Lettre des Indigné-e-s de Mayotte aux Députés Européens Madame la Députée, Monsieur le Député, Le 28 et 29 juin prochain, le Conseil Europ...
Lettre des Indigné-e-s de Mayotte aux Députés Européens
Madame la Députée, Monsieur le Député,
Le 28 et 29 juin prochain, le Conseil Européen va statuer sur l'éligibilité de l'île comorienne de Mayotte comme une Région Ultra Périphérique (RUP) de sa communauté. Cela fait 37 ans que l'Organisation des Nations Unis (ONU), la Ligue Arabe, l'Union Africaine (OUA) ainsi que de nombreux pays ont reconnu l'indépendance de l'Union des Comores et condamné régulièrement l'occupation illégale de l'île de Mayotte par la France. L'ONU a émis à ce jour plus de 20 résolutions attestant ces faits.
L'Europe soutiendra-t-elle le colonialisme français ?
En votant en faveur de ce nouveau statut pour Mayotte, vous soutenez un processus géopolitique qui déstabilise cette région, par la dangereuse balkanisation de l'archipel des Comores. La séparation impossible de ces populations et de ces îles, au nom d'une politique colonialiste d'un autre âge, est la source de beaucoup de souffrances constatées chez les habitants de Mayotte. Cette situation empire d'année en année depuis l'instauration du visa Balladur en 1995.
L'histoire a montré que ce type d'administration, pour des territoires culturellement et historiquement liés, est voué à l'échec. Rappelez-vous les conséquences de la construction du Mur de Berlin. Observez les terribles conséquences de la construction du Mur de Séparation entre Israël et les Territoires Occupés Palestiniens. Rappelez-vous le pourquoi de la création de l'Europe au lendemain de la 2ème guerre mondiale.
La politique colonialiste française dans cette région, visant à empêcher l'autonomisation et le développement de cet archipel n'est aujourd'hui un secret pour personne. Les faits suivants sont désormais reconnus par tous :
En 1975, lors du vote pour l'indépendance des Comores, la France a arraché Mayotte à ses 3 îles sœurs, au mépris des lois internationales qui imposent le respect de l'intégrité des frontières issues de la colonisation.
Le décompte des voix du référendum sur l'indépendance en 1975 n'a pas respecté le droit international (recommandant un cumul des voix des quatre îles et non une séparation île par île).
Le mercenaire Bob Denard a mené pendant plus de 15 ans et pour le compte de l'état français de nombreux coups d'état afin de déstabiliser l'état comorien, ceci en mettant en place des gouvernements corrompus et acquis à la politique coloniale française, se souciant peu de leurs concitoyens.
Les conséquences de cette politique à Mayotte sont désastreuses ; en voici quelques aspects que vous pourrez observer en venant sur le territoire :
Plus de 10 000 personnes sont mortes ou disparues dans le bras de mer entre Mayotte et Anjouan depuis l'instauration du visa Balladur en 1995.
De nombreuses familles sont déchirées, séparées par des reconduites à la frontière souvent arbitraires et dominées par la politique du chiffre (21 762 expulsions en 2011), laissant au moins 4 500 mineurs se débrouiller seuls pour survivre.
30% de la population serait en situation irrégulière, selon la loi française, entraînant une précarisation désastreuse et une dangereuse montée du communautarisme et du racisme.
Mayotte vit dans un climat de violence (montée de la délinquance et des agressions à la personne) et de répression policière quotidienne (rafles au mépris de la loi, contrôle au faciès, présence policière excessive) qui empire d'année en année.
Ces problématiques ne sont, hélas, pas relayées dans les journaux nationaux et internationaux. Qui se préoccupe des désastres causés par la colonisation française ?
Parmi tous les méfaits de cette politique, il en est un punissable par la Cour Pénale Internationale : Quotidiennement, des Comoriens sont reconduits à ce que le droit français nomme frontière, suite à l'instauration du visa Balladur. La France viole ainsi de nombreux textes de loi internationaux :
Le statut 7 D de la Cour Pénale Internationale qui qualifie de « crime contre l'humanité tout déplacement forcé de population à l'intérieur d'un même territoire »,
Le Protocole n° 4 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme par son article 2 (Liberté de circulation), article 3 (Interdiction de l'expulsion des nationaux) et article 4 (Interdiction des expulsions collectives d'étrangers),
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme par son article 13 (1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays) et son article 15 (1. Tout individu a droit à une nationalité. 2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité).
Soutiendrez-vous par votre vote cette politique préjudiciable aux équilibres d'une île, d'un pays et plus largement encore de toute une région ?
Vous trouverez en annexe la décision n° 49/18 de l'Assemblée générale des Nations Unies rappelant l'ensemble des résolutions à l'encontre de la France concernant l'île comorienne de Mayotte.
Souhaitant que ces informations éclairent les décisions que vos fonctions vous conduiront à prendre, nous vous prions, Madame, Monsieur, de bien vouloir agréer à nos salutations distinguées.
