BENTIU (Soudan du Sud) — Les deux Soudans, qu'ont opposés des décennies de sanglant conflit civil, n'ont jamais semblé aussi proches...
BENTIU (Soudan du Sud) — Les deux Soudans, qu'ont opposés des décennies de sanglant conflit civil, n'ont jamais semblé aussi proches d'une nouvelle guerre, alors que d'intenses combats se poursuivaient à leur frontière commune sur fond de déclarations bellicistes dans les deux capitales.
Le ministre soudanais des Affaires étrangères a admis mercredi que l'armée sud-soudanaise s'était emparée de Heglig, zone pétrolière revendiquée par les deux pays, et estimé que cette "incursion en profondeur" sur le territoire soudanais était "la plus grave depuis la sécession du Soudan du Sud", en juillet 2011.
"Cela affecte notre principale zone de production pétrolière", a souligné Rahma Mohammed Osmane au deuxième jour consécutif de combats entre les deux pays à leur frontière, affirmant que les troupes sud-soudanaises avaient pénétré de 70 km en territoire soudanais.
En devenant indépendant, le Sud a hérité des trois-quarts des réserves pétrolières du Soudan d'avant la sécession et Heglig représente une grande part de ce que le Nord produit encore.
Plus tôt mercredi, le Parlement soudanais avait décidé de suspendre les pourparlers avec Juba et de rappeler la délégation soudanaise participant à ces discussions à Addis Abeba, sous l'égide de l'Union africaine (UA).
Ces pourparlers avaient connu une avancée majeure en mars, avec l'annonce d'une visite historique début avril à Juba du président soudanais Omar el-Béchir pour un sommet avec son homologue sud-soudanais Salva Kiir, finalement annulée par des combats d'une ampleur sans précédent depuis la partition, les 26 et 27 mars, dans la même zone de Heglig.
Les députés soudanais ont aussi annoncé une "mobilisation" et une mise "en alerte" de la population.
Parallèlement, à Juba, le président de l'Assemblée nationale sud-soudanaise a lui aussi appelé les députés "à mobiliser la population" pour la préparer à un conflit avec le Nord, avertissant que "Khartoum pourrait chercher une vraie guerre".
L'armée sud-soudanaise (SPLA) avait déjà affirmé mercredi tenir Heglig, prise la veille à Khartoum.
"La SPLA tient ses positions à Heglig (...) il y a eu des bombardements toute la nuit" en territoire sud-soudanais, avait affirmé Mac Paul, vice-directeur des renseignements militaires sud-soudanais, à Bentiu, capitale de l'Etat sud-soudanais frontalier d'Unité.
Heglig avait été brièvement conquise le 26 mars par la SPLA - qui avait affirmé avoir contre-attaqué après l'entrée de troupes soudanaises sur son sol - avant d'être reprise le lendemain par l'armée de Khartoum.
Mardi, une journaliste de l'AFP qui se trouvait avec des troupes sud-soudanaises à Tashwin, village situé à une cinquantaine de km au nord de Bentiu et à l'est d'Heglig en zone frontalière, avait déjà entendu des tirs nourris d'artillerie lourde.
Selon elle, un bombardier soudanais avait survolé la zone tout l'après-midi, lâchant au moins une bombe à moins d'un km de l'endroit où elle se trouvait.
Dans le même temps, elle avait constaté d'importants mouvements de troupes sud-soudanaises près de la frontière, en direction de Heglig. Des mouvements similaires continuaient mercredi à Bentiu, en direction de la frontière, à une centaine de km plus au nord.
Les tensions subsistant entre les deux Etats depuis l'indépendance du Soudan du Sud, issue d'accords de paix signés en 2005, font craindre depuis plusieurs mois une nouvelle guerre entre les deux voisins.
L'Union africaine (UA) a fait part mercredi "de sa grave préoccupation face à l'escalade" à la frontière.
L'organisation a semblé affirmer qu'Heglig fait partie du territoire soudanais, évoquant "l'occupation de Heglig par les forces armées de la République du Soudan du Sud" et appelant "à leur retrait immédiat et inconditionnel".
Le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, le colonel Philip Aguer, a de son côté implicitement placé la zone en territoire sud-soudanais, dans des déclarations à l'AFP.
"Les combats continuent. Nous avons dépassé Heglig (...) nous approchons quasiment de la frontière avec la République du Soudan", a-t-il déclaré.
