Les autorités de transition à Madagascar ont reproché à une radio privée, Free FM, d'avoir diffusé le message d'un sous-officier ann...
Les autorités de transition à Madagascar ont reproché à une radio privée, Free FM, d'avoir diffusé le message d'un sous-officier annonçant un coup d'Etat dimanche 22 juillet après une mutinerie militaire, et a annoncé "des mesures".
Selon le ministère de la communication, qui n'en avait pas fait état auparavant, "lors de son émission du dimanche 22 juillet 2012 dans la matinée, la radio Free FM a fait intervenir sur ses ondes un individu se déclarant être un sous-officier de l'armée (...) qui a annoncé 'la dissolution des actuelles institutions de l'Etat et la mise en place d'un directoire militaire'".
Cette radio est "passible de poursuites judiciaires pour complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat pour avoir autorisé la diffusion sur ses ondes d'une prise de pouvoir (coup d'Etat) et de la formation d'un gouvernement fictif (directoire militaire), propagation de fausses nouvelles et incitation à la haine et à la révolte", a ajouté le ministère de la communication. "Des mesures allant dans ce sens vont être prises pour la défense de l'Etat de droit", a-t-il annoncé.
TROIS MORTS ET QUATRE BLESSÉS
Free FM est la principale radio d'opposition malgache. Elle critique régulièrement le gouvernement de transition et dénonce certains agissements et pratiques illégales qu'elle impute aux autorités. Elle est dirigée par Lalatiana Rakotondrazafy, qui a été proche d'Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de transition, mais lui reproche aujourd'hui de reproduire les mêmes erreurs que son prédécesseur, Marc Ravalomanana, renversé au début de 2009.
Madagascar, qui est plongée dans une longue crise politique depuis 2009, a connu de nouveaux troubles dimanche sur une base militaire proche de l'aéroport de la capitale, où des mutins aux revendications inconnues ont provoqué des affrontements, faisant au moins trois morts et quatre blessés. Vers 20 h 30 (19 h 30, heure française) l'armée a affirmé avoir la situation "sous contrôle" et le ministère des transports a annoncé la reprise des vols à l'aéroport international d'Antananarivo, tous annulés dimanche.
Depuis des mois, Lalatiana et sa radio Free FM sont dans le collimateur du gouvernement de transition, qui lui reproche notamment d'avoir fomenté des manifestations mouvementées à la fin de mai et l'accuse de diffamation.
Début mai, Lalatiana a été placée en garde à vue durant vingt-quatre heures, avec un autre journaliste. Fin 2008, à la suite de la fermeture de la chaîne de télévision Viva, Lalatiana avait créé l'émission de radio Anao ny fitenenana ("à vous la parole") avec trois autres journalistes, à l'époque très critiques envers le président Ravalomanana, renversé quelques semaines plus tard.
Source : lemonde.fr
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