Le Qatar a décidé d'expulser Sakhr El-Materi, gendre du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali établi à Doha depuis le soulève...
Le Qatar a décidé d'expulser Sakhr El-Materi, gendre du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali établi à Doha depuis le soulèvement qui a renversé le régime en janvier 2011.
«A la demande du président Moncef Marzouki (...), l'émir du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, a décidé par décret l'expulsion de Sakher El-Materi», selon une déclaration de la présidence reçue à l'AFP.
Cette annonce coïncide avec le départ lundi du président tunisien pour le Qatar où il doit assister à un conférence sur «la restitution des biens spoliés dans les pays du Printemps arabe » à l'invitation de l'émir du Qatar.
Selon le porte-parole, le Qatar a assuré le président tunisien de sa disposition «à apporter tout le soutien technique et juridique nécessaire à l'identification des comptes bancaires et avoirs détournés» par les proches du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Le porte-parole a salué la bonne collaboration du Qatar qui «satisfait ainsi une revendication du peuple tunisien pour la récupération de ses richesses spoliées par le régime corrompu» de Ben Ali.
Le préféré
L'homme d'affaires Sakhr El-Materi, 31 ans, était qualifié de gendre préféré de l'ancien couple présidentiel tunisien et présenté comme un dauphin potentiel de Ben Ali avant le soulèvement populaire.
M. El-Materi avait fui la Tunisie avant la chute du régime pour se réfugier au Qatar avec son épouse Nesrine, la fille aînée de Ben Ali. Il est sous le coup de condamnations à la prison dans des affaires de corruption et continue d'être l'objet de poursuites judiciaires.
Patron de Princess Holding, il était actif dans tous les domaines d'activités économiques et ses avoirs ont été confisqués ou placés sous administration de l'Etat.
L'Etat tunisien a annoncé en juillet la cession de ses parts saisies dans le capital de l'opérateur «Tunisiana» détenu à 75% par Qatar Telecom, et dans la société «Ennakl Automobiles» concessionnaire de Volkswagen notamment.
«La Tunisie continuera de demander à tous les pays qui accueillent des proches de l'ancien président de les livrer à la justice de leur pays et de restituer leurs avoirs détournés», a ajouté le porte-parole de la présidence.
Tunis a plusieurs fois demandé en vain l'expulsion de Zine El Abidine, réfugié en Arabie Saoudite, avec son épouse Leila Trabelsi, depuis leur fuite le 14 janvier 2011. L'ex-président a été condamné dans plusieurs affaires notamment à la réclusion à perpétuité pour complicité de meurtres de manifestants lors du soulèvement qui l'a chassé du pouvoir. (afp)
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