a Syndicats, patronat, consommateurs et autorités de Mayotte se sont retrouvés jeudi à l'Observatoire des prix pour la première fois de...
a
Syndicats, patronat, consommateurs et autorités de Mayotte se sont retrouvés jeudi à l'Observatoire des prix pour la première fois depuis la fin de la crise sociale contre la vie chère qui avait ébranlé l'île avec 44 jours de grève à l'automne dernier.
Aucun engagement n'a cependant été pris sur la prolongation de la baisse de prix de première nécessité au-delà de la date butoir du 1er avril. Cette modération des prix était le point clé de l'accord de fin de conflit signé le 20 décembre, mais n'était acté que pour trois mois. Lors de cette réunion à la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Diecte) à Mamoudzou, le cabinet d'expertise Syndex -- choisi par le syndicat Cisma-CFDT conformément à l'accord -- a présenté son étude sur les causes de la vie chère dans ce département de l'Océan indien, tout en déplorant le manque de données statistiques.
Cette "opacité" constitue, selon les experts, un véritable frein pour lutter efficacement contre la vie chère. Syndex fait état de bon nombre d'entreprises qui ne déposent pas encore - ou avec un grand retard ou encore de manière incomplète - leurs comptes au greffe du tribunal de commerce alors que la législation les y oblige. Le cabinet recommande la mise en oeuvre à Mayotte de certaines mesures préconisées par les Etats généraux de l'outre-mer de 2009 en matière de régulation des marchés. L'Autorité de la concurrence et l'Inspection générale des finances (IGF) devraient intervenir davantage à Mayotte afin d'analyser et renforcer la connaissance de l'organisation des marchés, indique le rapport Syndex.
Les auteurs du rapport estiment aussi que l'indice des prix à la consommation demeure un outil pertinent de suivi des prix. Ils insistent aussi, face aux incompréhensions légitimes de la population sur la progression des prix et notamment ceux de l'alimentation, sur un renforcement de la pédagogie et de la transparence autour de cet indice des prix. De plus, l'observatoire des marges semble être l'outil de régulation des prix le plus adapté, selon Syndex qui préconise son instauration à Mayotte pour les produits importés dans un premier temps et son extension aux autres produits et services dans un second temps. De manière plus large, le cabinet d'experts invite à repenser la politique de développement de Mayotte à travers l'outil fiscal et à poursuivre la politique de développement et de rattrapage de ce territoire devenu département il y a bientôt un an.
APOI
COMMENTAIRES