L’incertitude demeure sur les causes de la mort d’un couple de Réunionnais et leur petite-fille, disparus vendredi dernier lors d’une trav...
L’incertitude demeure sur les causes de la mort d’un couple de Réunionnais et leur petite-fille, disparus vendredi dernier lors d’une traversée en kwassa entre Anjouan et Mohéli. Malgré les déclarations d’une petite survivante, la police locale privilégie la thèse du naufrage, alors qu’un passeur est toujours détenu et un autre recherché.
Naufrage mortel ou crime atroce ? L’incertitude semble toujours de mise après la disparition, vendredi dernier, d’un couple de retraités dionysiens d’origine comorienne et d’une de leurs deux petites-filles âgées de 10 et 12 ans, parties avec eux pour célébrer un grand mariage sur l’île voisine de Mohéli (notre édition d’hier).
PILOTE « EN CAVALE »
Selon des officiers de police anjouanais interrogés par le quotidien comorien Al-Watwan dans son édition d’hier, « aucun des éléments dont dispose la police pour le moment ne permet de parler de meurtre. » Les policiers évoquent pour l’instant la piste de « l’homicide involontaire », rappelant que « ces traversées en kwassa avec passagers sont interdites par la loi. » C’est ainsi que les fonctionnaires justifient la rétention policière d’un certain Mohamed Soufiane, dit Zama, soupçonné d’être l’un des passeurs.
L’homme aurait été appréhendé ce week-end alors qu’il se rendait à l’hôpital d’Anjouan, où il va être reconnu et désigné par l’une des petites-filles du couple de Dionysiens ayant survécu à l’épisode du kwassa. Un autre homme est en revanche toujours recherché : il s’agit du pilote du bateau, considéré comme « en cavale ».
Mais c’est l’identité même du passeur arrêté, ancien gendre d’Adolphe Naïlane, le grand-père décédé, qui alimente aussi les suspicions de crime contre le couple venu de la Réunion avec de l’argent liquide amené en cadeau à Mohéli, comme c’est la tradition pour un grand mariage.
Des suspicions entretenues, selon certaines sources, par le fait qu’Adolphe et sa femme auraient été retrouvés morts au large d’Anjouan par des pêcheurs, disant que les deux victimes étaient ligotées. Ce qui recouperait en partie le témoignage de la fillette rescapée.
Selon nos informations, l’enfant a raconté à ses proches et au personnel de l’hôpital d’Anjouan que « Zama » avait bien ligoté et jeté ses grands-parents et sa sœur dans une mer déchaînée, tandis qu’un autre passager recevait un coup de sabre. Elle-même devrait sa survie à un autre passager ayant sauté à l’eau avec elle, la ramenant jusqu’à la plage. Un récit à peine croyable, que la fillette a pourtant maintenu devant des proches à Mayotte, où elle a été rapatriée depuis. À la Réunion, où Adolphe Naïlane était connu pour s’être occupé de nombreuses années durant du carré musulman des cimetières de Saint-Denis, l’émotion est grande. Mais elle le dispute à l’incompréhension alors que circulent des informations contradictoires sur le drame qui s’est joué en mer le week-end dernier, entre Anjouan et Mohéli
S. G.
Source : Journal de la Réunion
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