L'Ethiopie offre dimanche des funérailles nationales, les premières en plus de 80 ans, à son Premier ministre Meles Zenawi, resté 21 ans...
L'Ethiopie offre dimanche des funérailles nationales, les premières en plus de 80 ans, à son Premier ministre Meles Zenawi, resté 21 ans à la tête du pays.
De nombreux chefs d'Etat africains ont participé dimanche aux funérailles nationales de l'ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi. Son successeur désigné, Hailemariam Desalegn, a promis de poursuivre l'oeuvre de celui qui a dirigé l'Ethiopie pendant 21 ans.
«Toutes les initiatives (de M. Meles) seront développées, tous les plans de transformation (du pays) iront de l'avant», a déclaré l'actuel Premier ministre par intérim, premier orateur à s'exprimer aux funérailles nationales de l'ancien homme fort du pays, décédé le 20 août à l'âge de 57 ans.
«La vision de notre Premier ministre est également la vision de tous les membres de l'EPRDF (coalition au pouvoir), et elle sera mise en oeuvre avec la participation active du peuple éthiopien», a déclaré M. Hailemariam, tout de noir vêtu, devant les dignitaires venus du monde entier et plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Succession à entériner
Son discours et la place de choix qui lui a été réservée dans l'ordonnancement des funérailles de M. Meles paraissent le confirmer dans son rôle de successeur.
Le Parlement doit se réunir prochainement, à une date encore non fixée, pour entériner le choix de M. Hailemariam au poste de Premier ministre, tandis que de nombreux analystes s'interrogent sur la marge réelle de pouvoir dont disposerait ce technocrate de 47 ans, largement inconnu du grand public, et issu d'une communauté très minoritaire du pays.
Assistent, notamment, aux obsèques les présidents nigérian Goodluck Jonathan, soudanais Omar el-Béchir, sud-soudanais Salva Kiir, djiboutien Ismail Omar Guelleh, rwandais Paul Kagame, tanzanien Jakaya Kikwete, ougandais Yoweri Museveni et somalien Sharif Cheikh Ahmed.
Développement économique et répression
Meles Zenawi est décédé le 20 août dernier dans un hôpital bruxellois après avoir dirigé sans partage l'Ethiopie depuis qu'il avait renversé le dictateur Mengistu Haile Mariam en 1991, alors à la tête d'une guerilla d'obédience marxiste.
Les chefs d'Etat africains venus présenter leurs condoléances la veille ont tous vanté son rôle clé dans le développement économique en Ethiopie - le pays se targe de flirter avec une croissance à deux chiffres depuis huit ans - dans la recherche de plus de stabilité dans la région troublée de la Corne de l'Afrique, et dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Pour les organisations de défense des droits de l'homme, en revanche, Meles Zenawi laisse un héritage ultra-répressif à son pays. Ats