Mme PARIKHAN SHAWKY (Iraq) a déclaré que, conformément à la Constitution iraquienne de 2005 et aux principes d’égalité, les efforts de son gouvernement avaient visé l’égalité et l’autonomisation des femmes. Le Gouvernement iraquien a notamment fait de sa priorité l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes rurales et le déploiement d’efforts en vue d’accroître leurs compétences, a-t-elle expliqué. Elle a souligné qu’une Division des femmes rurales avait été créée au sein du Ministère de l’agriculture et que des programmes de sensibilisation avaient été mis sur pied. Divers ateliers ont ainsi abordé des questions environnementales, la production agricole, les soins de santé, les nouvelles technologies et l’environnement, ainsi que les maladies transmissibles des animaux à l’homme. Mme Shawky a ajouté que le plan de développement national, en vigueur jusqu’en 2014, accordait aussi une attention particulière à l’accès à l’eau, en particulier pour les femmes rurales.
Mme TRAN BICH LOAN (Viet Nam) a indiqué que dans son pays, les femmes rurales représentent 50,5% de la force de travail rurale, dont 68% dans le domaine de l’agriculture. Le Viet Nam s’est doté d’une Stratégie nationale pour l’égalité entre les sexes pour la période 2011-2015, ainsi que d’un projet pour la formation professionnelle des travailleurs ruraux. L’accès des femmes rurales aux crédits a été amélioré, notamment pour les femmes vivant dans des zones reculées. Mme Loan a précisé que plus de 83% des ménages pauvres ayant obtenu un crédit auprès de la Banque de politique sociale du Viet Nam étaient dirigés par des femmes. De plus, entre 2006 et 2010, plus de 800 000 ménages ont réussi à échapper à la pauvreté, et l’éducation des femmes et des fillettes bénéficie d’une attention accrue. La représentante a cependant indiqué que les femmes rurales continuent de confronter d’importants défis, notamment en ce qui concerne leur participation aux affaires communales et au processus de prise de décisions.
M. PALITHA T.B. KOHONA (Sri Lanka) a estimé que la communauté internationale devait réaffirmer son engagement fort envers les femmes et les filles des zones rurales. Il a rappelé les contraintes qui pèsent sur elles à travers le monde, y compris dans son pays. Il a ensuite cité plusieurs réformes entreprises par le Gouvernement du Sri Lanka en vue d’améliorer leurs conditions de vie, des réformes qui se sont notamment attaquées de front à la mortalité infantile et maternelle, à l’alphabétisation et aux investissements dans les infrastructures et l’agriculture, a-t-il souligné. Cela a permis notamment une baisse de la mortalité, ainsi que des hausses dans la proportion du nombre de femmes qui ont appris à lire et à écrire et jouissent d’une éducation, a-t-il poursuivi, ajoutant que le Sri Lanka se place, dans ces domaines, parmi les pays les plus avancés d’Asie.
Mme SOFIA BORGES (Timor-Leste) a indiqué que 70% des femmes handicapées du Timor-Leste étaient originaires de zones rurales. Elle a dit espérer que la Conférence Rio+20 sera l’occasion de mettre l’accent sur le rôle des femmes dans le développement durable. La représentante a souligné l’importance de « transversaliser » toutes les politiques pertinentes et d’accorder une pleine participation aux femmes dans les secteurs politique et économique de la société. Elle a ensuite fait savoir que son pays venait d’adopter une loi des quotas pour assurer une bonne représentation des femmes au Parlement. Le Timor-Leste dispose également d’un plan d’action national pour combattre la violence domestique, et une résolution sur la budgétisation sexospécifique a été approuvée par le Parlement, a indiqué Mme Borges.
Mme ALSALEH (République arabe syrienne) a regretté que les différents rapports présentés par le Secrétaire général au cours de cette session de la Commission de la condition de la femme ne mentionnent jamais les défis auxquels font face les femmes rurales dans le Golan syrien occupé par Israël. Elle a souligné que sa délégation avait, à plusieurs reprises, transmis des informations importantes à ce sujet au Secrétaire général. Cette occupation impose un fardeau économique à ces femmes et en font une couche sociale des plus défavorisées de la population, a-t-elle ajouté. Elle a ensuite cité plusieurs programmes lancés par le Gouvernement syrien afin d’encourager la présence des femmes dans les processus de prise de décisions, et notamment à leur donner la possibilité d’accéder aux fonctions supérieures du pouvoir.
