Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l'Union des Comores, à la 19ème Session Ordinaire de l'Assemblée des...
Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l'Union des Comores, à la 19ème Session Ordinaire de l'Assemblée des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union Africaine
Addis Abéba les 15 et 16 juillet 2012.
• Excellence Monsieur le Président de la Conférence de l'Union Africaine ;
• Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation ;
• Honorable assistance ;
• Mesdames et Messieurs ;
Voilà un peu plus d'une décennie, depuis que notre organisation continentale rénovée, déploie des efforts louables pour accélérer le processus d'intégration socio-économique du continent en vue du renforcement de l'unité et de la solidarité entre les pays et les peuples africains et afin de permettre à l'Afrique de mieux jouer le rôle qui lui revient dans l'économie mondiale.
Ainsi, le thème retenu pour notre Sommet d'aujourd'hui, « Promouvoir le commerce intra-africain » est donc parfaitement en phase avec cet objectif et s'avère plus pertinent, dans le contexte de crise économique et financier mondial actuel.
Toutefois, notre capacité à promouvoir le commerce intra-africain et plus généralement à relever les défis du développement et à gagner le pari du progrès et du bien-être des africains, est étroitement liée à notre détermination à établir et à maintenir la sécurité et de la stabilité dans nos pays respectifs.
En effet, il ne saurait y avoir ni commerce, ni progrès ni développement que dans un contexte de quiétude et de stabilité.
Or la paix et la sécurité restent, comme lors de nos précédentes rencontres, les points essentiels de l'ordre du jour de ce sommet car notre continent reste malheureusement en proie à de nombreux foyers de tensions et la situation sécuritaire du continent ne cesse d'être préoccupante.
Certes, nous devons relever pour nous en féliciter, les avancées réalisées en Afrique, notamment l'alternance pacifique à l'issue d'élections démocratiques au Sénégal et au Lesotho, les progrès réels notées en Somalie, aussi bien sur les fronts politiques que militaires.
Toutefois, nous ne pouvons ignorer que la tension entre le Soudan et le Soudan du Sud persiste et nous exhortons les deux parties à trouver une solution pacifique dans l'intérêt des deux pays.
Nous ne pouvons non plus ignorer que la mutinerie à l'Est de la République Démocratique du Congo est une actualité récente et que les crises nées des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Guinée-Bissau et au Mali avec ses prolongements dans la région du Sahel, n'ont toujours pas été totalement résolues.
Pour ce qui est du Mali, nous appuyons et approuvons le rapport qui nous a été fait et nous encourageons les efforts pour une normalisation de la situation politique dans ce pays frère.
Ainsi, nos efforts à doter tous nos peuples des attributs du développement durable, doivent aller de pair avec l'impératif de faire barrage au terrorisme qui gagne de plus en plus du terrain sur notre continent et à mettre fin aux conflits armées, aux rébellions et aux mutineries, ainsi qu'à toutes les tensions nées des politiques et institutionnelles qui minent de nombreux pays frères.
Concernant mon pays, comme qui vient de le démontrer le rapport qui vient de nous être présenté, les Comores connaissent un climat de paix et de stabilité depuis quelques années maintenant.
Les rapports entre le gouvernement central et les iles autonomes s'améliorent au fil des jours et ensemble nous nous attelons au développement des infrastructures pour un réel développement durable.
En effet, aujourd'hui, des routes, des écoles, des hôpitaux et des infrastructures sportives sont en construction.
Nous sommes, en outre, en train de chercher des solutions pérennes à la question des transports mais aussi et surtout à celle de l'énergie.
Mais tous ces efforts et tous les sacrifices que nous sommes en train de faire ne seront pas viables sans la restauration de l'intégrité territoriale de mon pays, avec le retour de Mayotte dans son giron naturel.
Ainsi, je voudrais saisir l'opportunité de m'exprimer devant cette auguste assemblée, pour condamner avec la plus grande fermeté la décision prise par l'Union Européenne d'accorder à l'Ile comorienne de Mayotte le statut de Région Ultra Périphérique.
J'exhorte notre honorable institution, l'Union africaine, qui s'est toujours battue en faveur de la paix, la stabilité et de l'unité de ses pays membres, de condamner, elle aussi, cette malheureuse décision qui viole l'intégrité territoriale de l'un de ses pays membres.
Il y va de la paix et la stabilité en Afrique, qui se voient compromises, par cette énième violation du droit international.
Je voudrais, pour conclure, Excellences Mesdames et Messieurs, exprimer mes remerciements et ceux de l'ensemble de ma délégation à l'endroit du peuple et du Gouvernement éthiopiens, pour les bonnes dispositions prises, pour rendre notre séjour agréable, comme à l'accoutumée, dans ce beau pays frère.
Je voudrais également remercier le Dr Jean Ping pour le travail accompli durant son mandat.
Je voudrais enfin exprimer mes félicitations à l'endroit de Madame Zuma pour son élection à la tête de la Commission de l'Union Africaine et lui formuler tous nos vœux de succès.
Je vous remercie.
Beit salam
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