Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergey Lavrov, a ...
Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergey Lavrov, a mis vendredi en garde les pays qui exigent un cessez le feu « uniquement » de la part du gouvernement de la Syrie et encouragent l'opposition à intensifier les hostilités, les accusant d'enfoncer un peu plus ce pays « dans l'abîme sanglant des luttes intestines ».
Selon M. Lavrov, la militarisation du conflit syrien ne fait que se poursuivre « avec les appels à une intervention ouverte ». Au contraire, un cessez-le-feu global, la libération des prisonniers et des otages et une assistance humanitaire supplémentaire constituent les étapes nécessaires pour créer les conditions d'un dialogue international syrien. Aussi le Ministre a-t-il espéré que l'expérience du Représentant conjoint de l'ONU et de la Ligue des États arabes, Lakhdar Brahimi, permettra d'obtenir un accord basés sur ces éléments.
Il a appelé tous les membres du Groupe d'action sur la Syrie à confirmer les engagements pris à Genève. « Ceux qui s'opposent à la mise en œuvre du communiqué de Genève prennent une énorme responsabilité », a-t-il averti.
« Toutes nos actions devraient s'appuyer sur la Charte des Nations Unies, qui ne donne en rien le droit de changer les régimes », a insisté Sergey Lavrov. Il est inacceptable, a-t-il lancé, d'imposer un système politique à un pays et à son peuple, comme l'a déclaré le Président Vladimir Poutine au Kremlin, le 26 septembre dernier. Alors que le monde traverse une période de transition caractérisée par l'instabilité, les États Membres de l'ONU doivent se montrer capables d'accepter les règles de conduite agréées par tous et de répondre ensemble aux défis.
« L'ordre mondial est menacé par l'interprétation arbitraire de principes essentiels tels que le non recours à la force ou la menace de la force, le règlement pacifique des différends, le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États, et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures », a poursuivi M. Lavrov. Rappelant que le Conseil de sécurité était responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales, il a fustigé les États ou groupes d'États, qui imposent des sanctions unilatérales et sapent l'unité et les efforts de la communauté internationale.
Enfin, M. Lavrov a estimé que le débat sur la responsabilité de protéger, un concept ambigu, devrait se poursuivre sur la base des approches adoptées au Sommet des Nations Unies de 2005, selon lesquelles il faudrait respecter les principes de la Charte de l'ONU quand il s'agit de conflits interétatiques. «La protection des civils est une question trop importante pour être exploitée à des fins politiques », a-t-il fait observer avant de conclure.
Le Ministre a également appuyé l'aspiration des peuples du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à déterminer eux-mêmes leur propre destin. Il a jugé particulièrement important de réaliser ces transformations « de façon non violente et sans ingérence extérieure ».
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