Mme AHMAD (Libye) a indiqué que la promotion de l’éducation des femmes était essentielle pour aider les femmes à faire valoir leurs droits et les aider à intégrer le marché du travail. Elle a indiqué que de nombreuses femmes libyennes n’étaient pas conscientes de leurs droits à cause de différentes coutumes traditionnelles qui ne reconnaissent pas le rôle complémentaire que jouent les femmes au sein des foyers. Elle a évoqué les récents événements qu’a connus son pays et a dit espérer que les femmes libyennes revendiqueront leur pleine participation au processus de prise de décisions, en rejetant notamment toute loi qui chercherait à marginaliser leur rôle au sein de la société. La représentante a ensuite déploré la marginalisation des femmes rurales, évoquant notamment la difficulté de leurs accès au crédit et à la propriété foncière.
M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a fait remarquer que les deux tiers de la population de son pays vivent dans des zones rurales et que la moitié de cette population est composée de femmes. Il s’est félicité du fait que les femmes occupent à présent 33% des sièges de l’Assemblée constitutive du Népal. Il a également exposé différents programmes initiés par son gouvernement en faveur de l’éducation, de la santé, du développement des compétences techniques et de l’accès à la propriété, avec pour cibles les femmes rurales et le renforcement de leur autonomie. Il a fait remarquer que la coopération avec la société civile, ainsi que des programmes de microcrédit, avaient grandement permis de contribuer aux efforts d’autonomisation des communautés. Il a ensuite cité plusieurs mesures prises par le Gouvernement népalais, qui sont centrées sur la lutte contre la violence domestique, ainsi que sur la lutte contre la traite des personnes. M. Acharya a réaffirmé les engagements de sa délégation en faveur des engagements de Beijing, ainsi que le rôle des femmes dans la construction de la paix et d’un monde stable et démocratique.
Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas) a indiqué que 15% de la population des Bahamas vivaient dans des communautés rurales et a indiqué que suite à la migration des jeunes, les personnes âgées et les femmes jouaient un rôle important dans ces communautés. Elle a évoqué les activités de la Corporation des Bahamas pour l’agriculture et l’industrie, qui a récemment appuyé deux jeunes femmes qui ont choisi de quitter la capitale pour s’établir dans la communauté de Family Island pour créer une entreprise dans le domaine de la culture des agrumes. Mme Bethel a également indiqué que les femmes rurales avaient accès à des programmes de formation dans le domaine de la fabrication de souvenirs. Plus de 3 000 femmes ont été formées à ce jour, a-t-elle précisé. La représentante a ensuite parlé des défis structurels que connaissent les Bahamas à cause de leur géographie. Le Gouvernement a donc lancé plusieurs projets de renforcement des infrastructures, notamment dans les domaines de l’éducation, des transports, de l’énergie et des services. Cependant, a-t-elle déploré, des contraintes d’ordre budgétaire et les doubles emplois entravent souvent la bonne mise en œuvre des politiques gouvernementales.
M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a fait observer que traiter de façon appropriée et approfondie de la situation des femmes rurales est une question liée aux droits de l’homme et à la justice. Il a rappelé que les indicateurs sur la disparité entre hommes et femmes, ainsi que ceux sur la violence sexiste, la mortalité maternelle ou les mariages forcés étaient bien pires dans les zones rurales. Or, les femmes rurales possèdent des connaissances importantes en matière de sécurité alimentaire, a-t-il précisé, appelant les États Membres à se faire l’écho de leur voix lors de la Conférence pour le développement durable de Rio+20. Il a également plaidé pour une distribution équitable des ressources entre hommes et femmes et un accès équitable à l’éducation, ainsi qu’aux services de soins. À cet égard, il a souligné que l’une des priorités de la Présidente du Costa Rica avait été de créer un réseau de structures de soins maternels et infantiles privés et publics.
M. HERMÉNÉGILDE NIYONZIMA (Burundi) a indiqué que son gouvernement avait lancé un Plan sectoriel de développement de l’éducation et de la formation pour la période 2006-2015 et que 2 500 écoles ont été construites en zone rurale. Il a précisé que 90% de la population du Burundi vivent de l’agriculture et que 5,2% de la population active féminine évoluent dans le secteur agricole. Il a indiqué que le Gouvernement compte initier une politique de crédit au niveau de la microfinance et d’autres types de financement innovateurs. Il a parlé de la vision « Burundi 2025 », qui est une politique volontariste de promotion de la femme. Il a expliqué que pour opérationnaliser cette vision, le Burundi venait de se doter d’un document de deuxième génération de « Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté ». Pour soutenir les femmes rurales, le représentant a dit que le Burundi a mis l’accent sur l’importance de la mise en place d’un dispositif efficace de services financiers, sur la formation des filles et des femmes dans des métiers non traditionnels et sur la promotion du partenariat chez les femmes rurales et entrepreneures.