Le collectif des indigné-e-s de Mayotte
indignes976 ahU gmail.com Décision n° 49/18 Assemblée générale de l'ONU 49ème assemblée plénière, 28 novembre 1994
Source:bellaciao
Madame la Députée, Monsieur le Député,
Le 28 et 29 juin prochain, le Conseil Européen va statuer sur l'éligibilité de l'île comorienne de Mayotte comme une Région Ultra Périphérique (RUP) de sa communauté. Cela fait 37 ans que l'Organisation des Nations Unis (ONU), la Ligue Arabe, l'Union Africaine (OUA) ainsi que de nombreux pays ont reconnu l'indépendance de l'Union des Comores et condamné régulièrement l'occupation illégale de l'île de Mayotte par la France. L'ONU a émis à ce jour plus de 20 résolutions attestant ces faits.
L'Europe soutiendra-t-elle le colonialisme français ?
En votant en faveur de ce nouveau statut pour Mayotte, vous soutenez un processus géopolitique qui déstabilise cette région, par la dangereuse balkanisation de l'archipel des Comores. La séparation impossible de ces populations et de ces îles, au nom d'une politique colonialiste d'un autre âge, est la source de beaucoup de souffrances constatées chez les habitants de Mayotte. Cette situation empire d'année en année depuis l'instauration du visa Balladur en 1995.
L'histoire a montré que ce type d'administration, pour des territoires culturellement et historiquement liés, est voué à l'échec. Rappelez-vous les conséquences de la construction du Mur de Berlin. Observez les terribles conséquences de la construction du Mur de Séparation entre Israël et les Territoires Occupés Palestiniens. Rappelez-vous le pourquoi de la création de l'Europe au lendemain de la 2ème guerre mondiale.
La politique colonialiste française dans cette région, visant à empêcher l'autonomisation et le développement de cet archipel n'est aujourd'hui un secret pour personne. Les faits suivants sont désormais reconnus par tous :
En 1975, lors du vote pour l'indépendance des Comores, la France a arraché Mayotte à ses 3 îles sœurs, au mépris des lois internationales qui imposent le respect de l'intégrité des frontières issues de la colonisation.
Le décompte des voix du référendum sur l'indépendance en 1975 n'a pas respecté le droit international (recommandant un cumul des voix des quatre îles et non une séparation île par île).
Le mercenaire Bob Denard a mené pendant plus de 15 ans et pour le compte de l'état français de nombreux coups d'état afin de déstabiliser l'état comorien, ceci en mettant en place des gouvernements corrompus et acquis à la politique coloniale française, se souciant peu de leurs concitoyens.
Les conséquences de cette politique à Mayotte sont désastreuses ; en voici quelques aspects que vous pourrez observer en venant sur le territoire :
Plus de 10 000 personnes sont mortes ou disparues dans le bras de mer entre Mayotte et Anjouan depuis l'instauration du visa Balladur en 1995.
De nombreuses familles sont déchirées, séparées par des reconduites à la frontière souvent arbitraires et dominées par la politique du chiffre (21 762 expulsions en 2011), laissant au moins 4 500 mineurs se débrouiller seuls pour survivre.
30% de la population serait en situation irrégulière, selon la loi française, entraînant une précarisation désastreuse et une dangereuse montée du communautarisme et du racisme.
Mayotte vit dans un climat de violence (montée de la délinquance et des agressions à la personne) et de répression policière quotidienne (rafles au mépris de la loi, contrôle au faciès, présence policière excessive) qui empire d'année en année.
Ces problématiques ne sont, hélas, pas relayées dans les journaux nationaux et internationaux. Qui se préoccupe des désastres causés par la colonisation française ?
Parmi tous les méfaits de cette politique, il en est un punissable par la Cour Pénale Internationale : Quotidiennement, des Comoriens sont reconduits à ce que le droit français nomme frontière, suite à l'instauration du visa Balladur. La France viole ainsi de nombreux textes de loi internationaux :
Le statut 7 D de la Cour Pénale Internationale qui qualifie de « crime contre l'humanité tout déplacement forcé de population à l'intérieur d'un même territoire »,
Le Protocole n° 4 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme par son article 2 (Liberté de circulation), article 3 (Interdiction de l'expulsion des nationaux) et article 4 (Interdiction des expulsions collectives d'étrangers),
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme par son article 13 (1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays) et son article 15 (1. Tout individu a droit à une nationalité. 2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité).
Soutiendrez-vous par votre vote cette politique préjudiciable aux équilibres d'une île, d'un pays et plus largement encore de toute une région ?
Vous trouverez en annexe la décision n° 49/18 de l'Assemblée générale des Nations Unies rappelant l'ensemble des résolutions à l'encontre de la France concernant l'île comorienne de Mayotte.
Souhaitant que ces informations éclairent les décisions que vos fonctions vous conduiront à prendre, nous vous prions, Madame, Monsieur, de bien vouloir agréer à nos salutations distinguées.
Le collectif des indigné-e-s de Mayotte
indignes976 ahU gmail.com Décision n° 49/18 Assemblée générale de l'ONU 49ème assemblée plénière, 28 novembre 1994
Source:bellaciao