Le Fmi exerce des fortes pressions sur le gouvernement comorien pour privatiser Comores Télécom. Il a mis en avant “un point d’achèvement...
Le Fmi exerce des fortes pressions sur le gouvernement comorien pour privatiser Comores Télécom. Il a mis en avant “un point d’achèvement“, comprenant le lancement de l’appel d’offre international avant la fin de l’année, pour effacer la dette comorienne dans le cadre de l’Initiative pays pauvre très endettés (Ippte). Et on comprend les efforts du gouvernement pour réussir le fameux “point d’achèvement“, devenu l’axe stratégique de la politique financière de l’État.
Mais comme on dit en pareil cas, il convient de garder la tête froide, de bien identifier les vrais intérêts à long termes du pays et ne pas se laisser manipuler. Car les pressions du Fmi et de la Banque mondiale sur notre pays ne sont pas d’aujourd’hui et les résultats ne sont guère probants. Rappelons-nous, il y a eu le Programme d’ajustement structurel (Pas) puis le programme de lutte contre la Pauvreté à travers le Dsrp. Aujourd’hui c’est l’Ippte. Jamais on n’a eu droit à un bilan comme par exemple quand on a changé le fusil d’épaule entre le Pas et le Dsrp.
Mieux ou pire en 2008, à l’occasion des soixante ans des institutions de Brettons Wood, aucun bilan n’a été présenté au monde sur leurs prescriptions aux pays pauvres. Les conseillers ne sont pas les payeurs, ils sont plutôt bien payés et bénéficient d’avantages conséquents. Les politiques initiées sous la pression du Fmi n’ont jusqu’ici pas sorti le pays de l’auberge! Alors il faut appeler les autorités du pays à plus de vigilance. On ne peut rien décider sur l’opérateur historique des télécoms comoriennes sans s’être au préalable doté d’un programme Tic à long terme, programme qui doit s’appuyer sur une restructuration du secteur des TIC comoriens.
On doit comprendre et mesurer le fait que les télécoms suscitent les convoitises puisque c’est un des rares secteurs porteurs en cette période de crise financière mondiale où on voit même des pays de la riche Europe crouler sous le poids de leurs dettes. Les opérateurs télécoms et autres sont à l’affut pour s’emparer de Comores Télécom et prospérer sans état d’âme. La restructuration devrait s’articuler autour des principaux acteurs du secteur : Anrtic, régulateur, sorte de gendarme du secteur, Comores Télécom recentré sur ses métiers de base : les infrastructures, les chemins des communications, fixe, mobile, internet. Sous cet angle, après la connexion du pays au câble Eassy, les principaux investissements lourds ont été réalisés, plus besoin de gros partenaire stratégique à 51%.
On peut ouvrir le capital tout en préservant l’indépendance du pays et assurer un minimum de ressources au budget de l’État; la plateforme internationale pourrait être construite à partir des acquis de Comores Télécom en la matière plus des privés, tout en prenant en compte les délicatesses liées à la souveraineté nationale; des fournisseurs de service : téléphone fixe, mobile, internet, télé, etc. Il en faut au moins trois. Ils peuvent être des privés à 51% ou plus. Ces fournisseurs seraient alors sur le même pied d’égalité puisqu’ils achèteraient tous à Comores Télécom de la bande passante et des plages de numéros à l’Anrtic.
L’État pourrait détenir des minorités de blocage dans leur capital qui devra être ouvert aux privés comoriens. La concurrence jouerait alors à bloc au bénéfice des utilisateurs comoriens. Il est possible de présenter cette nouvelle vision au Fmi, elle comporte de la privatisation ce qui va rassurer le Fmi et préserve les intérêts bien compris du pays.
Idriss Mohamed : alwatwan
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