Les documents déclassifiés de la police française montrent que l'auteur des tueries de Toulouse était sous surveillance depuis 2009 et q...
Les documents déclassifiés de la police française montrent que l'auteur des tueries de Toulouse était sous surveillance depuis 2009 et que son comportement avait été jugé «inquiétant» fin 2011.
La police française surveillait depuis fin 2009 Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et de Montauban (sud-ouest) en mars, et avait jugé fin 2011 son comportement «inquiétant», selon des documents secrets déclassifiés. Ces documents mettent à mal la thèse officielle du «loup solitaire» dont on ne pouvait empêcher le passage à l'acte.
Mohamed Merah, Franco-Algérien de 23 ans, a assassiné trois enfants et un enseignant juifs dans une école de Toulouse le 19 mars, après avoir abattu trois parachutistes à Toulouse et à Montauban les 11 et 15 mars. Il a été tué par la police le 22 mars après un siège de 32 heures de son domicile à Toulouse.
Surveillés depuis 2009
Dès 2009, Mohamed Merah et son frère aîné Abdelkader font l'objet de plusieurs notes et d'une surveillance suivie de la part des services de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Selon un document déclassifié datant de 2010, consulté par l'AFP, Mohamed Merah rejoint cette année-là en Egypte, au Caire, son frère AbdelKader, islamiste radical, pour y apprendre l'arabe.
Abdelkader Merah était quant à lui apparu dès 2007 sur les fichiers de la police, après avoir été impliqué dans une filière d'acheminement de jihadistes en Irak, via la Syrie. Son nom avait été cité à de nombreuses reprises dans ce dossier qui a débouché sur un procès et huit condamnations deux ans plus tard. Mais le frère aîné de Mohamed Merah avait été mis hors de cause.
«Comportement inquiétant»
Identifié en 2010 comme «nouvelle recrue» de l'islamisme radical toulousain, Mohamed Merah apparaît plus directement sur les radars de la DCRI après son arrestation, fin 2010, en Afghanistan. Fin 2011, au retour d'un voyage au Pakistan, il est interrogé par la DCRI.
Dans un document rédigé en décembre, la DCRI relevait «un comportement inquiétant». Les enquêteurs s'inquiétaient alors de «la double menace directe et indirecte des militants revenant des zones sensibles», dont Mohamed Merah. Indirecte car «ils peuvent susciter des vocations» et directe car «ils peuvent revenir avec pour instructions de créer des réseaux de soutien ou d'accueil logistiques ou de conduire des actions armées».
Après les tueries de Toulouse et de Montauban, l'ex-patron de la DCRI, Bernard Squarcini, avait pourtant soutenu que l'enquête menée alors par ses services avait conclu qu'il «n'y a(vait) rien. Pas d'activisme idéologique, pas de fréquentation de la mosquée». (afp)
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