La session ordinaire du Conseil de l'île autonome de Ngazidja a été ouverte le lundi 24 septembre. Et à cette occasion, le prési...
La session ordinaire du Conseil de l'île autonome de Ngazidja a été ouverte
le lundi 24 septembre. Et à cette occasion, le président du Conseil, Hassane Massoudi, a prononcé, comme à l'accoutumée le discours d'ouverture que nous publions ici intégralement.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de l'Ile,
L'ouverture de la troisième et dernière session ordinaire de l'année dans un contexte socioéconomique difficile est une occasion pour nous de rappeler aux élus les questions majeures insulaires et nationales que nous venons de traverser et celles en cours mais aussi celles qui peuvent survenir dans des délais non lointains.
En effet, ce qui caractérise cette session est cette autre possibilité pour nous tous d'interpeller et interroger les gouvernants, de les convier, encore une fois, à s'animer pleinement d'une volonté réelle afin de donner une impulsion nouvelle mais aussi une dynamique réformatrice capable d'affronter les défis nombreux que continue de traverser notre pays en permanence.
Dans cette perspective, la dernière crise qu'a confronté le déroulement du baccalauréat vient nous interpeller tous sur la fragilité dans laquelle repose tout notre appareil administratif et institutionnel. Nous entendons ne ménager aucun effort, pour faire préserver l'image de cet examen et nous nous mobiliserons pour faire assurer et garantir aux prochains lauréats une session digne et irréprochable.
Notre démarche repose sur une approche participative qui requiert une synergie entre les différents acteurs. Nous tenons donc à réaffirmer la nécessité pour l'Etat de rationaliser davantage la gestion du secteur éducatif dans son ensemble en mettant en cohérence et en harmonie son organisation du plus petit au plus haut niveau dans l'ensemble du territoire national de sorte à ce que les autorités compétentes remplissent leur mission de façon homogène et complémentaire.
Dans cette optique, j'invite la commission de réflexion mise en place par le Gouvernant à la suite de ces incidents à des recommandations étant à la hauteur des enjeux et à préconiser des reformes et des mesures durables qui viendront améliorer le système éducatif dans son ensemble.
Honorables Conseillers,
Face à une conjoncture nationale dominée par d'autres sujets préoccupant, il est, encore de notre devoir, par notre qualité d'élus du peuple, qui constitue à juste tire une lourde charge et tâche, de s'atteler résolument, de façon responsable et engagée, à la recherche des solutions réalistes aux diverses questions pressantes préoccupant la population que nous représentons.
A cet égard, nous marquons notre détermination à voir le Gouvernement central consolider et renforcer son autorité de manière effective dans l'ensemble de l'archipel, à veiller davantage à ce que la suprématie de la loi et les normes réglementaires de l'Union forment le socle et les piliers inébranlables.
Ce n'est pas seulement un appel à l'Etat pour des mesures de circonstances dictées par la dernière conjoncture relative à la question du monopole du riz devant être exercé par l'Onicor sur les trois îles. Il s'agit, en outre, pour l'Exécutif fédéral, d'un moyen de pouvoir marquer son attachement permanent à l'autorité effective qu'il doit exercer constamment par la rigueur en tout lieu et en toute circonstance à travers l'union des Comores.
Voilà pourquoi, nous estimons que l'Etat ne doit plus se contenter d'une gestion parcellaire du pays, qui le confine à la seule administration partielle de la moitié de ses entités. Il se doit, au contraire d'avoir une dimension globale, des moyens plus contraignants et pas forcement répressifs, pour tout l'ensemble des organes étatiques.
A ce propos, je fais appel à tous les élus du pays afin qu'ensemble nous continuons de veiller à la préservation de la primauté de la Constitution et la suprématie des lois comme gages d'un Etat de droit.
Dans la même phase de l'intégrité territoriale et soucieux de voir la diplomatie comorienne arriver à enregistrer des avancées significatives dans le dossier de l'île comorienne Mayotte, nous osons placer un espoir pour un meilleur déroulement de la discussion de cette question puisque figurant pour l'instant dans l'ordre du jour provisoire de la 67ème session ordinaire de l'Assemblée Générale de l'Organisations des Nations Unies.
Nous espérons que notre diplomatie fera davantage preuve d'un sens élevé du devoir patriotique de recouvrir une intégrité effective de notre territoire et saura collaborer de façon constructive et fructueuse afin de trouver une solution efficiente permettant de résoudre cette question difficile qui ne cesse, entre autre, d'entrainer la perte de nombreuses vies humaines dans la traversée menant à Mayotte depuis l'instauration du visa Balladur.
Il appartient à tout comorien de défendre le retour effectif de Mayotte dans l'archipel, cette préoccupation doit demeurer une cause nationale, sacrée pour notre pays et cela ne va pas sans exiger une mobilisation accrue de tous mais avant tout de l'efficacité et de la constance requises pour notre politique étrangère sur tous les fronts au sein des instances locales, régionales et internationales.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de l'Ile,
D'autres questions d'une importance non moindre doivent également appeler notre attention.
La récente présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption constitue aussi une occasion pour nous de montrer notre ferme détermination pour le combat mené contre ce fléau.
Le cap doit être mis dans le court terme pour que l'intégrité puisse devenir la règle dans le fonctionnement de l'ensemble de l'appareil étatique. Seule la bonne gouvernance nous mettra dans une voie stable et sereine pour un développement durable du pays.
Un effort considérable nous attend tous, nous devrons activement y contribuer, en veillant aussi à ce que les vertus de responsabilité et de sérieux deviennent une éthique commune à tous.
Les différentes institutions nouvelles telles que la Cour suprême, dont sa section en charge des comptes de l'Etat devront également apporter une part importante pour la moralisation de nos finances publiques.
Pour la reforme entreprise pour l'assainissement du fichier de la fonction publique, nous plaçons un intérêt particulier pour la réussite des travaux y afférents.
L'actuel sujet du projet de la privatisation du secteur public constitutionnel de Comores Telecom doit également recueillir le maximum de concertation et d'adhésion des différents acteurs concernés.
Mesdames et Messieurs,
Durant notre session ordinaire les commissions permanentes de notre Institution se pencheront sur l'examen de nombreux projets de délibérations dont :
- une création d'une régie de transports de Ngazidja ;
- mise en place d'une délégation spéciale au niveau de la FOP de Ngazidja ;
- réorganisation du département de la sécurité sanitaire et phytosanitaire ;
- création d'une société des travaux publics et d'aménagements;
- gestion des sachets plastiques dans l'ile de Ngazidja.
A ces divers points, s'ajoutent des propositions de la part des élus dont une révision de notre règlement intérieur.
Nos travaux porteront également sur la désignation des trois nouveaux représentants du Conseil de l'Ile au sein de l'Assemblée de l'Union pour le titre de l'année prochaine 2013.
C'est sur cette exhortation au travail que je voudrais, avant de clore mon propos, déclarer ouverte la troisième session de l'année 2012.
Je vous remercie !
Ngazi Ngomé
COMMENTAIRES