La police a découvert une crèche clandestine qui accueillait des bébés âgés de 12 à 18 mois. Le lieu a été fermé et deux personnes ont été p...
La police a découvert une crèche clandestine qui accueillait des bébés âgés de 12 à 18 mois. Le lieu a été fermé et deux personnes ont été placées en garde à vue.
L'appartement qui était composé de lits, de transats et de couches posées à même le sol a été découvert par les policiers de la Sûreté départementale, assistés de membres de la Protection maternelle infantile (PMI), dans un immeuble du boulevard Franklin-Roosevelt, au sommet de la Canebière, l'artère la plus connue et la plus fréquentée de la cité phocéenne.
La perquisition était l'aboutissement de deux mois d'enquête menée par la Brigade du travail dissimulé. Les policiers avaient été alertés des activités illicites de cette crèche par une lettre anonyme adressée simultanément aux services sociaux et au commissariat du premier arrondissement.
La gérante, une ancienne infirmière de 59 ans, et une employée recrutaient les enfants en dehors de tout cadre légal, tant sur le plan de l'hygiène, de la sécurité, du personnel requis et sans le moindre agrément accordé par les autorités. Selon le quotidien «La Provence» qui rapporte l'affaire dans son édition de vendredi, le logement exigu, situé au rez-de-chaussée, disposait d'une pièce principale, d'une cuisine et d'une salle de bains, qui n'offraient aucun des équipements nécessaires pour le bien-être des enfants. Seule une cour intérieure garantissait un semblant d'ouverture à ce lieu surpeuplé.
17 euros par jour
Les parents devaient néanmoins débourser 17 euros par jour. La plupart d'entre eux étaient des intermittents du spectacle. Tous s'étaient heurtés jusque-là à des difficultés pour trouver une crèche pour leurs enfants. Cette affaire est l'illustration du manque criant de places de crèches municipales qui se pose à Marseille, renvoyant à un mode de garde plus coûteux, celui des assistantes maternelles, dans une ville en situation de paupérisation croissante où un résidant sur deux ne paie pas d'impôts. Au total, Marseille compte 2750 places de crèches municipales pour l'accueil annuel de 4000 enfants.
La gérante et sa complice ont été remises en liberté au terme de leur garde à vue, dans l'attente de nouveaux éléments, les investigations devant se poursuivre vendredi. Un rapport détaillé a été demandé au médecin de la Protection maternelle et infantile sur les conditions précises d'accueil des enfants dans cette crèche clandestine. Les deux suspects devraient ensuite être convoqués devant le tribunal pour s'y expliquer, précise-t-on de même source. Une procédure pour «travail dissimulé et mise en danger de la vie d'autrui» a été ouverte. Les parents seront tour à tour entendus. (ap)
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