Damas, 19 juillet : funérailles de Daoud Rajah, ministre de la Défense. Un attentat trop « gros » pour l'ASL ? Lundi, les médias syrie...
Damas, 19 juillet : funérailles de Daoud Rajah, ministre de la Défense. Un attentat trop « gros » pour l'ASL ?
Lundi, les médias syriens ont explicitement accusé les services secrets turcs d'être derrière l'attentat au conseil sécuritaire à Damas le 18 juillet, attentat qu a coûté la vie à quatre hauts responsables sécuritaires dont le ministre de la Défense Daoud Rajah et le vice-ministre – et beau-frère de Bachar – Assef Chawkat.
Arrestation d'un suspect
C'est évidemment une accusation grave, qui n'est pas formulée sans quelques raisons, sans quelques indices : la thèse la plus communément admise est pour l'heure celui d'un garde du corps d'une haute personnalité présente à la réunion, et qui se serait fait sauter avec les participants à la réunion. Mais une autre thèse dit que ce même garde du corps aurait pu fuir avant l'explosion de la bombe.
Mais les médias syriens font état de sources proches de la CIA qui disent qu' »un service de renseignement étranger » serait impliqué dans cet attentat. Selon la source, qui réfute la thèse, à vrai dire peu crédible et vite abandonnée, d'une voiture piégée, « il s'agit probablement d'une opération plus complexe exécutée par un service de renseignement bien infiltré et capable de mener une telle opération au coeur même de la sécurité nationale ».
Et la source citée notamment par l'édition française du bulletin d'informations de la télévision syrienne évoque « certains indices » plaidant en faveur de l'implication de la Turquie dans cette affaire.
Le 19 juillet, dès le lendemain de l'attentat et juste après sa rencontre avec Vladimir Poutine, le Premier ministre turc Erdogan avait assuré que son pays n'avait « rien à voir » avec cette bombe. Il est cependant avéré depuis des mois que l'actuel gouvernement turc a tout à voir avec l'ASL, qui a revendiqué l'attentat, lui offrant asile, subsides et aide militaire.
Les accusations syriennes n'ont pas été proférés sous le coup d'une légitime colère : le fond de l'affaire, c'est qu'un tel acte, visant une réunion très protégée de très hautes personnalités – après tout Bachar lui-même aurait pu être présent à ce conseil sécuritaire – n'a pu être mené à bien qu'avec des complicités – sans doute -, et l'aide – sûrement – d'une logistique sophistiquée, en termes de matériel et de renseignements, pas tout à fait à la portée des services spéciaux de l'ASL – si tant est qu'ils existent d'ailleurs.
Et puis, ce mardi 24 juillet, l'agence iranienne Fars rapporte que la police syrienne a arrêté une personne qui serrai lié à cet attentat. Fars s'appuie sur les déclarations du député syrien Mohammad Zahir Ghanoum : selon lui, le suspect arrêté travaillait au bâtiment des services de sécurité où la bombe a explosé, et faisait même partie de l'état-major de cette administration. À suivre.
Si jamais la piste turque s'avérait fondée, ce serait la confirmation ultime que ce pays est en guerre non déclarée avec la Syrie une guerre menée par terroristes interposés. La Syrie qui aussi en état de guerre tiède avec au minimum le Qatar et l'Arabie séoudite. Une guerre qui ne pourra être gagnée, aux moindres frais, qu'en écrasant l'ASL et autres bandes associées.
Source : info Syrie
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