A 40 jours du scrutin, un sondage a relancé la campagne présidentielle en plaçant pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête des intenti...
A 40 jours du scrutin, un sondage a relancé la campagne présidentielle en plaçant pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête des intentions de vote au premier tour devant François Hollande, qui reste toutefois donné largement gagnant au second tour.
Selon cette enquête Ifop Fiducial pour Europe 1, Paris-Match et Public Sénat à paraître mardi et réalisée après le meeting de Villepinte dimanche, le président est crédité de 28,5% (+1,5%) contre 27% (-1,5%) à son rival socialiste. Au second tour, M. Hollande l'emporterait toujours haut la main avec 54,5% (-2) contre 45,5% (+2) à M. Sarkozy.
Derrière eux, la candidate du Front national Marine Le Pen, à qui il manquait encore lundi une dizaine de parrainages, obtiendrait 16% (-1) des voix, devant ceux du MoDem François Bayrou avec 13% (+0,5) et du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon à 10% (+1,5).
Réalisé depuis mai 2011, ce sondage réalisé toutes les deux semaines a jusque-là toujours placé François Hollande en tête du premier tour, avec un écart qui a atteint jusqu'à dix points (35% contre 25%) en octobre. Fin janvier, dans la foulée de son meeting du Bourget, le socialiste faisait encore la course en tête avec 31% contre 24,5%. L'écart entre les deux rivaux n'a cessé de décroître depuis, jusqu'au croisement actuel.
"C'est un tournant (...) mais un tournant nuancé puisqu'il marque la fin de ce qui était une exception sous la Ve République, à savoir un président sortant devancé au premier tour", a commenté pour l'AFP Frédéric Dabi (Ifop), "c'est un peu un retour à la normale".
Même si les spécialistes de l'opinion assurent généralement qu'un événement ne se traduit pas dans les sondages avant une semaine, M. Dabi a vu dans cette enquête "clairement un effet Villepinte". "Il marque la réussite, pour l'instant, de la stratégie de droitisation et d'assèchement de l'électorat du Front national suivie par Nicolas Sarkozy", a-t-il jugé, "jamais Marine Le Pen n'a été aussi basse dans notre sondage".
Entré en campagne le 15 février, le candidat Nicolas Sarkozy avait livré sa première grande prestation télévisée il y a une semaine sur France 2. En plus d'un mea culpa remarqué sur les écarts qui ont plombé sa popularité, il y avait dévoilé une série de propositions, notamment la création d'un impôt sur les bénéfices des grands groupes et la réduction par deux du nombre d'immigrés autorisés à entrer chaque année en France.
Fidèle à sa stratégie de rassembler toute la droite dès le premier tour, le chef de l'Etat a multiplié depuis les propositions destinées à séduire les électeurs du FN ou, plus largement, "la France du non" qui a voté contre la constitution européenne en 2005. Dimanche à Villepinte, il a ainsi exigé de l'Europe un renforcement des contrôles à ses frontières pour éviter que l'Europe ne devienne une "passoire" face à l'immigration clandestine.
Malgré le mouvement observé au premier tour, Nicolas Sarkozy n'a pas encore réussi à régler son "problème de 2e tour", selon Frédéric Dabi. "Cela illustre sa difficulté à obtenir de bons reports des électeurs qui votent pour François Bayrou et Marine Le Pen au premier tour", a-t-il analysé.
Même s'il demande à être confirmé par d'autres enquêtes, ce sondage a redonné du baume au coeur à l'entourage du président. "Nous voulons clairement virer en tête au premier tour. Cela permet de créer une dynamique, un choc psychologique", insiste un responsable de son état-major de campagne, "le deuxième tour sera une autre élection".
"C'est la campagne qui va réserver les plus grandes surprises depuis des décennies", avait lui-même pronostiqué Nicolas Sarkozy vendredi à Nice.
COMMENTAIRES