Face à une Russie à qui l'Euro réussit bien, la Grèce et la République tchèque auront fort à faire. La Pologne, qui joue à domicile, a p...
Face à une Russie à qui l'Euro réussit bien, la Grèce et la République tchèque auront fort à faire. La Pologne, qui joue à domicile, a pour objectif de franchir les poules pour la première fois depuis 1986.
Le favori : la Russie. On a tous en mémoire le dernier Euro qui avait vu les Russes arriver en demi-finales en dominant les Pays-Bas. Depuis, c'est plus compliqué. L'équipe est très inconstante et a manqué le Mondial sud-africain et ni Archavine, ni Pavlyuchenko ne sont devenus les stars promises. Rentrés au pays cet hiver, ils mèneront l'attaque avec Pogrebnyak, qui est un des derniers joueurs expatriés. Voilà la force d'une équipe disciplinée collectivement et qui peut compter sur la fraîcheur d'un championnat national qui fait relâche pendant les trois mois d'hiver. Ses deux derniers déplacements en Slovaquie et au Danemark se sont d'ailleurs soldés par des victoires.
Son objectif officiel : démontrer qu'en Russie, on a du pétrole dans les clubs mais on a aussi des idées avec ses propres joueurs.
Son objectif officieux : faire plaisir à Vladimir Poutine.
Le joueur à surveiller : Pavel Pogrebnyak. Blessé en 2008, absent en 2010, l'attaquant joue sa première grande compétition internationale. L'occasion de découvrir au haut niveau un joueur capable de marquer 5 buts lors de ses trois premiers matches avec Fulham cette année. Sans contrat après sa pige en Angleterre, il a l'obligation de briller.
Le joueur à ne pas surveiller : Artem Dzyuba. Ce jeune (23 ans) attaquant d'1,96 m a grandement aidé le Spartak à se qualifier pour la prochaine Ligue des champions (2e du championnat). Mais face à l'armada offensive constituée d'Archavine, Pogrebnyak, Pavlyuchenko et Kerzhakov, Dzyuba sera surtout chargé du contrôle qualité du banc de touche. Et c'est bien dommage.
L'outsider : la Pologne. Depuis 30 ans, la Pologne navigue dans les eaux sombres du football mondial. Et si elle se réveillait ? L'équipe est jeune, habituée des grands championnats (17 joueurs de la liste évoluent à l'étranger). Son attaquant vedette, Lewandowski, affole les défenses de Bundesliga. Sa "recrue" française, Obraniak, a mené Bordeaux en Ligue Europa. Elle dispose d'un gardien de niveau international en la personne de Szczesny. Et elle joue à domicile. En février, ils ont résisté au Portugal en amical (0-0). De bon augure.
Son objectif officiel : réaliser son meilleur résultat en compétition officielle depuis 1986, c'est-à-dire... franchir la phase de poule.
Son objectif officieux : apprendre à crier sur Obraniak et Perquis en français.
Le joueur à surveiller : Jakub Blaszczykowski. Capitaine polonais et titulaire chez le Borussia Dortmund champion d'Allemagne, l'Euro devrait donner à Blaszczykowski la reconnaissance internationale qu'il mérite. Avec dix passes décisives cette année, celui qu'on appelle "le petit Figo" devrait assurer un bon quota de ballons de but à son compère de Dortmund, Lewandowski (et donner du fil à retordre aux commentateurs télé).
Le joueur à ne pas surveiller : Damien Perquis. Arrivé en sélection l'été dernier par le truchement d'origines maternelles, il a été mal accepté par les locaux - il a été qualifié d'"ordure française" par une ancien international. Vigile de la plus mauvaise défense de Ligue 1 avec Sochaux, il n'arrive pas à l'Euro en confiance. Il a également été blessé gravement en début d'année. La poisse.
Le trouble-fête : la Grèce. Il ne faut jamais écarter la Grèce des pronostics depuis sa victoire surprise en 2004, mais sans son mage Otto Rehhagel, l'équipe manque de grands joueurs... comme il y a huit ans, certes. Le Portugais Fernando Santos est parvenu à renouveler les cadres et peut s'appuyer sur les feux follets offensifs Ninis et Fetfatzidis, et sur le défenseur du Werder Brême, Socratis Papastathopoulos. Motif d'espoir, la Grèce a remporté sans défaite son groupe de qualifications, devant la Croatie et Israël, et n'a encaissé que 5 buts en 10 matches. Rebelote ?