M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a souligné que 62% de la population de son pays sont composés de peuples autochtones tandis que les femmes vivant en zones rurales représentent plus de 50% de cette population. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, le Gouvernement a garanti l’accès à la propriété et l’accès aux marchés de semences. Une nouvelle loi sur l’éducation prévoit un accès à des bourses universitaires pour les jeunes femmes autochtones. Il a précisé que des programmes de semences et de citoyenneté avaient aussi permis un accès à la terre et aux capitaux dans tout le pays. Plus de 724 000 familles ont maintenant un titre de propriété foncier et, en cas de mariage, le nom de la femme apparaît sur ce titre de propriété afin de lui en garantir l’héritage, a-t-il ajouté.
M. MOSES RUGEMA (Rwanda) a indiqué que le Gouvernement rwandais s’était engagé à garantir l’égalité hommes-femmes, et que les instruments destinés à cet effet sont en train d’être mis en œuvre. Il a expliqué que le secteur agricole du pays générait 37% du PIB du Rwanda et assurait un emploi à de nombreuses femmes. Le Gouvernement entend veiller à l’accès égal à la terre et il existe des programmes pour faciliter l’accès aux crédits des foyers ruraux. L’achat des semences et des engrais est subventionné par le Gouvernement et ce dernier accorde également une attention particulière à l’accès des femmes entrepreneures aux crédits, a-t-il fait savoir. M. Rugema a cependant indiqué que des défis persistaient du fait du manque d’accès aux bonnes techniques d’exploitation agricole.
Mme DIANNE WILLMAN, Conseillère auprès de la Mission d’observation du Saint-Siège, a observé que la migration des campagnes vers les villes était souvent la seule option pour de nombreuses femmes rurales. Cet exode rural peut ouvrir de véritables perspectives pour certaines ou au contraire en rendre d’autres victimes d’exploitation et d’abus du fait de leur statut de migrantes. La représentante a de plus observé que ces défis entravaient la capacité de ces femmes à s’occuper de leurs enfants et de leur famille. Cette négligence des enfants nés et « non nés » ainsi que des familles a des conséquences importantes, a-t-elle notamment averti. Mme Willman a ensuite mis l’accent sur l’importance de l’éducation et de la formation, pour souligner ensuite que la coopération et l’implication des hommes étaient essentielles à toute approche visant l’amélioration de la condition féminine centrée sur la valorisation de l’être humain.
Mme KAMALA CHANDRAKIRANA, Groupe de travail sur la discrimination contre les femmes dans le droit et la pratique, a indiqué que depuis le 1er mai 2011, les membres du Groupe de travail s’étaient réunis à trois reprises et qu’ils avaient lancé une étude sur le moyen de coopérer avec les États pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes. Le Groupe se rendra sur le terrain deux à trois fois par an pour collecter des informations et examinera par ailleurs la situation des femmes en période de transition politique, a dit Mme Chandrakirana. Elle a indiqué qu’une mission avait été récemment effectuée au Maroc au cours de laquelle les membres du Groupe de travail ont pu s’entretenir avec les dirigeantes rurales. La représentante a ensuite fait savoir qu’en 2013, une attention particulière sera accordée aux efforts faits dans le contexte de la crise économique actuelle.
Mme ANNE CHRISTENSEN (Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge), a estimé qu’il fallait s’assurer que l’égalité des sexes demeure au centre des engagements de développement durable, à l’heure où la communauté internationale prépare Rio+20 et l’après-2015. Elle a estimé que l’un des plus grands défis posés à la communauté internationale résidait dans le domaine de la santé, où une attention particulière doit être portée aux plus vulnérables, c’est-à-dire aux femmes et aux enfants. Les femmes, les mères, les adolescentes et les filles sont encore trop souvent victimes de discriminations et stigmatisées dans l’accès aux soins de base, a-t-elle expliqué. Elle a souligné que les 187 membres de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge travaillaient à la réduction de ces inégalités en matière de soins. Elle a noté que le travail avec des volontaires, hommes et femmes, pouvait sensibiliser à cette question sur le terrain. Elle a cité, à titre d’exemple de bonnes pratiques, un programme sanitaire public communautaire mené en ce moment par les Îles Salomon. Mme Christensen s’est ensuite félicitée de l’initiative prise par le Japon, qui présentera cette année un projet de résolution centré sur les femmes et leur rôle dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles. Elle a souligné que, statistiquement, les femmes et les enfants couraient 14 fois plus que les hommes le risque de mourir à la suite d’une catastrophe naturelle. Dans ce contexte, elle a considéré que la communauté internationale devait s’assurer que les femmes participent au processus de prise de décisions dans la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles, non seulement en tant que bénéficiaires, mais aussi en tant que participantes à ces processus, a-t-elle insisté. Elle a ensuite invité les États à approfondir leur coopération avec les acteurs humanitaires et de développement.
