Le président Ikililou Dhoinine a prononcé, samedi, le discours annuel sur l’état de l’Union depuis le palais présidentiel de Beit-Salam. ...
Pas de cohésion sociale sans justice
Ikililou, premier président a inauguré ce rituel constitutionnel, s’est réjoui du contexte politique du pays marqué, selon lui, par un apaisement et une harmonie dans la prise des décisions, dans le respect de l’autonomie des îles. C’est pour appuyer la cohésion sociale promise qu’il a promulgué la loi relative à la transparence des activités publiques, économique, financière et sociale, qu’il a mis en place la Commission de lutte contre la corruption et qu’une stratégie nationale de lutte contre la corruption a été adoptée. Ce chantier de la construction d’une justice sociale se poursuit par le “renforcement de l’appareil judiciaire de l’Etat avec la mise en place de la Cour suprême et de la Cour des Comptes. Au niveau économique et financier, à côté de la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques, le chef de l’Etat a mis en exergue “une évolution de l’activité économique dans un contexte favorable avec un taux d’inflation maîtrisé”. Sur les questions du développement, il a rappelé l’institution du Commissariat à la Diaspora qui constitue, a-t-il affirmé, “un levier économique important” ainsi que le suivi effectif de la Conférence de Doha.
Cap sur décembre
Dans la foulée, il a passé en revue la série de mesures accomplie ou en cours d’accomplissement dans le cadre du développement des mécanismes de stabilisation du système économique et financier du pays en citant, entre autres, la stratégie de réformes des Finances publiques qui intègre la vision du gouvernement pour le quinquennat, le Code des marchés publics, le code des investissements et le nouveau code général des impôts, le décret sur la réforme du trésor et de la comptabilité publique et le manuel des procédures de la gestion de la dette publique. Par ailleurs, la loi portant création de l’administration générale des impôts actuellement et celle sur les opérations financières “qui va permettre de moderniser la gestion des finances publiques” sont transmises à l’assemblée. L’objectif est, désormais, l’accession au point d’achèvement en décembre 2012 qui “va permettre” l’effacement de la dette extérieure que le président a qualifié de goulot d’étranglement.
Energie, transports et infrastructures
Dans le domaine de l’énergie, le Dr Ikililou a parlé des efforts menés pour trouver une solution “rapide“ et “durable“ à l’épineux problème de l’électricité. Quant au secteur des transports, autre domaine dans la turbulence, la recherche de solutions pérennes pour stabiliser durablement les transports inter-îles et internationaux serait en cours. “Nous sommes en plein négociations pour nous doter d’un appareil pour le transport aérien. Pour les transports maritimes, les travaux de construction du Terminal régional de ferry se poursuivent à Moroni et un bateau pour faciliter le transport inter-iles du carburant et des conteneurs sera bientôt dans les eaux comoriennes“, a-t-il affirmé.
Pour ce qui des infrastructures routières, “durant cette première année de ma mandature, plus de 136 km de routes sont en cours de construction ou de réhabilitation”, a soutenu le président et la projection a été faite de construire 100 kilomètres de routes par an durant les quatre ans à venir. Le chef de l’Etat n’a pas manqué de parler de l’emploi lequel un grand salon a “permis de se faire une idée sur le potentiel des ressources humaines du pays et les opportunités pour l’embauche et la création d’emplois”. Cependant, “plus de cinq cents emplois directs et indirects ont été créés dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche”.
“Pour un renforcement de l’action diplomatique”
Le chef de l’Etat, qui a réservé la fin de son discours aux questions diplomatiques, a insisté sur un nécessaire “renforcement” de l’action diplomatie du pays, condition, a-t-il précisé, pour notre pays d’atteindre ses objectifs de développement. Evoquant, dans la foulée, le contentieux entre les Comores et la France sur l’île comorienne de Mayotte, le chef de l’Etat a assuré que des “actions sont également mises en oeuvre, avec l’appui de certains pays amis, pour recouvrer notre intégrité territoriale, par la réintégration de l’île comorienne de Mayotte dans son ensemble naturel”. Toujours dans ce chapitre de l’intégrité territoriale, le chef de l’Etat a parlé des accords de délimitation de nos frontières avec la Tanzanie, le Mozambique et les Seychelles et les travaux de délimitation, en cours, avec Madagascar. “Nous avons encore un long chemin à parcourir pour sortir notre pays du sous-développement. Nous devons surtout veiller à la consolidation de la paix et de la stabilité de notre pays qui reste notre atout majeur. […] Personne ne pourra développer notre pays à notre place”, a conclu le chef de l’Etat.
Compte-rendu de Kamardine Soulé : alwatwan.net
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