Public du Sakifo (Photo archives) Le rappeur français Orelsan participera à la 9ème édition du Sak...
Jérôme Galabert, directeur du festival Sakifo, et son équipe, n’avaient jusque là pas souhaité réagir à la polémique. C’est finalement ce vendredi que les organisateurs sont sortis de leur silence. Décrété persona non grata dans l’île par des associations de lutte contre les violences intrafamiliales, Orelsan sera bel et bien présent au Sakifo. « Nous avons fait le choix de le proposer dès le départ, il sera maintenu », a alors expliqué Jérôme Galabert.
Depuis qu’elle a été annoncée, la programmation d’Orelsan faisait polémique. En cause, l’une de ses chansons interprétée en 2009 et qui profère des propos violents à l’égard des femmes.
S’il ne nie pas ce texte violent, Jérôme Galabert a déploré que l’affaire soit ressortie à La Réunion, malgré les explications passées du chanteur. Il dit avoir constaté « l’émotion du collectif d’associations » qui, a-t-il précisé, « fait face à une réalité quotidienne extrêmement grave ». « Nous avons décidé de rester dans le dialogue potentiel avec ces associations », a-t-il ajouté. Selon l’expression de l’organisateur du Sakifo, « il faut sortir de cette polémique mais aller vers du pédagogique ».
Concernant un éventuel « coup de publicité », l’organisateur du Sakifo a répondu : « Nous n’avons pas démarré cette polémique, ni souhaité réagir plus tôt pour qu’elle s’arrête d’elle-même. Nous ne sommes pas en déficit de notoriété ».
Par ailleurs, le directeur du festival a également annoncé que, sur chaque billet acheté pour la soirée du dimanche 3 juin - date où est programmée Orelsan -, un euro sera réservé pour la constitution d’un fonds à destination de ces associations. Et ce, afin de les accompagner dans leurs démarches de lutte contre les violences intrafamiliales. « C’est une démarche personnelle sans arrière pensée », a tenu à préciser Jérôme Galabert.
Pour rappel, regroupées en collectif, les associations exigeaient à l’organisation la déprogrammation du rappeur, qui disent-elles, véhicule la violence et tient des propos « haineux et misogynes ». Elles demandaient aux collectivités concernées de retirer du montant de leur subvention « la totalité du coût du cachet, billets d’avion et hôtel du rappeur »
Les associations rappellent qu’à La Réunion, six femmes sont décédées suite à la violence de leur compagnon ou ancien compagnon l’an dernier, et appellent à « une prise de conscience urgente de l’importance des messages que les collectivités prennent la responsabilité de véhiculer dans la société ». Une pétition circule également dans l’île contre la programmation du rappeur.
À noter que c’est le mardi 20 mars que la Région tranchera sur le financement du Sakifo. Les élus de la commission permanente décideront du montant de subvention qu’ils alloueront au festival. Dans son édition de ce jeudi 15 mars 2012, le Quotidien indiquait que tous les scénarios étaient possibles. « Financement ou pas, financement total ou partiel. Il reviendra à l’ensemble des élus d’en décider », avait alors assuré Didier Robert, président du conseil régional. Pour sa part, Jérôme Galabert n’a pas souhaité « commenter à l’avance ». « C’est aux élus de faire leur choix, ce que je respecte », a-t-il conclu.
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