En voulant aller constater l’état d’avancement d’une réparation sur un des réacteurs d’un Boeing 777 200 ER d’Air Austral immobilisé par une...
En voulant aller constater l’état d’avancement d’une réparation sur un des réacteurs d’un Boeing 777 200 ER d’Air Austral immobilisé par une panne lundi à Mayotte, un officier pilote d’Air Austral a chuté d’un tapis de chargement de bagages utilisé en l’absence sur l’aéroport mahorais d’un chariot élévateur.
Lundi dernier, le F.ORUN, dernier Boeing 777 200 ER, est immobilisé sur l’aéroport de Pamandzi à Mayotte. A l’arrivée du vol en provenance de la Réunion, un écoulement de kérosène a été constaté sous l’un des réacteurs.
Pas question d’effectuer le vol retour avec cette suspicion de fuite. L’un des deux mécaniciens qu’Air Austral a en poste à Mayotte se prépare à intervenir.
Mais voilà, Pamandzi n’est pas Gillot. Mayotte Air Service, qui assure l’assistance au sol des compagnies se posant à Mayotte, est loin de disposer des moyens techniques que possèdent à la Réunion Air Austral ou même Réunion Air Assistance.
Pas de plate-forme
Les premières investigations faites au niveau du réacteur lui-même ne donnent rien. Il faut aller inspecter les canalisations qui passent dans le mât attachant le réacteur à l’aile.
Mayotte Air Service n’a pas de plate-forme élévatrice. Un tel équipement coûte environ 100 000 euros et ni Air Austral ni Mayotte Air Service n’ont jugé utile de faire une telle acquisition dans la mesure où les pannes nécessitant son utilisation ne sont pas fréquentes.
Pour atteindre le dessus du réacteur, à plusieurs mètres au-dessus du sol, le mécanicien doit donc improviser. Il approche un tapis de chargement à bagages le positionne à côté du réacteur, monte dessus et commence à travailler sur le mât.
À un moment, l’officier pilote qui, avec un commandant de bord, vient d’assurer le vol Réunion Mayotte et qui se préparait pour le vol retour décide d’aller constater sur place l’état d’avancement de la réparation.
Le pilote monte à son tour sur le caoutchouc du tapis de chargement des bagages. Alors qu’il arrive au bout, il glisse et tombe de plusieurs mètres sur le bitume du parking, entre le réacteur et le tapis.
Il est grièvement blessé, fracture du crâne, deux côtes cassées, des contusions au visage et aux mains. Le pilote est rapidement évacué sur l’hôpital de Dzaoudzi. Selon les médecins, ses jours ne sont pas en danger même si ses blessures sont sérieuses. Il devrait faire l’objet d’une évacuation sanitaire vers la Réunion, prévue lundi.
La brigade de gendarmerie des transports aériens de Mayotte a ouvert une enquête. Parallèlement, Air Austral a diligenté une enquête interne et le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail de la compagnie s’est saisi de l’affaire. « Ceci doit nous sensibiliser à l’importance du respect des consignes de sécurité et notre nécessaire vigilance. L’amélioration de la sécurité au travail est un chantier essentiel qu’il nous faut mettre en œuvre aux côtés du CHSCT. Il est d’ores et déjà inscrit prioritairement dans le cadre de notre projet d’entreprise », indiquait hier Austral dans un communiqué interne destiné aux salariés.
Alain Dupuis
Journal de la Réunion
Lundi dernier, le F.ORUN, dernier Boeing 777 200 ER, est immobilisé sur l’aéroport de Pamandzi à Mayotte. A l’arrivée du vol en provenance de la Réunion, un écoulement de kérosène a été constaté sous l’un des réacteurs.
Pas question d’effectuer le vol retour avec cette suspicion de fuite. L’un des deux mécaniciens qu’Air Austral a en poste à Mayotte se prépare à intervenir.
Mais voilà, Pamandzi n’est pas Gillot. Mayotte Air Service, qui assure l’assistance au sol des compagnies se posant à Mayotte, est loin de disposer des moyens techniques que possèdent à la Réunion Air Austral ou même Réunion Air Assistance.
Pas de plate-forme
Les premières investigations faites au niveau du réacteur lui-même ne donnent rien. Il faut aller inspecter les canalisations qui passent dans le mât attachant le réacteur à l’aile.
Mayotte Air Service n’a pas de plate-forme élévatrice. Un tel équipement coûte environ 100 000 euros et ni Air Austral ni Mayotte Air Service n’ont jugé utile de faire une telle acquisition dans la mesure où les pannes nécessitant son utilisation ne sont pas fréquentes.
Pour atteindre le dessus du réacteur, à plusieurs mètres au-dessus du sol, le mécanicien doit donc improviser. Il approche un tapis de chargement à bagages le positionne à côté du réacteur, monte dessus et commence à travailler sur le mât.
À un moment, l’officier pilote qui, avec un commandant de bord, vient d’assurer le vol Réunion Mayotte et qui se préparait pour le vol retour décide d’aller constater sur place l’état d’avancement de la réparation.
Le pilote monte à son tour sur le caoutchouc du tapis de chargement des bagages. Alors qu’il arrive au bout, il glisse et tombe de plusieurs mètres sur le bitume du parking, entre le réacteur et le tapis.
Il est grièvement blessé, fracture du crâne, deux côtes cassées, des contusions au visage et aux mains. Le pilote est rapidement évacué sur l’hôpital de Dzaoudzi. Selon les médecins, ses jours ne sont pas en danger même si ses blessures sont sérieuses. Il devrait faire l’objet d’une évacuation sanitaire vers la Réunion, prévue lundi.
La brigade de gendarmerie des transports aériens de Mayotte a ouvert une enquête. Parallèlement, Air Austral a diligenté une enquête interne et le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail de la compagnie s’est saisi de l’affaire. « Ceci doit nous sensibiliser à l’importance du respect des consignes de sécurité et notre nécessaire vigilance. L’amélioration de la sécurité au travail est un chantier essentiel qu’il nous faut mettre en œuvre aux côtés du CHSCT. Il est d’ores et déjà inscrit prioritairement dans le cadre de notre projet d’entreprise », indiquait hier Austral dans un communiqué interne destiné aux salariés.
Alain Dupuis
Journal de la Réunion
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