Pour la première fois, des débordements ont eu lieu en Afghanistan et deux personnes sont mortes au Pakistan, lundi, dans des manifestations...
• Une première manifestation dérape à Kaboul
Près de 800 manifestants ont brûlé des véhicules et jeté des projectiles, lundi matin, près d'une base militaire américaine à Kaboul. «Mort à l'Amérique!», «Mort à ceux qui ont fait le film et insulté notre prophète!» ont scandé les émeutiers. Des hommes armés se trouvant parmi eux et ont ouvert le feu pendant la manifestation. La police a décidé de ne pas riposter, pour ne pas exciter davantage les protestataires. La manifestation s'est dispersée en milieu de journée, mais un autre rassemblement d'une cinquantaine de personnes a été signalé devant une mosquée du sud-est de Kaboul. Il n'y a pas eu, cette fois, d'incidents.
C'est la première fois que des heurts liés àInnocence of Muslims ont lieu en Afghanistan. Environ 1.500 étudiants avaient manifesté dimanche pacifiquement. Vendredi, plusieurs centaines de personnes - jusqu'à 4.000, selon les organisateurs - s'étaient rassemblées dans l'est afghan. Un portrait du président américain Barack Obama avait été brûlé. Des oulémas locaux avaient proposé 100.000 dollars pour la tête du réalisateur du film. Les insultes proférées contre l'islam sont prises très au sérieux en Afghanistan, où des émeutes ont fait en février 40 morts après que des exemplaires du Coran ont été brûlés sur une base militaire américaine.
• Deux morts au Pakistan
Un manifestant est mort et deux peronnes ont été blessées lors d'un échange de tirs avec des policiers dans le nord-ouest du Pakistan. Les heurts se sont produits dans la ville de Warai dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Des étudiants rejoints par des habitants de la ville ont incendié un commissariat de police, le club local des journalistes, la maison d'un magistrat et trois véhicules. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et tiré des coups de semonce pour tenter de disperser la foule, mais un manifestant a tiré sur les forces de l'ordre qui ont répliqué. C'est la première victime, liée aux manifestations anti-américaines, recensée au Pakistan. Au total, la police a procédé à 22 arrestations.
Par ailleurs, un manifestant grièvement blessé dimanche lors de violences à Karachi a succombé à ses blessures. Dix-neuf personnes sont mortes au total dans le monde dans les violences liées au film, dont l'ambassadeur américain et trois autres membres du corps diplomatique américain en Libye.
• Appel au Liban à une semaine de mobilisation
Au Liban, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé ses partisans à «montrer au monde entier (leur) colère et (leurs) cris, lundi et les jours qui suivent». Ils devraient manifester lundi dans la banlieue sud de Beyrouth, mercredi à Tyr, vendredi à Baalbeck, samedi à Bent Jbeil au Liban sud et dimanche dans la vallée de la Bekaa. Hassan Nasrallah s'est également adressé aux musulmans dans le monde, qu'il a exhortés à réagir face à ce film qu'il décrit comme la «pire attaque contre l'islam, pire encore que les Versets sataniques de Salman Rushdie, pire que le fait de brûler des exemplaires du Coran en Afghanistan ou que les caricatures du prophète Mahomet» publiées par un journal danois en 2005.
• Manifestation dans la capitale yéménite
Des centaines d'étudiants ont appelé à expulser l'ambassadeur des Etats-Unis et boycotter les produits américains, lors d'une manifestation lundi à l'Université de Sanaa. La marche s'est terminée sans violence, contrairement à celle de jeudi au cours de laquelle quatre personnes ont trouvé la mort en tentant de prendre d'assaut l'ambassade des Etats-Unis. Treize personnes ont été interpellées suite à cette offensive.
• Affrontements à Djakarta
Des affrontements entre policiers et manifestants protestant ont fait 12 blessés lundi devant l'ambassade américaine à Djakarta. Onze policiers ont été hospitalisés après avoir été touchés par des jets de pierres ou frappés à coups de bâtons. Un manifestant a été transporté à l'hôpital et quatre autres ont été arrêtés.
Les protestataires ont brûlé un drapeau américain et une photographie du président Barack Obama, qui a vécu en Indonésie durant son enfance. Des cocktails incendiaires ont explosé contre une grille d'enceinte de l'ambassade. La manifestation, qui rassemblait plusieurs centaines de personnes, se tenait à l'appel du Front des défenseurs de l'islam et du Forum populaire islamique. Lefigaro.fr
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