La ministre française du Droit des femmes veut rendre illégal le recours à des prostituées en France. Mais cette proposition, décriée par ce...
La ministre française du Droit des femmes veut rendre illégal le recours à des prostituées en France. Mais cette proposition, décriée par certains, n'est pour l'instant formulée dans aucun projet précis de loi.
«Mon objectif, comme le Parti socialiste, c'est de voir la prostitution disparaître. Je ne suis pas naïve, je sais que c'est un chantier de long terme», a expliqué Najat Vallaud-Belkacem, qui est aussi porte-parole du gouvernement. «Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et moi-même ne resterons pas inactifs sur cette question», a-t-elle ajouté, évoquant une pénalisation des clients.
Cette position exprimée dans le «Journal du dimanche» fait suite à une «résolution» parlementaire en ce sens adoptée sous l'ancien gouvernement de droite par les députés. Mais ce texte est sans portée contraignante.
«Sans aucun jugement moral, il s'agit de protéger l'immense majorité des prostituées, qui sont d'abord des victimes de violences de la part des réseaux, des proxénètes», a précisé Mme Vallaud- Belkacem. Ce débat ouvert depuis longtemps a été relancé en France ces derniers mois par le très fort développement de la prostitution de rue, alimenté par des réseaux étrangers.
Travail en périphérie
Les 18'000 à 20'000 prostituées que compterait le pays viennent désormais du monde entier, du fait d'une mondialisation croissante de l'activité. Elles travaillent le plus souvent en périphérie des grandes villes, dans des forêts ou dans de faux «salons de massage», selon la fondation Scelles dans un rapport en janvier.
Les «abolitionnistes» espèrent mettre à terme fin à cette activité en faisant de la prostitution un délit et en menaçant les clients de prison, peine déjà encourue si les prostituées sont mineures. Cette législation existe dans certains pays, comme aux Etats-Unis, où le prostitution est cependant très loin d'avoir disparu.
Les opposants à une pénalisation de l'activité de prostitution et au recours à la prostitution estiment que ce phénomène en lui-même, s'il constitue un commerce librement consenti entre majeurs, n'a pas à être interdit.
(ats)
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