa-kwassa», dans lesquels plus de 30 personnes sont mortes et plus de 60 portées disparues.
Déplorant une succession «d’informations funèbres», la LDH a souligné l’intervention «sans précédent»
du porte-parole du Haut Commissariat de Nations unies aux réfugiés
(HCR), Adrian Edwards, le 9 octobre lors d’une conférence de presse, au
lendemain d’un naufrage.
«Comme en Méditerranée et dans le golfe d’Aden, la mer entourant
l' île de Mayotte est le théâtre de traversées clandestines
entreprises par des migrants et des réfugiés en quête d’une vie
meilleure ou de protection contre la persécution et la guerre», avait déclaré Adrian Edwards.
D’après le HCR, «les demandeurs d’asile représentent seulement
une petite proportion des passagers entreprenant la traversée.
Toutefois, leur nombre s’est accru depuis deux ans».
«Espoir»
En 2011, environ 1 200 demandes d’asile ont été déposées à Mayotte,
soit 41% de plus qu’en 2010. La majorité des requérants d’asile étaient
originaires de l’Union des Comores (90%), les autres de la République
démocratique du Congo, de Madagascar, du Rwanda et du Burundi, selon le
HCR.
«L’espoir existait d’un changement de politique», souligne
le président de la LDH, après un rapport sénatorial préconisant
d’assouplir les conditions d’octroi de visa entre les Iles Comores
afin de fluidifier les allées et venues et de diminuer les trajets
clandestins à hauts risques.
En revanche, le rapport du conseiller d’Etat chargé d’une mission sur
les règles applicables aux étrangers à Mayotte, Alain Christnacht,
s’est prononcé pour le maintien du «visa Balladur».
Pierre Tartakowsky regrette que les deux ministres aient «fait (leur) son seul point de vue et n'(aient) accordé aucun crédit au rapport des sénateurs» et propose d’exposer les solutions portées par les associations.
Libération avec (AFP)
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