Mme MARIA DEL ROCIÓ GARCIA GAYTÁN, Présidente de la Commission interaméricaine pour les femmes de l’Organisation des États américains (OEA), a indiqué que la prochaine session de l’Assemblée générale de l’OEA, qui se déroulera au mois de juin à Cochabamba, en Bolivie, sera consacrée à « la sécurité alimentaire en souveraineté ». À l’instar du rapport du Secrétaire général, elle a insisté sur la nécessité d’assurer la sexospécificité des politiques de développement agricole, d’améliorer les conditions de transport des femmes rurales, et d’aider ces dernières à obtenir des titres fonciers et à avoir accès aux ressources naturelles et à des services de financement.
Mme FIAMMA ARDITI MANZO (Ordre souverain de Malte) a dénoncé le fait que 99% des décès maternels se produisaient dans les pays en développement. Elle a indiqué que l’Ordre souverain de Malte avait récemment ouvert une clinique néonatale et prénatale dans une zone rurale du Pakistan, et qu’il dirige également de nombreuses cliniques pour les mères et les enfants dans des régions appauvries d’Haïti, du Mexique, du Congo et du Soudan du Sud, entre autres. Un projet de protection des mères et des enfants existe également à Bab Toumah et à Damas, en Syrie et les victimes de violence sexuelle en République démocratique du Congo ont accès aux services d’appui psychologique et médical de l’Ordre. La représentante a ensuite passé en revue différents projets de formation professionnelle créés par l’Ordre de Malte au Viet Nam, en Namibie et au Soudan du Sud.
Mme MENSAH-WILLIAMS (Union interparlementaire (UIP) a présenté les conclusions de la réunion parlementaire annuelle de l’UIP, qui a eu lieu la semaine dernière. Elle a souligné que celle-ci s’était concentrée sur deux questions: l’autonomisation des femmes rurales, d’une part, et d’autre part, leur participation à la vie parlementaire locale. Cette réunion a réaffirmé que les femmes en zones rurales jouent un rôle charnière dans le développement et a noté que des lois et des pratiques discriminatoires limitent leur accès aux terres, aux crédits et aux autres actifs importants, a-t-elle rappelé. Dans ce contexte, les membres de l’UIP ont considéré que les gouvernements devaient s’assurer que les lois nationales respectent les instruments internationaux, comme la CEDAW, en la matière. Rappelant également que les femmes rurales ne constituent pas un groupe homogène, l’UIP a réaffirmé la nécessité de disposer des données précises et ventilées sur leurs diverses situations. « Sans une idée précise de la réalité sur le terrain, nous risquons de mettre en place des stratégies et des politiques qui ne satisferont pas les femmes rurales », a déclaré la représentante de l’UIP. Entre autres priorités, elle a encore noté que l’Union interparlementaire avait mis l’accent sur la participation des femmes rurales aux gouvernements locaux et que ses membres s’étaient dits favorables à l’adoption de quotas en la matière. Elle a aussi mis l’accent sur le rôle des partis dans l’inclusion des femmes sur les listes électorales, en particulier dans les districts ruraux.
Mme SOLOMON (Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué que la migration pouvait rendre les femmes rurales soit plus autonomes, suite par exemple à la migration de leur conjoint ou au contraire plus vulnérables. Elle a observé que les contributions financières des femmes migrantes étaient significatives. Par ailleurs, dans les pays où la liberté de mouvement des femmes est limitée, le fait même de migrer est autonomisant. La représentante a donc estimé qu’aucun effort ne devait être épargné pour optimiser les effets positifs de la migration volontaire des femmes. La représentante a cependant observé que les femmes rurales devenaient souvent plus vulnérables en cas de migration de leur conjoint. Leur charge de travail augmente et leurs perspectives économiques deviennent limitées du fait de l’absence des hommes, les rendant alors susceptibles de sombrer dans la pauvreté et fortement dépendantes à l’égard des renvois de fonds de leur époux.