Depuis la partition, le pétrole reste une source de tension majeure entre les deux voisins: Juba et Khartoum se disputent des zones riches en brut et ne parviennent pas à s'entendre sur les frais de passage que le Sud doit payer pour exporter sa production via les oléoducs du Nord, dont il dépend.
Source : AFP
Le ministre soudanais des Affaires étrangères a admis mercredi que l'armée sud-soudanaise s'était emparée de Heglig, zone pétrolière revendiquée par les deux pays, et estimé que cette "incursion en profondeur" sur le territoire soudanais était "la plus grave depuis la sécession du Soudan du Sud", en juillet 2011.
"Cela affecte notre principale zone de production pétrolière", a souligné Rahma Mohammed Osmane au deuxième jour consécutif de combats entre les deux pays à leur frontière, affirmant que les troupes sud-soudanaises avaient pénétré de 70 km en territoire soudanais.
En devenant indépendant, le Sud a hérité des trois-quarts des réserves pétrolières du Soudan d'avant la sécession et Heglig représente une grande part de ce que le Nord produit encore.
Plus tôt mercredi, le Parlement soudanais avait décidé de suspendre les pourparlers avec Juba et de rappeler la délégation soudanaise participant à ces discussions à Addis Abeba, sous l'égide de l'Union africaine (UA).
Ces pourparlers avaient connu une avancée majeure en mars, avec l'annonce d'une visite historique début avril à Juba du président soudanais Omar el-Béchir pour un sommet avec son homologue sud-soudanais Salva Kiir, finalement annulée par des combats d'une ampleur sans précédent depuis la partition, les 26 et 27 mars, dans la même zone de Heglig.
Les députés soudanais ont aussi annoncé une "mobilisation" et une mise "en alerte" de la population.
Parallèlement, à Juba, le président de l'Assemblée nationale sud-soudanaise a lui aussi appelé les députés "à mobiliser la population" pour la préparer à un conflit avec le Nord, avertissant que "Khartoum pourrait chercher une vraie guerre".
L'armée sud-soudanaise (SPLA) avait déjà affirmé mercredi tenir Heglig, prise la veille à Khartoum.
"La SPLA tient ses positions à Heglig (...) il y a eu des bombardements toute la nuit" en territoire sud-soudanais, avait affirmé Mac Paul, vice-directeur des renseignements militaires sud-soudanais, à Bentiu, capitale de l'Etat sud-soudanais frontalier d'Unité.
Heglig avait été brièvement conquise le 26 mars par la SPLA - qui avait affirmé avoir contre-attaqué après l'entrée de troupes soudanaises sur son sol - avant d'être reprise le lendemain par l'armée de Khartoum.
Mardi, une journaliste de l'AFP qui se trouvait avec des troupes sud-soudanaises à Tashwin, village situé à une cinquantaine de km au nord de Bentiu et à l'est d'Heglig en zone frontalière, avait déjà entendu des tirs nourris d'artillerie lourde.
Selon elle, un bombardier soudanais avait survolé la zone tout l'après-midi, lâchant au moins une bombe à moins d'un km de l'endroit où elle se trouvait.
Dans le même temps, elle avait constaté d'importants mouvements de troupes sud-soudanaises près de la frontière, en direction de Heglig. Des mouvements similaires continuaient mercredi à Bentiu, en direction de la frontière, à une centaine de km plus au nord.
Les tensions subsistant entre les deux Etats depuis l'indépendance du Soudan du Sud, issue d'accords de paix signés en 2005, font craindre depuis plusieurs mois une nouvelle guerre entre les deux voisins.
L'Union africaine (UA) a fait part mercredi "de sa grave préoccupation face à l'escalade" à la frontière.
L'organisation a semblé affirmer qu'Heglig fait partie du territoire soudanais, évoquant "l'occupation de Heglig par les forces armées de la République du Soudan du Sud" et appelant "à leur retrait immédiat et inconditionnel".
Le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, le colonel Philip Aguer, a de son côté implicitement placé la zone en territoire sud-soudanais, dans des déclarations à l'AFP.
"Les combats continuent. Nous avons dépassé Heglig (...) nous approchons quasiment de la frontière avec la République du Soudan", a-t-il déclaré.
Depuis la partition, le pétrole reste une source de tension majeure entre les deux voisins: Juba et Khartoum se disputent des zones riches en brut et ne parviennent pas à s'entendre sur les frais de passage que le Sud doit payer pour exporter sa production via les oléoducs du Nord, dont il dépend.
Source : AFP
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