Un adjoint de sécurité mouillé dans des falsifications de chèques dénonce des complicités en pleine audience du tribunal de Mamoudzou. Et ba...
Un adjoint de sécurité mouillé dans des falsifications de chèques dénonce des complicités en pleine audience du tribunal de Mamoudzou. Et balance des noms.
Une enquête va être menée au Commissariat © A.L./Malango |
Y.N. n’était pas un grand délinquant. Il aurait même pu être de l’autre côté de la barrière puisqu’il est en 2011 adjoint de sécurité au Commissariat de Mamoudzou, la préfecture de Mayotte, et se destine à être policier. Mais plusieurs de ses collègues se plaignent de sac fouillés, de chèques vierges qui disparaissent ou d’autres contrefaits, falsifiés. Puis, c’est le paiement en espèce d’une amende par un contrevenant qui se volatilise. Les onze victimes qui se portent partie civile, dont trois sont présentes, demandent essentiellement le remboursement des sommes dérobées, de 300 à 1.400 euros. Sans réclamer de dommages et intérêts.
Reconnaît-il les faits ? Oui, mais à cette question du président Jean-Pierre Rieux, il rajoute : « mais il y a eu des complicités ». « C’est à dire ? de la part d’autres policiers ? » s’enquiert le juge interloqué, « oui » répond fermement Y.N. qui répond par la même affirmative lorsqu’il lui est demandé s’il est bien conscient de la gravité des accusations portées. Il maintient même ! Devant un Jean-Pierre Rieux qui requiert toute l’attention de la greffière Evelyne Luciathe, afin que tout soit consigné, puis vérifiable. Et sur demande de la procureur Hélène Bigot, Y.N. donne des noms, cinq noms. Nous utiliserons des pseudo, tant les accusations peuvent être préjudiciables aux accusés du jour, car comme le disait le président Rieux « à l’attention de la salle », et fortement visés, les journalistes présents, « les accusations peuvent être vraies mais aussi fausses ! ».
Des victimes qui évoluent vers le statut de complice
Il met en cause Said, Soula et Luc (*) tous trois gardiens de la paix au Commissariat de Mamoudzou, et Patrick et Luc (*) en fonction à la Brigade de Sureté Urbaine (BSU). « Et en 48 heures de garde à vue, alors que je suis passée vous voir, vous n’avez pas pris la peine de parler !! » s’exclame Hélène Bigot qui se dit « secouée par ces révélations soudaines ». A ça, Y.N. répond que s’il endossait tout, ses complices lui auraient promis de parler à la procureur pour qu’il n’aille pas en détention provisoire : « ils m’ont dit avoir de l’influence sur vous »… laissant une Hélène Bigot s’étrangler, dans un mélange de sourires et d’offuscation !
« Cette affaire n’est pas en état d’être jugée ! » ponctuait Me Andjilani, conseil d’une partie des victimes, surtout que deux d’entre elles sont sur la liste des complices présumés de Y.N…. ! La procureur appuyait en demandant « de prendre le temps d’avoir un supplément d’information car les accusations sont gravissimes pour le Commissariat de Police ». Me Konde intervint alors pour rajouter que son client Y.N., « jeune policier et dernier arrivé du Commissariat, subit des pression pour avoir mis en cause des gradés. Je suis inquiet pour lui ». En effet, Y.N. décrit des appels téléphonique, des présences physiques à proximité de sa maison de ses présumés complices qui « selon mes voisins, m’espionnent. J’ai du déménager ».
Le président Rieux, qui jugeait aujourd’hui en collégialité, se concertait avec ses deux collègues Emanuel Planque et Guillaume Bourin : « une commission rogatoire va réentendre Y.N., puis une réquisition bancaire et des enquêtes téléphoniques permettront de vérifier ces dires ». L’affaire est renvoyée au 12 décembre.
(*) Prénoms d’emprunt donc
Source : Malango-actualité
Reconnaît-il les faits ? Oui, mais à cette question du président Jean-Pierre Rieux, il rajoute : « mais il y a eu des complicités ». « C’est à dire ? de la part d’autres policiers ? » s’enquiert le juge interloqué, « oui » répond fermement Y.N. qui répond par la même affirmative lorsqu’il lui est demandé s’il est bien conscient de la gravité des accusations portées. Il maintient même ! Devant un Jean-Pierre Rieux qui requiert toute l’attention de la greffière Evelyne Luciathe, afin que tout soit consigné, puis vérifiable. Et sur demande de la procureur Hélène Bigot, Y.N. donne des noms, cinq noms. Nous utiliserons des pseudo, tant les accusations peuvent être préjudiciables aux accusés du jour, car comme le disait le président Rieux « à l’attention de la salle », et fortement visés, les journalistes présents, « les accusations peuvent être vraies mais aussi fausses ! ».
Des victimes qui évoluent vers le statut de complice
Il met en cause Said, Soula et Luc (*) tous trois gardiens de la paix au Commissariat de Mamoudzou, et Patrick et Luc (*) en fonction à la Brigade de Sureté Urbaine (BSU). « Et en 48 heures de garde à vue, alors que je suis passée vous voir, vous n’avez pas pris la peine de parler !! » s’exclame Hélène Bigot qui se dit « secouée par ces révélations soudaines ». A ça, Y.N. répond que s’il endossait tout, ses complices lui auraient promis de parler à la procureur pour qu’il n’aille pas en détention provisoire : « ils m’ont dit avoir de l’influence sur vous »… laissant une Hélène Bigot s’étrangler, dans un mélange de sourires et d’offuscation !
« Cette affaire n’est pas en état d’être jugée ! » ponctuait Me Andjilani, conseil d’une partie des victimes, surtout que deux d’entre elles sont sur la liste des complices présumés de Y.N…. ! La procureur appuyait en demandant « de prendre le temps d’avoir un supplément d’information car les accusations sont gravissimes pour le Commissariat de Police ». Me Konde intervint alors pour rajouter que son client Y.N., « jeune policier et dernier arrivé du Commissariat, subit des pression pour avoir mis en cause des gradés. Je suis inquiet pour lui ». En effet, Y.N. décrit des appels téléphonique, des présences physiques à proximité de sa maison de ses présumés complices qui « selon mes voisins, m’espionnent. J’ai du déménager ».
Le président Rieux, qui jugeait aujourd’hui en collégialité, se concertait avec ses deux collègues Emanuel Planque et Guillaume Bourin : « une commission rogatoire va réentendre Y.N., puis une réquisition bancaire et des enquêtes téléphoniques permettront de vérifier ces dires ». L’affaire est renvoyée au 12 décembre.
(*) Prénoms d’emprunt donc
Source : Malango-actualité
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