La commission nationale chargée de prévenir et de lutter contre la corruption (CNPLC) évoque «un blocage» à la justice au sujet des dossi...
La commission nationale chargée de prévenir et de lutter contre la corruption (CNPLC) évoque «un blocage» à la justice au sujet des dossiers déjà transmis. Plus d’une quarantaine de cas de corruption sont restés sans suite au tribunal de Moroni.
Le réaménagement opéré ces derniers jours au sein de l’appareil judiciaire permettra-t-il d’accélérer les procédures d’examen des dossiers de corruption ? Les membres de la commission anti-corruption le croient fort. «Nous avons fait un compte rendu de nos actions au chef de l’Etat. On n’est pas là pour juger les gens, on est là pour prévenir et lutter contre toute forme de corruption », a indiqué lundi le responsable des relations publiques de la CNPLC, Moissuli Mohamed, peu après une rencontre avec le président Ikililou Dhoinine.
La commission affirme que des gens (sans les nommer) veulent étouffer «cinq dossiers sensibles» déjà transmis à la justice. Elle dit ne pas comprendre pourquoi les autorités judiciaires continuent à jouer les prolongations. A ce jour, le parquet de Moroni, n’a ouvert aucune enquête sur un seul cas de corruption soumis par la Commission. Les responsables de la CNPLC n’ont pas souhaité dévoiler la liste de ces « dossiers sensibles », mais avouent que les affaires impliquent des hauts responsables qui pourraient probablement bénéficier d’une protection en haut lieu.
Le dossier flagrant de corruption connu jusqu’ici est celui relatif au détournement de plusieurs millions de francs comoriens à la police de l’air et des frontières (Paf). Aucune suite n’a été donnée jusqu’ici. «Il y a le signal fort du chef de l’Etat, nous avons fait le compte rendu, c’est lui qui devrait faire la suite », dit-on à la CNPLC. «La commission anti-corruption attend toujours le détachement d’une unité de police judiciaire et la formation des magistrats et des journalistes spécialisés dans la lutte contre la corruption», explique Moissuli Mohamed.
A noter que jusqu’à ce jour, aucune autorité publique n’a déclaré son patrimoine. La loi anti-corruption promulguée en juin 2011 a pourtant recommandé une déclaration du patrimoine des plus hautes autorités du pays et certaines catégories de fonctionnaires dans les trois mois qui suivent l’entrée en vigueur du texte.
A.S.KEMBA, Albalad