Les établissements d'enseignement privé des Comores, organisés en coordination, ont déposé une plainte contre X à la suite des fraudes m...
Les établissements d'enseignement privé des Comores, organisés en coordination, ont déposé une plainte contre X à la suite des fraudes massives au récent baccalauréat, accusant le ministère de l'Education d'avoir couvert les tricheries.
Cette plainte fait suite à celle déposée le 8 août par le syndicat des enseignants, qui refuse de proclamer les résultats tant que la justice ne se sera pas prononcée."Le ministère s'est accaparé de toutes les opérations, depuis l'établissement des listes jusqu'à la confection des cartes d'accès dans les salles", a dénoncé mercredi Ali Mzé Hamad, directeur d'établissement, au cours d'une conférence de presse."Il y a des motifs financiers. Il y a beaucoup d'argent qui circule durant les examens, mais c'est aussi un moyen de favoriser des proches", a-t-il accusé.
Ismaël Ibouroi, l'un de ses collègues, note pour sa part que "les localités où il y a eu le plus de magouilles enregistrent des taux de réussite élevés, et ce sont des fiefs Orange (un mouvement de la majorité présidentielle), comme à Tsoudjini", le village d'où est originaire Mouigni Baraka, le gouverneur de l'île et membre d'Orange.Les établissements privés citent notamment l'ouverture "au tout dernier moment" de sous-centres d'examens dans des villages éloignés avec des surveillants choisis sur place, la modification du secrétariat des examens, la mise à l'écart des conseillers pédagogiques, mais surtout, celle de l'informaticien, "très compétent et très consciencieux".Habituellement, l'organisation des examens revient à l'Office national des examens aux Comores (Onec), qui aussi a été écarté des opérations.
"Tout cela s'est déroulé au ministère (de l’Éducation) avec l'accord du ministre", a affirmé Ali Mzé.
Une conférence de presse du ministre de l'Education Mohamed Ismaïla annoncée mardi a été annulée sans explication.Il y a une semaine, les syndicats des professeurs ont découvert qu'une cinquantaine d'élèves non inscrits sur les listes ont été introduits dans l'ordinateur, et devaient être déclarés admis, moyennant entre 400 et 500 euros, le double selon certaines sources.Les établissements publics ne se sont pas joints au mouvement de protestation. "Par peur, ils se sentent liés au gouvernement", affirme Chaabane Mohamed, un responsable syndical enseignant. Nouvel Obs
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