Dossar prêt à être entendu par la cour des comptes
Dans un entretien qu’il a accordé hier à La Gazette des Comores, Mohamed Bacar Dossar appelle à mettre fin à la polémique née sur la gestion supposée opaque du fonds de la citoyenneté économique. Cet ancien ministre des finances demande à la cour des comptes de se saisir du dossier et dit se mettre à la disposition de cette institution pour plus de clarté sur ce programme censé être l’« arbre à sous » planté par Sambi.
Mohamed Bacar Dossar ancien ministre des finances (2010-2011) |
La bataille des chiffres sur le fonds de la citoyenneté économique est loin de connaitre son épilogue. L’ancien ministre des finances Mohamed Bacar Dossar persiste et signe sur l’utilisation par le gouvernement actuel d’une partie des 11 milliards de ces fonds, contrairement à ce que l’actuel vice-président en charge des Finances a laissé entendre au cours d’une émission à la télévision nationale.
Si Dossar reconnait que cet argent n’a pas transité dans la banque centrale du pays par des mesures de prudence que cette institution monétaire avait elle-même émises, il confirme néanmoins les 3 milliards des nos francs décaissés par le gouvernement Ikililou pour le financement des travaux routiers engagés avec la société française Colas. Ce représentant du Holding HSS appelle la Cour des comptes, habilitée à enquêter sur une telle affaire à se saisir de ce dossier pour que la lumière soit faite sur la gestion de ce programme. « Je me mets à la disposition de cette institution dans le cas où elle aurait besoin de moi », a-t-il défié.
Il suggère par ailleurs à ce que celle-ci convoque chacune des personnalités qui ont eu à gérer le portefeuille des finances pour des explications sur la gestion de cette affaire durant la mandature de chacun. Il vise par là le chef de l’Etat, à l’époque vice-président, l’actuel vice-président et l’ancien ministre des finances, Hassan Hamadi.
Dans une conférence de presse organisée mardi dernier par l’AJD, ce bras droit de l’ancien président s’est étonné sur le remous soulevés autour de ce projet censé être une source de financement des projets socio-économiques du pays. Au cours de cette rencontre avec la presse nationale, il s’est laissé aller dans une longue explication, chiffres à l’appui, de la gestion de ce programme. Ce qu’il a encaissé étant ministre des finances correspond à 9,333 milliards fc dans la période de mai 2010 à mai 2011, puis le trou de 5,600 milliards fc (somme non versée par Bashar Kiwan) mais aussi 3,828 milliards fc que le TPG d’alors, qui n’est autre que l’actuel ministre de l’intérieur du pays, aurait justifié son utilisation par l’ancien régime. « Nous sommes partis avec à peu près 42,5% de réalisation de ce programme, ce qui correspond à 29,761 milliards fc », a-t-il fait savoir.
Et lui de poursuivre : « j’ai demandé étant à l’époque conseiller d’Ikililou qu’on publie les résultats de ce programme, mais en vain ». Pour rappel, le programme de citoyenneté économique avait prévu de naturaliser 4000 familles bédouines pour 200 millions de dollars. Jusqu’au départ de Sambi, près de 1700 familles ont été naturalisées par l’Etat comorien.
Maoulida Mbaé
La Gazette des Comores