Son objectif officiel : réaliser un remake du film Le Casse du siècle, sorti en 2004.
Son objectif officieux : trouver un club étranger pour les 12 joueurs évoluant dans un championnat grec horriblement endetté.
Le joueur à surveiller : Kyriakos Papadopoulos. A 20 ans, c'est une pièce importante de la vaillante défense grecque. Après être passé par toutes les sélections de jeunes, ce défenseur central a confirmé les espoirs placés en lui en s'imposant comme titulaire en sélection et à Schalke 04.
Le joueur à ne pas surveiller : Giorgios Samaras. Le grand attaquant au look christique sera titulaire et certainement responsable de l'indigence offensive grecque. En terme d'inefficacité, le garçon a de la bouteille : 7 buts en 50 sélections, et un ratio d'1 but tous les 6 matches depuis deux saisons... dans le championnat écossais.
La grosse cote : la République tchèque. Le printemps de Prague du football tchèque est révolu. La génération de l'Euro 1996 a laissé place à une équipe non qualifiée en 2010 et au parcours qualificatif laborieux : 4 victoires, 1 nul, 3 défaites, avec la pire attaque parmi les qualifiés. Avec 12 buts, et pas un joueur au-delà de 2 réalisations, le jeune et très critiqué sélectionneur, Michal Bilek, devra surtout se reposer sur sa star Petr Cech.
Son objectif officiel : être champion d'Europe en passant toujours par les tirs au but.
Son objectif officieux : marquer un but.
Le joueur à surveiller : Theodor Gebre Selassie. Né à Trebic d'un père éthiopien et d'une mère tchèque, il est le premier Noir à porter le maillot national (7 sélections). Ce défenseur latéral droit de 25 ans du Slovan Liberec sera l'étonnante inconnue de la compétition.
Le joueur à ne pas surveiller : Milan Baros. Passé par Liverpool et Lyon, l'attaquant reste un joueur qui ne réussit qu'en Turquie, plus connu pour son excès de vitesse à 275 km/h dans l'Ain que pour ses performances devant les filets. Ses deux dernières années sous le maillot tchèque : 7 matches, 2 buts.
LE SCÉNARIO ATTENDU
Après deux saisons sans temps mort à Dortmund, Lewandoski se blesse, la Pologne déprime, sauf les patrons de bar. La Russie bat la Pologne et les Tchèques sans difficulté grâce à des milieux qui courent partout et qui lancent des parpaings sur la tête des géants Pogrebnyak et Pavlyuchenko (2,78 m à eux deux). La Grèce se qualifie grâce à trois 0-0.
LE SCÉNARIO INATTENDU
La Grèce a oublié de jouer au football tandis que les nouvelles élections portent au pouvoir le parti néo-nazi. Pavlyuchenko et Archavine, fraîchement rentrés au pays après des expériences anglaises décevantes, sont en plein doute. La Pologne et la République tchèque créent la surprise en trouvant dans leur jeunesse une force. La Russie reconstruit le rideau de fer.
COMME ON SE RETROUVE...
Ça suffit, doivent se dire les Grecs. Comme en 2004 et en 2008, ils retrouvent les Russes en poule d'un Euro avec, dans les deux cas, une défaite au bout des 90 minutes (1-2 et 0-1). La première fois, Malafeev, Anyukov et Semchov étaient déjà sur le terrain côté russe, Katsouranis et Karagounis, côté grec. La Grèce ne l'a d'ailleurs emporté qu'une seule fois sur les 10 derniers matches face à la Russie et doit peut-être couvrir une malédiction liée à l'Euro : en éliminatoires pour la compétition de 1996, elle s'était inclinée deux fois.
CE QUI VA FAIRE PARLER
Touchés par la crise, seulement 3 000 à 5 000 supporters grecs sont attendus en Pologne. En revanche, la Fédération va bien, merci pour elle. Elle a même pu augmenter de 45 % la rémunération du sélectionneur Fernando Santos. "Il y a eu beaucoup de réactions. Mais je crois qu'une fédération a les moyens de verser un salaire annuel de 600 000 euros. Personne ne rappelle que nous avons économisé de l'argent sur le premier contrat de Santos. J'étais gêné du fait qu'il ne gagne que 450 000 euros l'an dernier " s'est défendu son président, Sophocles Pilavios. Les supporters apprécieront. Source : lemonde.fr
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