La représentant a insisté sur l’importance pour les femmes rurales migrantes d’avoir accès à l’information, observant qu’elles pouvaient devenir victimes d’agences non réglementées ou plus susceptibles de se lancer dans des mariages transnationaux. De nombreuses jeunes femmes épousent un conjoint étranger sans savoir grand-chose sur lui, et ce manque d’information peut avoir des conséquences dramatiques sur leur avenir, a-t-elle notamment indiqué. Elle a, par ailleurs, observé que l’accès limité des femmes rurales aux ressources productives entravait leur capacité à épargner et à investir les envois de fonds qu’elles reçoivent. Des conseils ciblés en matière de finances s’imposent, a-t-elle notamment estimé. La représentante de l’OIM a aussi constaté que du fait des changements climatiques et des difficultés croissantes en matière d’approvisionnement en eau, la charge de travail des femmes travaillant dans l’agriculture de subsistance augmentera.
M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a indiqué que différentes initiatives avaient été mises en place pour appuyer les femmes rurales du pays, lesquelles mettent notamment l’accent sur la parité. Trinité-et-Tobago va collecter des données ventilées par sexe sur la propriété foncière et le Gouvernement a pu réduire la vulnérabilité des femmes à la violence conjugale, en zone rurale notamment, s’est-il félicité. Le représentant a également parlé des programmes de formation professionnelle et entrepreneuriale du pays, pour ensuite évoquer les défis considérables que connaissent les femmes rurales chefs de famille. Des services de soins de santé mobiles sont disponibles, de même que des services d’éducation et de formation. Un réseau d’ONG appuie, par ailleurs, les associations de femmes locales, a-t-il indiqué.
Mme WADOUDA BADRAN (Ligue des États arabes) a souligné le caractère spécial de cette session de la Commission, alors que « la femme arabe a participé de façon fondamentale et efficace aux transformations du monde arabe », a-t-elle dit. Elle a expliqué que la Ligue arabe avait adopté un projet de rapport sur la situation des femmes dans les États qui ont connu des changements récents et que cet examen avait abouti à la création d’une organisation de la femme chargée de la coordination des efforts de promotion des femmes. Cette organisation prévoit une stratégie régionale, qui comprend également une stratégie pour la jeunesse et une stratégie pour la femme, la sécurité et la paix conformément à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, a-t-elle souligné. Elle a noté que cette organisation coopérait avec plusieurs autres organisations régionales pour établir, entre autres, une stratégie de lutte contre l’analphabétisme et en faveur de la formation professionnelle. Parmi ces institutions, elle a notamment cité l’Organisation arabe pour la culture, l’éducation et les sciences.
Mme LITHA MUSYIMI-OGANA (Union africaine) a indiqué que les femmes rurales représentaient plus de 50% de la population rurale de l’Afrique. Elle a ensuite déploré le peu de progrès réalisés pour leur permettre de vivre une vie sans pauvreté, sans faim et débarassée des maux du sous-développement. Elle a indiqué que la célébration, le 15 octobre 2010, de la Journée internationale de la femme rurale avait été l’occasion de lancer la Décennie de la femme africaine 2010-2020, et a précisé qu’en 2012, la Décennie accorderait une attention particulière à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. Un dialogue ministériel sur ce thème a également eu lieu le 3 mars, auquel ont participé les ministres du genre, des affaires féminines et des femmes rurales.
Mme Musyimi-Ogana a ensuite fait savoir qu’en 2011, la Commission de l’Union africaine avait reçu 105 propositions de projets ruraux sur la santé maternelle et que la moitié d’entre eux avaient obtenu un financement. Un appel semblable sera lancé sur le thème de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en 2012, a-t-elle ajouté.
Mme.CHERYL MORDEN (Fonds international de développement agricole (FIDA) a passé en revue différentes initiatives lancées par cette agence pour sensibiliser les communautés rurales à l’importance de la parité, notamment dans l’est du Soudan, en Ouganda et au Pérou. Le FIDA vient par ailleurs de mettre sur pied une nouvelle politique du genre qui sera présentée à son Conseil d’administration en avril 2012. La représentante a également fait savoir que pour le FIDA, la promotion de l’autonomisation économique des femmes rurales est un objectif stratégique clef. Elle a ensuite estimé qu’à l’avenir, il conviendrait d’augmenter les investissements dans le développement rural, d’élargir l’accès des femmes rurales aux ressources productives, aux financements et à la propriété, et de maintenir l’attention sur l’autonomisation économique de ces dernières lors de la Conférence Rio+20 et après la date butoir de 2015.
* *** *
COMMENTAIRES